La capitale économique se mobilise timidement pour la rencontre pour la rencontre de ce samedi.
Contrairement à l’effervescence des « grands matches » qui secoue souvent les » doualais », cette rencontre des Lions indomptables contre le Liberia, ne soulève pas de passion. Pas de voyages charters prévus comme c’est souvent le cas, pas de folles discussions non plus entre les passionnés. C’est tout au moins quelques irréductibles comme Christian, infographe à Akwa qui rappelle à qui veut l’entendre qu’il «doit aller coûte que vaille à Yaoundé voir Samuel Eto’o lors du match de ce samedi. Depuis qu’il est guéri, je ne l’ai pas vu jouer excepté ses exploits qu’on voit à travers le petit écran avec le Fc Barcelone ». Essama a promis d’aller aussi à Yaoundé pour une motivation particulière : « Achille Emana est mon cousin. Et comme cela fait plus de deux ans qu’il n’a pas arboré le maillot des Lions indomptables, je dois aller le motiver et surtout prendre des nouvelles » .
Dans le but de mobiliser les populations à aller voir ce match, certaines entreprises basées à Douala, à l’instar d’Orange Cameroun, ont lancé des jeux par SMS pour gagner des places et autres gadgets.
Dans les salles de rédaction des organes de presse, la préparation est particulière. Qu’il s’agisse des chaînes de radio ou des télévisions locales, presque toutes se mobilisent pour aller couvrir l’un des rares matches des Lions à Yaoundé avant la fermeture de la cuvette pour les travaux de réfection. Le service des sports de la chaîne de télévision Canal 2 s’est déployé dans la capitale depuis le début de la semaine. C’est d’ailleurs à partir de leurs locaux de Yaoundé que Sam Séverin Ango est son équipe ont présenté l’émission Mardi Foot. On ainsi pu voir les fans des Lions s’agglutiner autour du petit écran pour regarder les premières images de leurs héros qui avaient commencé leur première séance d’entraînement ce même mardi. Bernard Manyo, chef de service à STV, une télé de Douala, quant à lui s’est déplacé avec son équipe pour Yaoundé en milieu de semaine avec pour ambition affichée de donner à leurs téléspectateurs les coulisses et l’ambiance dans la tanière des Lions : « nous devons donner des informations croustillantes à nos téléspectateurs avant, pendant et après le match. Il est aussi question de réaliser des magazines avec les Lions que nous pourrons aussi exploiter les semaines d’après » confie le journaliste.
Dans les radios, les préparatifs sont avancés. Qu’il s’agisse de Radio Equinoxe, Dynamic Fm, Cauris Fm, Sweet Fm et d’autres, les différents services des sports s’attèlent à envoyer leurs reporters à Yaoundé.
Congrès des journalistes sportifs
Yaoundé devrait aussi grouiller des hommes de médias sportifs qui ont programmé l’assemblée de l’association des journalistes sportifs (AJSC) ce vendredi 23 mars. Le programme prévoit l’amendement, adoption des textes et l’Election du nouveau bureau. Le président intérimaire, Atangana Fouda, annonce d’ailleurs l’arrivée d’au moins deux représentants par provinces (pour les villes plus éloignées de la capitale) à ce congrès qui intervient après près de trois ans de léthargie. Une torpeur qui a sans doute inspirée une franche partie des journalistes sportifs à s’unir autour d’Eboa Elame Mikado, journaliste à la radio nationale, pour créer l’Union des journalistes sportifs du Cameroun lancé sur les fonds baptismaux le 4 janvier dernier. Informé de ce qui apparait comme un schisme, Charles Camenzuli, le Secrétaire générale de l’Association Internationale de la Presse Sportive (Aips), “précise que l’AJSC est notre membre à part entière [de l’Aips, ndlr] depuis des années… sous la présidence intérimaire de M. Atangana Fouda“. L’Aips insiste d’ailleurs sur “l’unification de la presse camerounaise [qui] serait la solution idéale pour ne pas disperser le mouvement“.
Si au-delà des médias, l’effervescence n’est pas trop grande au sein de la population, c’est davantage « l’affaire Womé », qui au centre des conversations des fans des Lions. Après le pavé jeté dans la marre par le latéral gauche du Werder de Brême, presque tout le monde attend la réaction des joueurs indexés à l’instar de Samuel Eto’o et Rigobert Song. Les fans suivent de très près l’évolution de l’affaire, disséquant, analysant et spéculant sur le dossier. « Je ne comprends pas pourquoi la fédération encore moins le ministère des sports ne réagit pas après un tel scandale dénoncé par Womé » avance Etienne-George Kami, un chauffeur de taxi qui pense que par respect pour Womé, on devrait tirer cette affaire au clair après le match de ce samedi.