L’urgence à réhabiliter les installations du stade municipal de Bafoussam, avant le début du 48e championnat national de football première division, s’impose. La toiture de la tribune principale représente aujourd’hui un danger permanent. En plus de l’aire de jeu devenu impraticable depuis bientôt 3 saisons sportives.
Stade municipal de Bamendzi. Il fait un temps ensoleillé en cette après midi vendredi 12 janvier 2006. Les portails des deux entrées de cet antre sont grandement ouverts. De l’extérieur, on peut apercevoir des groupes d’individus. Certains sont debout ; et d’autres assis sur les gradins, sans sièges, de ce stade. Ils sont venus par petits groupes assister aux entraînements de Fovu Club de Baham. Club de la province de l’Ouest engagé en championnat de première division, édition 2007.
Ce qui frappe le premier dans cette enceinte, en dehors des touffes d’herbes qui jonchent tout le long de la clôture, c’est l’image que présente la tribune principale. En fait, celle-ci n’existe que de nom ces derniers temps. Courant juin 2006, en pleine saison des pluies, alors que le championnat était encore en cours, une tornade, très violente, avait emporté près de la moitié de la toiture de cette tribune. Ce qui n’a fait que confirmer son délabrement avancé. Dans la mesure où elle suintait déjà un peu partout.
Avant de partir de leurs domiciles, les spectateurs, qui désiraient rester à la tribune ou pas, se munissaient au préalable d’un imperméable ou d’un parapluie, avant de partir de leurs domiciles respectifs. Question de se mettre à l’abri des intempéries.
Aujourd’hui, cela fait près de 6 mois que dure la situation. A l’époque, Josué Mouiché, le directeur du stade, avait fait une esquisse de devis des travaux qu’il a par ailleurs remis aux autorités compétentes. L’enveloppe est estimée à environ 5 millions de francs Cfa pour la réfection. Cette enveloppe devrait servir à l’achat des lattes, des perches, des pointes et des tôles. «J’ai saisi les autorités compétentes que sont le délégué du gouvernement, le ministre des sports et de l’éducation physique, le directeur général de la Fécafoot et les présidents de clubs. Je continue à attendre leurs réactions», confie le directeur du stade.
Préoccupé par la sécurité des spectateurs qui se rendent massivement dans ce stade pendant le championnat, le gouverneur de la province de l’Ouest, Pascal Mani, avait même fait tenir une réunion de crise y relative. Mais celle-ci n’y a rien apporté de neuf. Au jour d’aujourd’hui, les responsables de la délégation provinciale des sports et de l’éducation physique, de la ligue provinciale du football de l’Ouest et de la commune de Bafoussam, qui sont impliqués dans l’exploitation de ce stade municipal n’osent pas délier leurs langues.
Fuite de responsabilités
La preuve c’est que, à quelques 3 semaines du début du 48e championnat, rien n’est fait dans le sens de réhabiliter ces infrastructures qui aujourd’hui se dégradent de manière vertigineuse. Outre la tribune qui pèse sur la tête des spectateurs comme une épée de Damoclès, prête à s’affaisser, il est à noter, pour le déplorer, l’état de l’aire de jeu sur laquelle les matches de football se jouent.
En saison de pluie, faute des voies de canalisation des eaux de ruissellement, et à cause de l’insuffisance du sable sur l’aire de jeu, les eaux y stagnent. La rendant ainsi impraticable et conduit très souvent à des reports de matches. Ce qui fait dire à Kuate, dit Foot, un inconditionnel du ballon rond, que «le stade municipal de Bafoussam est semblable à un champ de patates voire un bourbier. »
A en croire le directeur de ce stade, «il faut refaire l’aire de jeu en y versant quelques camions de sable qu’on va compacter par la suite. Penser aussi construire des voies de canalisation des eaux. J’ai adressé des correspondances aux responsables de la Fécafoot et du ministère des sports et de l’éducation physique. »
Rencontré, Pierre Donovan Mbougnia, le président de la ligue de football de l’Ouest, se dit impuissant devant cette situation. Avant de préciser les rôles de tout un chacun. Pour lui, «la construction des infrastructures ne revient pas à la fécafoot. Il y a un ministère de tutelle qui doit s’en occuper. Et puis c’est un stade municipal. Il revient donc au ministère de voir comment gérer ce problème avec la municipalité. Ça ne regarde pas la fécafoot. Le directeur du stade nous a saisis mais je ne sais pas si la démarche était normale. C’est le ministre des sports et de l’éducation physique qui nomme le directeur du stade et non la fécafoot. »
Toutefois, il fait savoir qu’une enquête a été ouverte à ce sujet au niveau de la ligue de football de l’Ouest et que des solutions ont été proposées. «Quand le directeur du stade m’a écrit, j’ai saisi ma hiérarchie et elle a répliqué. Nous avons siégé pour trouver des solutions et il revient au directeur du stade de les rendre publique», ajoute le président Mbougnia. Jusqu’à ce jour, rien n’a filtré des solutions proposées.
