Les grands connaisseurs du football, qu’ils se recrutent dans les staffs techniques des équipes ou au comptoir des bars de Yaoundé, vont probablement revoir le postulat selon lequel » Penalty = but « . Au vu de la Can qui vient de s’achever en tout cas. Survenus en cours de match ou exécutés pendant les séries de tirs au but, les coups de pied de réparation ont provoqué de sévères décharges d’adrénaline chez les supporters – quel qu’en fût le camp.
Imaginez… le coup de sifflet de l’arbitre, le joueur s’élance d’une petite foulée, le gardien dansotte sur sa ligne, et le tir part. Ces quelques secondes sont chargées d’une extrême intensité, qui se démultiplie après le résultat du tir – apparemment, les hurlements sont plus forts quand il est manqué.
Pour la Can 2006, le public a eu son comptant de tirs au but, deux quarts de finale et la finale ne s’étant dénoués que par ce moyen. Une épreuve à l’issue de laquelle il est difficile de juger de la qualité d’un joueur, avouons-le. Dès que le gardien part du bon côté, le tir de Ronaldo lui-même peut être stoppé (n’est-ce pas, Carlos Kameni ?). En quarts de finale face au Cameroun, le public a vu un Drogba qui riait après les tirs au but… En finale, bien qu’il ait rajusté son short avant de tirer, c’était plutôt un Didier amer, suite à la même épreuve. Dire que pendant le match, la déesse » Penalty » a semblé sourire aux Ivoiriens, l’Egyptien Ahmed Hassan ayant embrassé le poteau à la Wome Nlend. Finalement, ce n’est pas très sérieux, ce shoot à neuf mètres. Le meilleur joueur du tournoi loupe un penalty qui peut épargner la crise de nerfs à tout un pays, le soulier d’or de la Can en » jette » un autre (sans oublier ce gardien qui en prend une douzaine d’affilée).
En finale de la Coupe du monde – vous connaissez de match plus important ? – 1994, Roberto Baggio, ballon d’or européen l’année précédente, trouvait les nuages face au portier brésilien. Ce n’est plus du football, c’est de la loterie pure et simple, qui se joue sur un coup de dés. Pourquoi ne pas jouer carrément à pile ou face, dans ce cas ? Au moins comme ça, personne ne dirait plus : » Le goal nous a vendus ! « .
Alliance NYOBIA, Cameroon-Tribune