On attendait beaucoup d’engagement dans cette confrontation entre deux équipes réputées physiques. On est servi en début de match, avec l’intervention des secouristes dans les trois premières minutes, suite à un jeu dur sur Tum et Song. Les Pharaons font ensuite bien circuler le ballon, mais la première occasion est camerounaise : Job hérite d’un ballon perdu par l’Egypte et se fait rattraper par un défenseur au moment de la frappe. Les locaux répliquent aussitôt, avec un débordement de Zaki sur Song, Kameni dégage du pied en catastrophe.
Le jeu se stabilise ensuite. Le 4-3-3 nouveau mis en place par Schäfer tarde à porter les fruits. Beaucoup d’approximations de part et d’autre. On s’achemine tranquillement vers la fin de la première période quand Njitap perd un ballon au milieu de terrain. Dans son effort de se rattraper, il heurte le porteur du ballon à l’entrée de la surface.
Le coup franc vicieux de Abu Terrika est dévié en corner par Kameni, qui sera ensuite malheureux dans sa sortie sur le retour du ballon. Shawky, tout seul, n’a plus qu’à propulser le ballon dans les filets. La seconde période démarre sur le même faux rythme, à la fois lent (malgré la vitesse des attaquants égyptiens) et embrouillé, marqué par de nombreux actes d’anti-jeu des Pharaons, qui non seulement malmènent les corps des Camerounais mais se couchent au moindre contact. Feutchiné remplace Job, et n’apporte pas grand chose à la production des Lions indomptables. Samuel Eto’o Fils, isolé sur le flanc gauche ne cesse de lever les bras pour demander des ballons, en vain. Les Egyptiens, plus vifs, profitent alors des boulevards dans le milieu du terrain camerounais où Modeste Mbami est perdu tout seul dans l’axe pour amorcer d’autres attaques fulgurantes. Sur l’une de celles-ci, le capitaine camerounais arrache le ballon dans les pieds d’un attaquant égyptien qui s’écroule.
L’arbitre mauricien Lee Kim-Chong, autrefois meilleur arbitre africain, accorde un penalty généreux à l’équipe locale que transforme tout aussi aisément Ahmed Hassan. Les Camerounais se ruent alors à l’attaque, dans un savant désordre (Atouba joue même déjà en avant-centre). Encore une contre-attaque mitraillette des Pharaons. Tarek El Sayed démarre comme un finaliste du 100m olympique depuis les abords du rond point central ; il efface Rigobert Song d’un crochet et fusille le pauvre Idriss Kameni. A 3-0 pour l’Egypte, la messe est dite. Un sursaut d’orgueil dans les dernières minutes de la rencontre permettra à Tchato ( et oui!) et Eto’o Fils de réduire la marque, et de sauver ainsi l’honneur des Lions. Trop tard. Les errements tactiques de Winfried Schäfer ont montré leurs limites. Il fallait bien que cette accumulation de défaillances administratives et techniques finisse par se payer cash au niveau du tableau d’affichage.
Fiche technique
– Egypte-Cameroun (3-2)
-Le Caire, Stade Osman Ahmed Osman, 05/09/2004
-Affluence : 18.000 spectateurs environ
-Beau temps, pelouse bien tondue
-Arbitre : Lim Kee-Chong (Ile Maurice
-Buts : Shawky (46è), A. Hassan (73è) et El Sayed (8è) pour l’Egypte. Tchato (87è) et Eto’o (89è) pour le Cameroun
Avertissements : Tum (28è)
Egypte : Nader El Saïd – Rami Adel, Besheir El Tabiee, Wael Gomad, Abd Wahab – A. Fathy (puis M. Hassan, 86è), M. Shawky, Hosny Abd Rabboh, A. Hassan (puis El Sayed, 79è)- Abu Terrika, Amr Zaki. Entraîneur : Tardelli
Cameroun : Kameni – Doumbe-Perrier, Song, Mettomo, Tchato – Njitap, M’Bami (puis Makoun, 78è), Atouba – Job (puis N’diéfi, 70è), Tum (puis Feutchiné, 66è), Eto’o. Entraîneur : Schäfer
E. G. S. au caire
Vu à la télé
Hosni Moubarak, le président depuis bientôt vingt-cinq ans de l’Egypte doit certainement mieux se porter. Annoncé comme malade il y a quelque temps, il avait signifié très officiellement à son peuple qu’il se faisait soigner quelque part en Europe, pour le grand bien de ce dernier …En tous cas, nous l’avons vu, nous téléspectateurs de la Crtv, bien en forme et tout sourire, au moins à trois reprises hier soir. C’était la manière originale, trouvaille des réalisateurs de la télévision Egyptienne, pour saluer les buts de leur équipe nationale, les Pharaons . Nous espérons tout simplement que notre cher Rais se porte, à l’heure qu’il est, aussi bien que son souriant portrait géant. La Crtv, nous le souhaitons, a retenu la leçon, elle qui est quotidiennement engagée dans l’embellissement d’un autre président éternel…
Tant pis pour les petits supporters portés sur le découragement des Lions indomptables.
Ils n’auront jamais la chance de voir en direct le magnifique but de Bill Tchato, ainsi que celui qui a suivi dans la minute, de Eto’o, décidément un peu transparent dans ce match .Dans les chaumières qui sont désormais divisées en pro et anti Eto’o, on a beaucoup ergoté sur la prestation du néo Barcelonnais, eu égard à ce que nous avons vu de lui, il y a quelques jours sur Sport+, dans sa première sortie en Liga espagnole cette saison.
Nous ne comprendrons jamais pourquoi les gens de la Crtv continuent à penser que Linus Pascal Fouda a été interdit d’avion par ses ancêtres . Car au fil des années, nous savons que ce journaliste peut faire bien des erreurs, sauf en tous cas se tromper sur les noms des joueurs de l’équipe nationale du Cameroun comme le faisait copieusement Daniel Anicet Noah, son patron hier soir. Ce qui est une intolérable récidive, puisque déjà à Yaoundé, lors du match Cameroun Côte d’ivoire, l’homme s’emmêla copieusement les pédales entre les noms des joueurs Camerounais. Mais nous pensons que ce journaliste a un sérieux problème avec l’identification d’Atouba, puisqu’il ne cessa pas , l’autre fois et hier, à le confondre, tantôt à Njitap, tantôt à Mettomo.
Par contre, le reporter de la Crtv fut très à l’aise sur les questions concernant Marco Tardelli, l’actuel entraîneur de l’Egypte et néanmoins défenseur intrépide et rugueux de la Squadra azura, championne du monde au cours du Mundial espagnol de 1982, que…Daniel Anicet Noah couvrit pour le compte de Radio Cameroun à l’époque. Les Camerounais donneront toujours de grandes frayeurs aux Egyptiens. Nous avons encore à l’esprit, l’image de cet Egyptien qui frôla l’apoplexie au cours de la finale épique de la Can 86. Hier encore, on nous en a montré en gros plan un autre, qui après le second but des Lions Indomptables, a failli avaler sa langue. Heureusement pour les Egyptiens, que cela se termine souvent bien pour eux …Nous serions de fieffés ingrats si nous ne remerciions point le professeur Gervais Mendo Ze, qui dans son immense bonté, a permis aux Camerounais de regarder ce match des Lions indomptables en mettant à la disposition de l’équipe de la Crtv, tous les moyens qu’il fallait pour la retransmission idoine de cette rencontre internationale…
Chantal Kenfack