Tout a été dit ou presque sur cette 50ème finale de la Coupe des Clubs Champions, qui porte depuis 1992 le nom de Champion’s League. Frank Rijkaard est entré dans le club fermé des vainqueurs de cette coupe en tant que joueur et entraineur. Le Fc Barcelone a terminé invaincu cette saison dans la compétition, comme Marseille et Milan AC par le passé. Vingt ans après sa finale perdue 3-0 aux tirs aux buts contre l’invicible gardien roumain Ducadam, le club catalan ajoute une 9eme coupe européenne dans sa nombreuse collection de trophées. Au delà de ces froides statistiques, que retenir du match de mercredi? Voila quelques « divers » qui ne seront certainement pas inscrits dans les livres de records du football…
Accreditations très demandées
Cette cinquantième finale a failli ne jamais être couverte par Camfoot.com. En effet, la demande avait été rejetée dix jours avant le jour J. Un courrier de protestation envoyé en Suisse, siège de l’UEFA a débloqué la situation 48 heures avant le coup d’envoi. Plusieurs autres confrères camerounais se sont vu également refuser le sésame et ont dû ainsi annuler leur voyage sur Paris. Ce ne fut pas le cas de Emmanuel Gustave Sammnick de Mutations, arrivé le 17 au matin et dûment accrédité. Le jour du match, jusqu’à 19h 45, il y avait encore plus de 200 journalistes et photographes devant les grilles du bureau d’accréditation du stade de France. En liste d’attente, ils ont espéré des désistements en vain, pour la plupart.
Le travail paye
Samuel Eto’o, dans le FF de mardi: « Deux fois par semaine, je travaille pendant 15 minutes à la fin de l’entrainement. Je fais des frappes et des enchainements ». Le nouveau Pichichi n’a pas manqué de faire la même chose, cet après midi là sur la pelouse du Stade de France. Avec Henryk Larsson, il a passé bien plus qu’un quart d’heure à frapper, à enchainer et même à tirer de loin. Résultat, un but mercredi soir, après un « une-deux » avec… Larsson!
Familles de joueurs « au beurre »
Les familles et connaissances de tous les joueurs du Barça étaient logées à l’hôtel Hilton Sufffren, dans le 16e arrondissement de Paris. Les fenètres de l’endroit ont une vue imprenable sur la Tour Eiffel, située à moins de 200 mètres.
Cyrille, l’un des réceptionnistes avait choisi son camp: « le Barça va gagner par 2 buts d’Eto’o ». N’est-il pas influencé par le fait que les famille des joueurs soient dans l’hotel? « Non, parce que le Barca c’est la meilleure équipe en ce moment c’est tout! » Sympathiques, les familles ici? « ils sont tous très gentils, un peu bruyants mais ce sont des espagnols, c’est normal »(rires)
Ivoirien malin
La Tour Eiffel est l’un des monuments les plus visité au monde. La finale se jouant à Paris, c’est donc l’endroit où une grande partie des supporters a passé sa journée du sacre continanental. Beaucoup d’ambiance: des pro-brésiliens, des pro-portugais, des pro-Eto’o mais surtout cet ivoirien, Yao, à fond derrière le club catalan. « Je supporte le Barça depuis longtemps, j’ai mis le maillot pour eux. Je n’oublie pas Kolo et Eboue de l’autre côté mais Barça c’est mon équipe. Je ne supporte pas uniquement mes joueurs mais plutot l’equipe de Eto’o et Ronaldinho, qui vont marquer tous les deux ce soir. »
Maillots de toutes les couleurs
Depuis les demi-finales, on savait qu’Arsenal jouerait en jaune et le Barça dans ses couleurs traditionnelles. Parmi les supporters des deux camps ayant fait le voyage parisien, nombre de maillots étaient identiques à ceux des finalistes, mais aussi ceux fabriqués pour l’occasion, sans oublier également ceux du passé. En vrac on a vu des maillots rouges londoniens datant de 2002, des jaunes commemorant la victoire en FA CUP 1979 ou ceux avec le sponsor SEGA (années 90). Côté Barcelonais, beaucoup de fluo (le maillot away de cette année) des bleu-noirs de l’an dernier, des éditions « centenaire 1999 » époque Rivaldo, avec quelques rares de couleur orange, ceux du 1er titre en Champion’s League, à Wembley en 1992.
