À quelques jours du match du dernier tour des éliminatoires pour Bénin-2005 devant opposer les lionceaux du Cameroun aux aiglons du Mali, les nôtres ne sont pas toujours rentrés en stage. La raison avancée par les autorités sportives, pour justifier ce déficit d’intérêt porté à cette catégorie, est le manque de moyens financiers. Souleymanou Aboubakar, l’entraîneur en charge de cette équipe lance le cri de détresse alors que les joueurs ruminent leur colère.
Le Cameroun effectuera un déplacement périlleux à Bamako au Mali le 02 octobre prochain pour croiser les aiglons maliens dans le cadre du dernier tour des éliminatoires Can junior de Bénin-2005. Pour atteindre ce niveau de la compétition les Maliens ont laissé sur le carreau lors du tour précédant, les juniors sénégalais, battus 3 buts à 1. Le Cameroun pour sa part n’a obtenu sa qualification qu’à la faveur du désistement des juniors congolais. Une qualification sur tapis vert qui cachait mal les tourments de cette formation.
L’équipe nationale junior du Cameroun qui remporta la Can junior en 1993 au Nigeria et prit part à la coupe du monde en Australie la même année, est totalement abandonnée ces derniers temps. Le problème de finance qu’on évoque aujourd’hui est d’autant plus surprenant quand on sait qu’il y’ a quelques mois, les entraîneurs nationaux avaient été sommés de déposer au ministère de la jeunesse et des Sports leurs calendriers de rencontres internationales, accompagnés du programme de préparation. Mais chaque fois que les juniors ont match, ces mêmes autorités semblent surprises. C’est parfois à quatre jours du match qu’on organise un simulacre de préparation. Et dans ces conditions, lorsque les résultats ne suivent pas, l’anathème est jeté sur les entraîneurs aux quels on demande d’être dans ces conditions des thaumaturges.
Le dernier tour de ces éliminatoires Bénin 2005 qui se joue dans quelques jours sera une étape difficile pour les nôtres qui attaquent cette ultime phase sans avoir disputé au préalable une seule rencontre, contrairement aux autres nations qui sont passées par deux tours synonymes de quatre matchs joués. Pire encore, on se souvient que les juniors camerounais avaient été empêchés de participer à un tournoi international amical en Allemagne au mois d’août, pour des raisons « administratives ». Il fallait bien que les autorités camerounaises trouvent une raison, car les organisateurs allemands avaient pris le soin de régler tous les détails financiers. Meurtris et découragés en août dernier, les lionceaux et leur staff technique sont aujourd’hui au bord du découragement face à la négligence et l’esprit mercantile que cultivent les autorités administratives et sportives.
Le Mali est un véritable vivier de jeunes talents ; une véritable politique de relève est mise en place à Bamako, contrairement au pays de Roger Milla où il n’y a aucun championnat de jeunes, une ligue nationale de football jeune dépouillé de toute sa substance que dirige L’ancien joueur du canon de Yaoundé, Louis Marie Ondoua. L’attention du ministère et de la Fecafoot étant simplement focalisée sur les lions indomptables où ils tirent certainement quelques avantages, sinon comment comprendre que la même attention dont les lions font l’objet ne couve pas les autres catégories. Il y’ a lieu de penser que si rien n’est fait pour préparer ce match contre les aiglons, nos juniors vont subir le même sort que leurs aînés Espoirs (éliminés des jeux olympiques par les Maliens). En attendant que le ministère se décide enfin à mettre cette équipe en stage, joueurs et entraîneurs ruminent leur colère.
Guy Nsigué à Yaoundé, nsigue@camfoot.com