Depuis sa résidence de Stuttgart en Allemagne, le nouveau sélectionneur des Lions indomptables nous a accordé un entretien en exclusivité. Arie Haan y aborde notamment les circonstances de sa nomination, les grandes lignes du contrat qui le lient au Cameroun et ses projets pour le football Camerounais.
Quand comptez-vous vous rendre au Cameroun pour la signature de votre contrat ?
En principe, il est prévu que nous prenions un avion demain jeudi (Ndlr : 24 août) pour le Cameroun. Mais nous attendons encore de recevoir les billets d’avion qu’une agence de voyage qui travaille avec la Fédération Camerounaise de football doit mettre à notre disposition. Une fois que ce sera fait, nous partirons effectivement…
Comment se sont déroulés les contacts avec les responsables du football Camerounais qui ont abouti à votre nomination de vendredi dernier ?
C’est un ami, Dick De Jong, homme d’affaires au Cameroun, qui a entrepris les premiers contacts sur place, notamment en envoyant mon Curriculum Vitae il y’a environ deux semaines aux autorités Camerounaises. Par la suite, les choses sont allées très vite. Mardi 15 août dernier, j’ai été invité à Paris pour rencontrer le président de la fédération. Nous nous sommes rencontrés et avons discuté sur l’éventualité de travailler au Cameroun. Jusqu’à jeudi, nous faisions encore partie d’une liste constituée de trois derniers candidats à auditionner. Et puis vendredi à mon retour, on m’a contacté pour m’annoncer que c’est moi qui ai été choisi pour le poste.
Qu’est-ce que cela représente pour vous d’avoir été choisi pour diriger l’une des meilleures sélections africaines ?
Entraîner le Cameroun est un challenge fantastique que j’ai tout de suite accepté, eu égard au fait que c’est un pays qui dispose d’un potentiel énorme et a effectivement une très grande réputation au niveau international. J’ai trouvé que c’est un défi intéressant d’y aller, pour essayer d’aider le Cameroun qui, en plus d’avoir manqué de participer à la dernière Coupe du monde, a aussi perdu sa place du leader du football Africain, puisqu’il n’a pas pu remporter la dernière Coupe d’Afrique des nations. Le challenge consistera donc pour moi, au cours des deux années de mon contrat, à redonner une âme à cette équipe, pour lui permettre de se hisser de nouveau dans le top du football Africain et mondial.
Quelles seront concrètement les grandes lignes de ce challenge dont vous parlez ?
Dans un premier temps, nous allons mettre un accent sur le suivi des jeunes qui évoluent localement, pour préparer la relève. C’est un point sur lequel les autorités Camerounaises ont insisté et nous allons y travailler activement. Et nous disposons de tout un programme de travail par rapport à ce volet de notre engagement.
Ensuite, il y’a la sélection nationale elle-même à qui nous allons tenter de redonner ses lettres de noblesse, en mettant sur pied une équipe conquérante. Pour cela, il faudra rajeunir l’effectif, en injectant justement des nouveaux joueurs que nous pourrions découvrir tout au long de notre mission.
Cela suppose-t-il que vous allez vous établir au Cameroun ?
Nous passerons effectivement du temps au Cameroun. Mais il va de soi que nous serons régulièrement à l’extérieur, puisque tous les joueurs de la sélection évoluent en Europe. Comment allons-nous les superviser si nous restons tout le temps au Cameroun ?
Par contre, nous aurons sur place ici en Europe un coordinateur dont je ne peux pas encore vous communiquer le nom, mais qui va s’occuper de suivre les joueurs Camerounais qui évoluent dans divers pays Européens et qui pour diverses raisons ne parviennent pas à s’en sortir.
Cela ne vous effraie-t-il pas de vous lancer comme ça pour la première fois en Afrique, alors que vous n’y avez jamais travaillé ?
C’est vrai que je ne connais pas grand chose du continent Africain et encore moins du Cameroun et que j’y vais effectivement comme en terrain inconnu. Seulement, j’ai de très bons contacts au Cameroun qui m’ont tenu au courant de la manière dont les choses fonctionnent. A travers ces personnes, qui ont une très bonne connaissance du pays, je reçois des informations fiables qui me serviront peu à peu à m’adapter à ce nouvel environnement.
Mes adjoints Camerounais par exemple, je ne les connais pas encore. C’est à l’occasion de ma prise de contact que je ferai leur connaissance et que nous apprendrons à nous connaître. Et puis, il ne faut pas perdre de vue qu’en dehors de l’Europe, j’ai aussi travaillé sur le continent Asiatique (Chine et Iran), où les réalités dans le milieu de football sont différentes de celles qui existent en Europe. Mais cela ne m’a jamais empêché de travailler…
Le Cameroun est réputé pour le caractère exigeant de son public et la propension de ses dirigeants à souvent s’ingérer dans le travail des entraîneurs.
Comment comptez-vous faire face à cette situation?
Des ingérences, il y’en a toujours. Et cela n’existe pas seulement qu’au Cameroun. Partout dans le monde, les dirigeants, la presse et le public ont toujours tendance à influencer le travail de l’entraîneur. Maintenant, c’est à ce dernier de prendre la mesure de cette ingérence, tout en étant conscient du fait que c’est à lui qu’il revient de prendre la décision finale. En tant que sélectionneur du Cameroun, la responsabilité technique de l’équipe m’incombe et je suis prêt à l’assumer pleinement. Avec Theo De Jong, je viens au Cameroun pour produire des résultats qui permettront au Cameroun de retrouver l’élite du football Africain.
Que feriez-vous s’il arrivait par exemple qu’on vous impose un joueur ?
Cela dépendra du joueur. Si le joueur en question est bon et qu’il peut contribuer à la victoire, je ne vois pas pourquoi je m’y opposerai…
Peut-on avoir une idée du montant de votre contrat?
Ce genre d’information, je ne peux pas vous la donner…
Sera-t-il supérieur ou inférieur à ce que vous gagniez chez votre ancien employeur Iranien Perspolis FC ?
Il lui est inférieur. Et c’est normal, les contrats en club sont toujours plus élevés que ce que peut offrir une sélection nationale.
Paat Van Den Clague, à Amsterdam (correspondance particulière)