L’équipe nationale militaire de football féminin a rendez-vous avec le Brésil ce jeudi, lors des demi-finales de la Coupe du monde en France. L’entraîneur camerounais l’admet : « on va croiser un Brésil dangereux », dit Carl Enow Ngachu. Le tacticien sait que la mission de ses joueuses peut paraître impossible, mais « impossible n’est pas camerounais », croit-il. Entretien.
D’abord l’équipe féminine A, et maintenant les militaires, vous demeurez constant et ça se voit à cette Coupe du monde. Mais comment faites-vous avec aussi peu de temps de regroupement ?
Près de 80% des joueuses de l’équipe militaire sont à leur première compétition internationale. Ça veut dire qu’il y a déjà du talent au Cameroun. Il faut aussi savoir que certes nous participons à notre première Coupe du monde, mais en même temps nous préparons aussi la CAN (2016, Ndlr.). Ça veut dire aussi que la relève est assurée avec les résultats que nous avons. Nous avons une bonne base. Il suffi qu’il y ait un bon suivi, pour que nous ayons de bons résultats sur les plans continental et international.
En ce qui concerne le niveau de jeu, quelle comparaison pouvez-vous faire entre les Lionnes A et les Lionnes militaires ?
Nous ne pouvons pas comparer ces deux équipes. Quand on regarde les Lionnes A, c’est une équipe pratiquement constituée de professionnelles, tandis que cette équipe militaire n’a que des filles du pays avec en sa majorité, des jeunes qui aspirent encore à jouer au football et d’autres qui découvrent une nouvelle méthode de travail. Il y a un très grand fossé entre ces filles et les Lionnes A. J’aimerai bien qu’on puisse organiser un jour un match entre ces deux équipes, pour essayer de sortir un bon groupe.
Y a-t-il justement dans cette équipe, des joueuses susceptibles d’être surclassées en sélection A ?
Effectivement ! C’est un peu ça notre objectif. Nous avons déjà travaillé avec les joueuses, et parmi elles il y en a qui sortent du lot. Nous pensons qu’elles peuvent avoir leur place chez les Lionnes A.
Des joueuses comme Agnès Nkada, déjà auteure de 4 buts ?
Il faut déjà savoir qu’Agnès est la joueuse la plus polyvalente de l’équipe nationale. Elle joue partout, aux postes de gardienne, arrière centrale et en attaque. Nous avons estimé qu’elle a beaucoup de qualités, nous avons travaillé et elle s’améliore énormément. Elle est intelligente et très technique. Depuis le début du tournoi, elle donne le meilleur d’elle-même.
Comment est-ce que vous entrevoyez le match de ce soir contre ce Brésil ?
Ce sera un match très difficile. Avec les résultats qu’on a eu jusqu’ici, les Camerounais commencent déjà à nous en demander beaucoup. Je le dis à cause de ce que nous voyons sur les réseaux sociaux. Nous sommes venus ici, pour découvrir ce tournoi, afin de rendre nos joueuses plus compétitives. On va croiser un Brésil dangereux, surtout que c’est une équipe qui a gagné les derniers Jeux mondiaux militaires. C’est une équipe qui a l’habitude d’être à ce genre de tournoi. On a notre carte à jouer, on espère créer la surprise. On a un groupe jeune, qui manque d’expérience, mais je sais que nos Lionnes peuvent créer la surprise. Impossible n’est pas camerounais.
Qu’attendez-vous de vos joueuses à cette demi-finale ?
Qu’elles donnent le meilleur d’elles-mêmes comme elles ont commencé à le faire, éviter de commettre des erreurs, jouer comme un bloc, croire en leurs qualités. Rien de plus.
Entretien mené par Arthur Wandji