Nkono et Omog limogés. Schäfer résistera-t-il à la tempête de la coupe des confédérations? Mardi 11 mars, le ministre de la Jeunesse et des sports Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt a rendu public un texte nommant de nouveaux encadreurs adjoints pour l’équipe nationale fanion. Martin Ntoungou Mpile devient adjoint de Schäffer et Mbarga Pierre entraîneur des gardiens. Thomas Nkono a donc été limogé lui aussi, contrairement à ce que nous écrivions dans notre dernière édition.
C’est une note du ministère de la Jeunesse et des sports qui est venue préciser mercredi que l’ancien gardien mythique des Lions indomptables était également mis à la touche. C’est à la veille de la Coupe du monde de 1998 que Thomas Nkono avait été intégré dans l’encadrement technique de l’équipe nationale par le ministre Joseph Owona, pour s’occuper des gardiens de buts des Lions dont certains ont choisi cette carrière parce qu’ils avaient vu Nkono jouer.
Seulement, Pierre Ismaël Bidoung Mpkatt le successeur de Joseph Owona au ministère de la Jeunesse et des sports n’a pas beaucoup apprécié l’apport de Thomas Nkono dans l’encadrement technique des Lions indomptables. Dans les couloirs du ministère on reproche à Thommy son comportement qu’on assimile à de l’arrogance. « Il a du mépris pour tout le monde. Lorsqu’il parle à son excellence Monsieur le Ministre, il ne se soumet pas. Pourtant, nous avons tout fait pour le conserver », indique un cadre du Minjes. Et de poursuivre « on aurait pu le mettre à la touche après la CAN du Mali où il a été très arrogant à l’endroit du chef de l’Etat de ce pays ». Lors de la Coupe du monde Corée / Japon 2002, une nouvelle goutte d’eau viendra faire déborder le vase, c’est la grève des Lions à Paris, derrière laquelle au Minjes, on voit Thomas Nkono.
On se souvient qu’à Paris, les joueurs avaient refusé d’embarquer pour le Japon tant que leurs primes ne leur étaient pas payées. Le rapport des renseignements généraux camerounais établi à la fin de la débâcle indique que c’est Thomas Nkono qui avait monté les Lions. En son temps, Ateba Atemengue alors directeur des sports avait écrit une lettre dans ce sens. Il avait même été demandé aux joueurs de reconnaître que Tommy était l’instigateur de leur soulèvement. Des sources proches du ministre Bidoung indiquent que Thomas Nkono, comme Manga Onguene, Jean Paul Akono et Youdom, n’avaient pas reçu les frais de qualification pour la Coupe du monde 2002 et une bonne partie de leurs primes ; contrairement à leur « patron » Pierre Lechantre qui avait été régulièrement désintéressé. Thomas Nkono aurait donc voulu percevoir son argent au même moment que les joueurs. Ce qui n’a pas été le cas. Pour le noyer, on l’a accusé d’être derrière la grève.
Corfou chasse Omog
En ce qui concerne Omog, l’autre entraîneur adjoint limogé, il doit son sort actuel à Robert Corfou. Lors d’une émission à radio Siantou le Français qui tient lieu de directeur technique national avait expliqué la débâcle des Lions à Corée/ Japon 2002 par le fait que les adjoints camerounais de Schäfer bien que grands techniciens, n’avaient pas fait leur travail. Selon lui, il avait manqué de la personnalité à Joseph Marius Omog pour s’affirmer et apporter des propositions fortes afin de sortir l’équipe de la tourmente. Corfou pense que l’entraîneur camerounais en l’absence de Schäfer devrait être capable de présenter chaque joueur, sa situation, son état de santé et son rendement dans son club. Ne pas le faire serait passé à côté de l’une de ses missions. Cette sortie de Robert Corfou n’a évidemment pas plu à l’intéressé qui l’aurait violemment fait savoir. Des sources dignes de foi indiquent que Omog aurait cravaté le Français qui est allé se plaindre auprès du ministre. En réécoutant la cassette de l’intervention du « seul chômeur du monde qui gagne 10 millions de francs Cfa », le Minjes a décidé de chasser Omog.
Pierre Ismaël Bidoung Mpkatt pense que ses encadreurs doivent être des exemples de soumission, d’humilité et d’honnêteté. Au Minjes, on estime que Thomas Nkono et Omog n’en étaient pas des modèles. « Il fallait qu’ils partent », lance un cadre qui reproche à Thomas Nkono de faire confiance à des gardiens sans club ou tout simplement réservistes alors que le Cameroun compte environ douze gardiens de but à l’étranger ; certains plus performants que ceux retenus. Quant à Omog Joseph Marius, on lui est reproche de s’être réduit au simple rang de traducteur de Schäfer.
Lequel Schäfer n’est pas à l’abri d’un coup de tête avant la Coupe des Confédérations prévue en France au mois des Juin. Au ministère de la Jeunesse et des sports, on estime que le technicien allemand n’apporte rien de technique aux Lions indomptables. Son départ ne surprendrait personne.
Au secours, la valse des entraîneurs est de retour dans la maison des Lions indomptables.
Sandeau NLOMTITI