Zoom sur la dissidence et ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre. Les enjeux de la prochaine réunion du bureau exécutif…
Au ministère des Sports et de l’Education physique et dans les discours des prétendants à la succession du président de la Fécafoot, l’on s’accorde à dire que le football camerounais se trouve au creux de la vague. Les spectateurs désertent les stades, les infrastructures sportives font défaut, les clubs Camerounais sont précocement éliminés des compétitions internationales et les joueurs mal encadrés, choisissent le chemin de l’exode pour monnayer leur talent. Un cocktail très explosif pour exiger le départ de Iya Mohammed de la présidence de la Fécafoot en dépit de son bilan positif. Mais, que fait le Minsep pour sortir ce football du pétrin ?
Complots tous azimuts
En lieu et place du dialogue et de la concertation préconisés par le Premier ministre chef du gouvernement lors de son dernier conseil de cabinet, l’on a plutôt choisi la diabolisation et la calomnie comme armes de combat, solutions de sortie de la crise. A deux mois du début des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2008 qui se jouera au Ghana, l’équipe nationale n’a toujours pas de sélectionneur. Le Minsep a bloqué le processus de nomination en refusant de donner un mandat en bonne et due forme à la fédé.
On se souvient que, saisi par la tutelle pour tirer les leçons du départ de Arthur Jorge, le président de la Fécafoot avait fait un diagnostic assorti de propositions concrètes. Sur le volet des raisons de la démission du portugais, Iya Mohammed souligna les arriérés de salaires et les ingérences intempestives du Minsep dans les domaines de compétence de l’encadrement technique. De son avis, le successeur de Arthur Jorge devra avoir des mains libres dans l’accomplissement de ses missions et il faudra désengorger l’entourage des Lions en supprimant les postes fantaisistes de médiateur et de préparateur psychologique.
En guise de réponse à ce constat froid, le Minsep a fait venir au Cameroun le français Michel Hidalgo. Et l’on connaît le fiasco qui a entouré le séjour à Yaoundé de l’ex-sélectionneur de l’équipe de France. Il a donné quelques noms des potentiels entraîneurs comme si nous n’avions pas d’expertise pour le faire.
Et c’est dans ces conditions floues que les Lions sont allés affronter les Pays-Bas à Rotterdam en Hollande samedi dernier. Le Minsep a fait savoir qu’il n’avait pas été associé à la préparation de cette rencontre amicale. Quand on sait que l’ambassadeur des Pays-Bas avait été reçu en audience au ministère des Sports et de l’Education physique avec comme seul point à l’ordre du jour, le match amical Cameroun-Pays-Bas, l’on ne peut que se poser des questions sur les motivations de cet embrouillamini. La réalité est pourtant tout autre. Les détracteurs du football camerounais avaient prévu une douche froide en Hollande pour davantage crucifier la Fécafoot en la présentant comme la cause principale de tous nos déboires footballistiques.
Malheureusement, leurs prières n’ont pas été exaucées. Les Lions, sous la conduite d’un Geremi Sorel Njitap impérial en défense centrale, n’ont pas été ridicules face aux poulains de Marco Van Basten en réalisant une superbe deuxième mi-temps. Comment pouvait-on se qualifier pour la coupe du monde dans un telle animosité ? S’est interrogé le légendaire goalkeeper des Lions Indomptables. Thomas Nkono a vécu en direct la triste scène de dimanche dernier au stade de la Réunification.
La dissidence en question
L’autre paradoxe du bras de fer Minsep-Fécafoot, réside dans la qualité des hommes qu’on nous présente pour remplacer Iya Mohammed. Des individus qui ont échoué à chaque fois qu’une responsabilité leur a été confiée. Faut-il en rire ou pleurer, au moment où nous tendons progressivement vers un Cameroun de reconnaissance des valeurs et de compétences ? Louis Marie Ondoua peut-il nous présenter son bilan lorsqu’il présidait la commission de football des jeunes de la Fécafoot ? Quel héritage a-t-il laissé à ces enfants ? La plus grande réalisation de Essomba Eyenga Depadoux est d’avoir conduit le Tkc vers l’enfer de la deuxième division. Un bon gestionnaire ne l’aurait pas fait. Qu’en sera-t-il si par miracle, il se retrouvait à la tête de la Fécafoot. Les Camerounais ont encore en souvenir, les charters et les spectacles de la honte organisés par Djemba. Il a fallu, à chaque occasion, l’intervention du gouvernement de la République pour sauver les meubles. Et que dire de Bell Joseph Antoine dont on attend toujours les prouesses de bon gestionnaire avec As Babimbi.
Ce tableau sombre, doublé d’un déficit de crédibilité, est valable pour Joseph Lima, Abraham Tchato et Mbappè Essoka, trois ex-dirigeants de la ligue provinciale de football du Littoral, radiés à vie de toutes les activités de la Fécafoot par l’assemblée générale. Qu’ont-il fait pour le développement du football Camerounais avec tout ce qu’ils traînent comme coups tordus ? Ils devraient, pour les uns, sortir la mairie de Douala 2ème de l’ombre. Et pour l’autre, prouver son ingéniosité en électricité.
La légitimité populaire ne s’acquiert pas à coups de discours, d’intrigues et de déclarations tapageuses. Il existe des moyens légaux pour destituer Iya Mohammed de la Fécafoot. Les textes l’ont prévu. Nous osons croire que tous ces prétendants, qui déclarent que la majorité des membres du Comité exécutif de la Fécafoot est avec eux, ne manqueront pas de mettre Iya Mohammed au défi vendredi prochain à Yaoundé en suscitant un vote de confiance. Aux dernières nouvelles, les honorables Koa Luc et Mme Mebende, représentant respectivement les provinces du Centre et de l’Est au Comité exécutif de la Fécafoot, auraient décliné l’offre de la tutelle de rejoindre les rangs des contestataires.
Affaire à suivre.
Arthur G. Bakande