Les bruits observés autour des Lions Espoirs du Cameroun ont, s’il est besoin de le mentionner, finalement donné raison aux multiples observateurs de la scène nationale et internationale en matière de football. Après un match nul obtenu de justesse à domicile, les Lions n’ont pas pu vaincre les Espoirs maliens, ni ramener un maigre point du stade Modibo Keita de Bamako. Conséquence, Ils suivront au mois d’Août avec leurs compatriotes et supporters, la compétition de football de ces J.O d’Athènes à la télévision. L’élimination vue de province.
Les Lions Espoirs du Cameroun ont fait la une des journaux nationaux et internationaux tout au long de la semaine qui vient de s’achever. Et comme il faut bien le dire, cette situation qui n’a laissé personne indifférente faisait état d’une gestion personnalisée voire calculée de l’effectif du onze national. Dites moi combien vous me « filez » à la fin d’une rencontre et vous serez garantie de votre sélection chez les « vert, rouge et jaune ». Voilà en quelque sorte ce qui prévalait. Afin de tirer l’histoire au clair, certains médias ont engagé une course poursuite vers ceux qui étaient alors considérés comme les véritables cibles.
La sélection des acteurs
« Qui est ce qui s’occupe de la sélection des Joueurs ? Sur quelles bases les retient-on ? ». Ces questions qui brûlent les lèvres de tout camerounais « fana » de ses équipes nationales, montrent à suffisance qu’il y’avait anguille sous roche. Manager une équipe du Cameroun serait-il devenu gagné un marché public? Si tel est le cas, il est évident au vu du nombre de chantiers inachevés un peu partout dans le triangle national, que l’élimination des lions n’est pas étrange, ni une surprise. De ce fait, elle fera plus mal aux courtiers, spécialistes de la sélection sur cash, qu’aux joueurs, eux qui ont le souci d’introduire leur noms dans le sillage des J.A Bell, R. Milla, I. Aoudou et autres P. Mboma Ndem. A vouloir donc mélanger le plaisir, la recherche du gain et le travail, les résultats sont là pour permettre à chacun de tirer une leçon. On reproche au ministère de la Jeunesse et des sports une main mise sur tous ceux qui concerne notre football: sélection, encadrement, etc… Serait-ce devenu la direction technique? On se souvient qu’à la dernière CAN Tunisienne, l’organe dirigeante du football camerounais, La FECAFOOT, était réduite à régler les histoires de maillots des Lions. Aucun droit à d’autres chapitres de gestion de la sélection nationale; la fameuse cellule « provisoire » administrative etc, sous la baguette magique du Minjes et ses ouilles, régnaient en maître absolu. Même scénario et même résultat pour les Espoirs: au suivant!
Loin de là, les préoccupations de ceux qui vivent dans l’antre du pays; Akaou D, est un ancien pensionnaire des Lions indomptables, aujourd’hui reconvertie comme agent communal dans la ville de Ngaoundéré, il crie à qui veut l’attendre qu’à son époque, l’objectivité était de mise… Ah! Qu’elle est bien lointaine cette époque! Voilà encore le Cameroun qui sort piteusement de la scène.
Et l’avis des supporters?
Environ 15 millions de camerounais « ruminent », s’interrogent et accusent. Comme quoi autant il y’a de camerounais, autant il y’a de supporters et de coachs. Ainsi, après le système de jeu vivement critiqué lors de l’échec de Tunisie 2004, certaines langues commencent à dire de Jean Paul Akono, qu’il n’a pas une bonne lecture des matchs. D’autres par contre pensent que le torchon brûle depuis que l’équipe du Cameroun a couru après le score lors du match qui l’opposait à la RDC, alors même qu’elle jouait à domicile. 2004 à tord ou à raison est alors présentée telle une année vide. Rien à se mettre sous la dent pour une équipe qui s’est peut-être laissée endormir par son palmarès et son classement mondial.
Les Lions sont tombés et l’avenir est à refaire.
Une équipe saine, dotée de joueurs compétitifs, c’est ce dont les Camerounais ont besoin. Par le passé, on a reproché aux encadreurs de fonder leurs équipes sur un potentiel de joueurs qui, dans leurs équipes étaient relégués au banc de touche. Allant plus loin encore, les critiques disent de cette équipe du Cameroun qu’elle est un bloc d’anciens amis décidés à tisser leur réseau et agrandir la famille, exactement comme ceux qui les dirigent. Cependant pour le camerounais de l’Adamaoua, c’est dans l’échec et la douleur que le meilleur avenir se construit. À condition que les coupables de service décident enfin de faire leur mea culpa et de remettre leur tablier à ceux qui meurent d’envie d’offrir leurs « nobles » services pour le redressement immédiat du football camerounais, rongé par le « griottisme ».
Bakary BILAMO, Ms. soc. à Ngaoundéré