L’équipe nationale semble abandonnée à elle-même. A quatre-vingt-dix jours du coup d’envoi de la compétition, les Lionnes Indomptables, vice-championnes d’Afrique ne savent pas encore clairement si elles pourront se frotter à d’autres nations du continent et d’ailleurs, en guise de matchs de préparation.
A force de se mesurer et d’écraser des (petits) clubs locaux en matchs amicaux, les Lionnes Indomptables pourraient finir par oublier quel est le vrai niveau d’une compétition comme le Championnat d’Afrique des nations (CAN) que le Cameroun va accueillir dès le 19 novembre prochain. Car Apejes (3-2), Etow FC (11-0) et la sélection du Sud-Ouest (10-1) qu’elles ont laminé n’ont rien en commun avec l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Ghana, la Guinée Equatoriale, le Kenya, le Nigeria et le Zimbabwe, toutes ces nations qualifiées à cette CAN. Or, à quatre-vingt-dix jours du coup d’envoi de cette grande messe, les joueuses de l’équipe nationale ne savent pas encore exactement si elles disputeront des matchs amicaux internationaux.
La Fécafoot a «promis» la France…
Ce n’est pas de leur faute, ni de celle de leur encadrement technique, si tout (ou presque) est flou autour de leur préparation. Pendant que le Comité local d’organisation de la CAN est préoccupé par le montage en France du clip de l’hymne de la compétition, les Lionnes viennent d’achever leur troisième regroupement à Yaoundé. Le prochain est fixé au 23 août. Elles vont s’entraîner deux fois par jour, et disputer au passage un ou deux matchs d’évaluation avec des Centres de formation de la place. La routine quoi ! Et c’est à cette équipe que le gouvernement camerounais demandera, la veille du tournoi, des victoires. Le même gouvernement qui semble avoir abandonné son équipe fanion.
Système «D»
Dans la tanière, on attend. On espère au moins affronter la sélection nationale de France, tel que souhaité par le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) qui a indiqué en mai dernier, que des négociations seraient rapidement en cours avec la Fédération française de football (FFF). Ce serait un bon test pour le groupe de Carl Enow Ngachu, dont le programme initial n’a pas été respecté. Le tacticien était censé débuter la préparation, le 2 février dernier par un stage de détection qui devait être organisé à l’intention de 28 joueuses amateurs dans la région du Sud-Ouest. Ce regroupement aurait constitué la première étape d’un programme de préparation qui était prévu pour s’étendre sur douze phases jusqu’au coup d’envoi de la compétition.
La seconde étape (du 18 février au 1er mars) prévoyait les mêmes articulations, mais s’achevant cette fois avec deux matchs amicaux contre des équipes locales. La phase suivante aurait ensuite donné lieu dès le 7 mars, à l’entrée en jeu de quelques joueuses professionnelles, avec à la clé un match amical international à organiser face à un adversaire à déterminer. Il ne s’est donc rien passer depuis. Les vice-championnes d’Afrique accusent un retard important dans leur préparation. Et ni le Ministère des Sports et de l’éducation physique, ni la Fécafoot ne semblent s’en préoccuper.
Arthur Wandji