Dans les couloirs de la délégation provinciale des sports et de l’éducation physique, certains responsables laissent entendre que le dossier de réfection du stade municipal de Bafoussam a été transmis à Yaoundé pour étude. Il est à signaler que dans la répartition des recettes de stade, après paiement des émoluments des officiels, 60% sont reversés au ministère de tutelle contre 40% pour la fécafoot.
Si le championnat commençait aujourd’hui, Bafoussam qui est la capitale de la province de l’Ouest, avec 5 équipes en 1ère division, aurait tout sauf un stade digne de ce nom pour abriter les rencontres.
Blaise Nwafo à Bafoussam
Interview
Trois questions à … Pierre Donovan Mbougnia: «Pour nous les interpoules ne sont pas encore terminées»
Le président de la ligue de football de l’Ouest, en attendant le dénouement de l’affaire qui oppose la Panthère sportive du Ndé à As Cetef de Bonabéri, revient ici sur le tournoi interpoules 2006. Il se prononce aussi sur les tripatouillages de matches, relatifs à la désignation du représentant de l’Ouest, pour lesquels il est accusé.
Camfoot.com: Vous avez accompagné la Panthère sportive du Ndé aux interpoules 2006 qui se sont jouées à Garoua et Maroua. Avec tous les problèmes enregistrés jusqu’à ce jour, quelles sont les leçons que vous en tirez en tant que président de la Fécafoot Ouest?
Pierre Donavan Mbougnia: Merci d’être venu vers moi pour recueillir ces informations. S’agissant des interpoules en général et en ce qui concerne la Panthère en particulier, je ne peux pas encore parler des leçons à tirer parce que le dossier n’est pas encore clos. Panthère est encore dans la chambre des revendications pour rentrer dans ses droits. Pour nous les interpoules ne sont pas encore terminées.
Camfoot.com: Est-ce à dire que selon vous il y a encore une chance pour Panthère d’accéder en première division?
Pierre Donavan Mbougnia: Les gens ont leurs problèmes et Panthère a les siens. Tout dépend des dossiers de tout un chacun et des éléments qui s’y trouvent. Le dossier de Panthère est complet. Si vos souvenirs sont bons, la Panthère était la première équipe des interpoules à porter plainte contre le joueur Ka’a Jules Josée de Cetef. Parce que ce dernier n’était pas qualifié à jouer la compétition. Et depuis ce problème n’a pas été tranché conformément aux textes de la Fécafoot.
Camfoot.com: Sur le plan local certaines personnes estiment que la Panthère, le représentant de l’Ouest aux interpoules 2006, est une pure fabrication de la ligue…
Pierre Donavan Mbougnia: Je crois que vous avez vu les matches de demi-finales qui ont opposé Panthère à Unisport de Bafang. Au match aller, Unisport avait le dessus et n’a pas su tirer correctement son épingle du jeu. Il avait gagné le match par 1 but à 0. Au match retour, la même équipe était méconnaissable et tout le monde l’a vu. Nu n’était le gardien de l’Unisport, Panthère pouvait facilement marquer 10 buts. Les gens qui voient cela autrement ça les regarde. De toute les façons, j’étais assis à la tribune, tout comme les autorités, et Panthère a gagné le match sur un score de 2 buts à 0. D’après moi il n’y a eu aucun problème de tripatouillage.
Réalisée par Blaise Nwafo à Bafoussam