(Chateauroux) Alignés dans le même dispositif en 4-4-2, c’est dans l’animation du jeu que les ivoiriens ont pris l’ascendant. Les camerounais ressemblant d’avantage à un groupe de solistes jouant chacun sa propre partition qu’à un véritable orchestre. Les espaces entre les lignes étaient trop nombreux, l’impression étant qu’il n’y avait pas de milieu de terrain.
Le mouvement autour du porteur du ballon était également inexistant, de même que le replacement des attaquants, d’où un nombre important de hors-jeu sifflés en notre défaveur. La cohésion défensive n’a pas été non plus à la hauteur et le score reflète finalement les différentes carences de l’équipe.
Les ivoiriens ont joué en bloc équipe, étaient plus mobiles que les camerounais et n’ont cessé de multiplier des combinaisons au milieu de terrain, utilisant des redoublements de passes qui mettaient à chaque fois hors de postions la défense camerounaise.
Les gardiens :
Pas grand-chose à signaler. La soirée de « merde » pour Boukar, qui n’a rien à se reprocher sur les deux buts qu’il encaisse, mais qui n’a rien eu d’autre à faire, sinon une sortie de la tête à 25 mètres du but devant Akalé.
Kameni a du se déployer sur une belle frappe de Dokora suite à un déboulé plein axe.
Les gardiens ivoiriens furent contraints au chômage technique.
Les défenseurs :
Assurément le point noir actuel de l’équipe camerounaise. L’axe central n’a pas paru serein, la faute à une complémentarité douteuse et à des approximations permanentes de Mettomo. Song a bien essayé de colmater les brèches, mais son duel avec Drogba était d’une trop grande intensité pour qu’il puisse couvrir les manquements de ses partenaires. Le positionnement à plat mérite d’être retravaillé, les deux premiers buts étant dus à des mauvaises remontées de défense.
Les défenseurs latéraux ne furent pas non plus à la fête, Wome n’ayant plus de Roberto Carlos que le surnom. Débordé par Guel et peu existant offensivement, bien que peu aidé par son partenaire du milieu de terrain, son temps de jeu réduit en club depuis bientôt 2 ans commence à se ressentir. Remplacé par Atouba qui provoqua le penalty.
Quant à Njanka, ce n’est pas un défenseur latéral de métier. Son positionnement est fautif sur le second but ivoirien et lui vaut d’être débordé. Pauvre apport offensif. Remplacé par Emana qui a eu le mérite de dynamiser le couloir droit dans une position plus offensive, mais qui demande à être revu dans un autre contexte de match.
La défense ivoirienne bien regroupée autour de Domoraud, son capitaine n’a pas eu beaucoup de travail. A signaler le bel apport offensif du gunner Kolo Touré.
Les milieux :
Ligne peu utilisée, la première relance étant souvent longue, son placement a souvent expliqué que la défense soit si souvent exposée.
Foé a joué trop haut, se mêlant souvent à la ligne d’attaque, ce qui a obligé Djemba à couvrir trop d’espaces. Ce dernier a alors reculé pour assurer, ce qui a créé des brèches dont ont profité les ivoiriens. A noter toutefois l’abnégation de Djemba, qui n’a jamais renoncé, récupérant nombre de ballons et s’attachant à les relancer proprement. Doumbé succéda à Foé pour sa première sélection, mais il ne passa pas assez de temps sur le terrain pour être jugé.
Idrissou n’a jamais paru trouver ses marques dans le couloir gauche, et se mit le stade sur le dos en manquant l’immanquable juste avant le premier but ivoirien. Il a bien essayé quelques fois de déborder son vis-à-vis, mais sans succès. Une grande débauche d’énergie mal canalisée ; remplacé à la mi-temps par Olembe, ce dernier a fait une bonne entrée avant de s’éteindre au fil du match. Deux bonnes actions à son crédit : un débordement côté gauche, qui parviendra à Bella via Foé et une frappe contrée.
Quant à Geremi, il a essayé de percuter sur son côté, ce qu’il fit d’avantage en seconde mi-temps avec l’entrée d’Emana. Toujours dangereux sur coup de pied arrêté, mais on est en droit de se demander quelle serait sa meilleure position dans ce nouveau système (arrière ou milieu ?)
Le milieu de terrain ivoirien fut intraitable tant dans la récupération que dans la transmission vers l’avant. Beaucoup d’activité pour Guel, bon pied gauche de Dié. Zokora et Akalé sont également à créditer d’un bon match.
Les attaquants :
Difficile soirée pour les attaquants camerounais. Job a beaucoup tenté et son remplacement a surpris. Eto’o s’est fait discret au fil du match. Mais, il faut dire à leur décharge qu’ils ne furent pas servis dans de bonnes conditions. Bella, qui remplaça Job fut brouillon, bien que très présent dans la surface, sa rentrée ayant coïncidé avec le baroud des Lions.
Côté ivoirien, Drogba a énormément pesé sur la défense camerounaise, jouant à merveille son rôle de pivot, gagnant de nombreux duels aériens et étant impliqué sur les deux premiers buts.
De notre envoyé spécial
Hervé Kouamouo