VIP choyés, Médias rackettés
Les salons Vendome et Louvre du stade de France étaient réservés au divers invités de l’Uefa et aux sponsors de l’évènement. Richement décorés, ces salons étaient de véritables restaurants de grande classe, où le vin, le champagne et autres raffinements coulaient à flot. La mi-temps a permis aux VIP de se remettre de leurs émotions de la première partie spectaculaire de Barça-Arsenal. Petits plats dans les grands…
Côté journaliste, il fallait débourser pour se restaurer! Surprise. Dans le « Media Hospitality », tout était payant! Alors qu’habituellement, dans la plupart des compétitions, une collation est offerte à la presse. De plus, les prix affichés laissaient songeur…
Salons, suite
Les fameux salons étaient tapissés de fresques évoquant le parcours en images et en chiffres des deux équipes. D’un côté , Arsenal, avec Eboué, révélation de l’année outre manche, et bien sûr, côté Barça, le « Pichichi national », illustré par l’un de ses buts contre le Panathinaikos d’Athènes, en phase de groupe. Bref, de quoi commenter pour les VIP pendant l’engloutissement des petits fours et autres de coupes de champagne…
Commentaires à la mi-temps
Croisé en salle de presse, Emmanuel Gustave SAMNICK du (Quotidien Mutations) nous a dressé une analyse juste de la première partie de la finale. « On a vu 10 minutes de bonne qualité. Arsenal domine, puis le match s’équilibre. Quand la partie va s’emballer, l’arbitre entre en scène et refuse un but valable au Barça. À ce moment du match, il n’y avait pas lieu d’expulser le gardien. C’est quand même une finale. Nous sommes venus pour la fête! Même sur le but d’Arsenal, le coup franc, je ne le vois pas évident. On en est là, l’équipe qui défend a marqué sur sa seule occasion, et l’autre attaque de manière brouillonne aussi. Il faut dire que le Barça ce n’est pas ça aujourd’hui. Ils ne sont pas rapides et ce n’est pas trop brillant pour l’instant ».
« Il y a eu une erreur du coach. En plaçant Ronaldinho avant-centre en début de match, il a certainement fait un mauvais calcul. Le brésilien est le plus souvent dangereux quand il vient de loin, soit à l’aile, soit derriere les attaquants. On a vu lorsque Etoo a repris sa place, cela a mieux marché, ils se sont crée trois occasions! il leur a manqué simplement la chance ».
-De son côté Hardy Hasselbrüch, du journal allemand KICKER : l’arbitre s’est mis en difficulté. Il aurait dû accorder le but, c’était mieux pour lui et le match. La faute sur Eboue n’en est pas une… C’est surtout le match de l’arbitre. Les gars du Barça ont tout tenté avec Etoo et Giuly sur les côtés et Ronaldinho au milieu, mais pas assez vite et c’ est ça le problème à mon avis. L’ivoirien Eboué a bien tenu Etoo. C’est une des grandes révélations de cette saison, il est si talentueux! On le verra à la coupe du monde. Etoo a été plus dangereux en fin de mi-temps, on a vu son action sur le poteau…
Après-match – Réaction d’un allemand fan d’Arsenal
On a eu 2 bonnes occasions. Barcelone est revenu dans le match, et on n’a pas de chance avec Lehmann. On a esssayé de revenir en deuxième mi-temps, et Henry a peut être eu la plus grosse occasion de sa vie, après il est sorti du match. Ronaldinho aussi sort du match après son son coup franc. Arsenal a fait quand même un bon match pendant 50 minutes avec un homme en moins. En tant qu’allemand, j’espère seulement que ce carton rouge ne va pas affecter Lehmann pour la coupe du monde qui est si proche. Ce sera dur pour lui, mais bon on verra.
En zone mixte
-Les anglais ont été les premiers à rencontrer les médias dans la zone des interviews. Pires et Adebayor ont soigneusement évité de s’arrêter. Déception légitime pour le français, écarté du mondial allemand et remplacé dès la 19eme minute de la finale à cause de l’expulsion de Lehmann.
Non qualifié pour jouer la compétition avec Arsenal, qu’il a rejoint au mercato, le Togolais avait déjà participé à la Champion’s League avec son club précédent de Monaco. Il était donc venu simplement soutenir ses coéquipiers en finale en attendant de rejoindre ses compatriotes, déjà en Allemagne pour la préparation du mondial.
Johan Djourou, l’ivoiro-suisse après la déception du soir se réjouissait d’aller en stage d’avant coupe du monde. Retenu parmi les 23 suisses, il va rencontrer en match de préparation… la Côte d’Ivoire, le 27 mai prochain à Bâle. Retrouvailles particulières garanties avec ses coéquipiers de club, Kolo Touré et Emmanuel Eboué.
–Deco a failli perdre patience. Un journaliste portugais a apostrophé le vainqueur de la Champions League 2004 et 2006 et tenait à le faire intervenir sur sa radio, via son téléphone portable. Mais en studio au Portugal, on ne semblait pas prêt. Le journaliste demanda alors à Deco d’attendre un peu, sauf que l’attente s’éternisait. Le numéro 20 du Barça perdit patience et voulu s’en aller avec son fils qui devrait déjà être au lit à cette heure là.
« Je vous donne encore 5 secondes et je m’en vais! » Le regard sur sa montre, Deco compte vraiment le temps, et comme par miracle, le studio au Portugal est prêt dans cet intervalle de temps! Le petit milieu de terrain d’origine brésilienne de la sélection portugaise peut alors refaire le match au téléphone, au grand bonheur de ses supporters…
–Bergkamp n’a pas joué son dernier match pour Arsenal. Le hollandais n’est pas rentré en jeu mercredi. La tournure des évènements pendant la finale n’a pas permis à celui qui va quitter Arsenal de terminer (en beauté?) sa carrière au club londonien.
Il attendra le 22 juillet prochain, lors de l’inauguration du nouveau stade, le Emirates Stadium, pour revêtir de nouveau, et pour la dernière fois, le maillot de couleur bordeaux.
Jean-Pierre ESSO, à St Denis