Le défenseur de Messina (Série A italienne) est l’un des joueurs camerounais à s’être expatrié comme Samuel Eto’o : n’avoir jamais joué le championnat d’élite avant de s’envoler pour une carrière professionnelle. Le talent de ce genre de joueurs convainc tellement qu’ils sont coptés dès la première occasion.
Il en est d’Antonio qui lors du Tournoi Minime de Montaigu (France) en 2000, il est recruté au centre de formation de Messina om il sera formé pendant trois ans avant de passer en équipe première. Entre temps, le latéral aura déjà porté le vert-rouge-jaune national chez les Lions Junior et chez les Espoirs lors des éliminatoires des Jeux
Olympique 2004. Après être guérie d’une vilaine blessure qui l’écarté des terrains depuis le début de la saison le jeune joueur aujourd’hui de 20 ans compte relancer sa carrière au mercato de janvier.
Camfoot.com : Comment doit-on comprendre le don d’équipements que vous venez de faire à la Youd’s academy Center ?
Antonio Ghomsi: C’est aussi simple que ça. C’est un soutien à mes jeunes frères qui sont restés au pays pour qu’ils aient la possibilité aussi de s’entraîner et saisir leur chance. C’est la reconnaissance d’un enfant envers son père. Je considère Youdom comme mon père car c’est lui qui nous a formé. En 1999 et 2000, le coach Youdom me suivait déjà que ce soit à Bafoussam ou à Douala. Je n’avais pas encore visité ce centre.
Camfoot.com : Comment vous vous retrouvez en Italie ?
Antonio Ghomsi: En 2000, j’ai participe au championnat de Montaigu en France avec l’école de football brasseries du Cameroun (Efbc). A l’issue du tournoi, je suis retenu par les Italiens. Je fais trois ans dans le centre formation et c’est depuis trois ans que j’ai rejoins l’équipe professionnelle.
Camfoot.com : Ça veut dire que vous n’avez jamais joué le championnat de première division au Cameroun ?
Antonio Ghomsi: Oui. Tout simplement parce que c’est de l’école des brasseries de football du Cameroun.
Camfoot.com : On vous a déjà vu jouer avec les Lions…
Antonio Ghomsi: Tout à fait, j’ai joué avec les Juniors, il y a deux ans, lors des qualifications pour la coupe d’Afrique des nations et avec les Espoirs, lors des éliminatoires des Jeux Olympiques.
Camfoot.com : Depuis combien de temps es-tu au pays ?
Antonio Ghomsi: Je suis arrivé au Cameroun depuis le 25 décembre 2006. J’ai voyagé le jour de Noël parce qu’on avait annulé notre vol programmé la veille. C’était d’ailleurs le seul vol à prendre pour venir au Cameroun.
Camfoot.com : Content de retrouver la famille et vos amis?
Antonio Ghomsi: Je suis très ravi. Et comme j’ai grandi à Douala, j’ai également des potes dans cette ville. Après Douala, je dois faire un tour à Yaoundé et ensuite à Bafoussam où ma famille réside. Je suis né à Bafoussam, j’ai des amis d’enfance là-bas. C’est toujours un plaisir de revenir retrouver nos bons mets. Ce n’est pas que la bouffe italienne n’est pas bonne, mais on adore les mets du pays qui nous manquent beaucoup. A mon retour en Italie, j’emporterai beaucoup de provisions d’aliments. Je suis aussi fier de retrouver la chaleur tropicale.
Camfoot.com : Pourquoi vous n’avez pas joué beaucoup de matches en ce début de saison ?
Antonio Ghomsi: Au début, j’ai bien commencé les préparatifs de la saison. Après, j’ai eu des problèmes aux adducteurs. C’était juste après le stage de pré-championnat. J’avais pourtant livré tous les matches amicaux, sauf le dernier où j’ai été blessé vers la fin août. J’avais au moins un mois de repos et pendant ce temps, le coach qui me faisait pourtant confiance a fait appel à quelqu’un d’autre, Parisi. Ce dernier s’est bien battu par la suite. Or, je croyais que c’était mon année pour jouer à la Série A.
Camfoot.com : Vous n’avez donc jamais joué la Série A ?
Antonio Ghomsi: J’ai livré deux matches de Série A, et deux matches en coupe. Actuellement, 14ème avec 15 points. Les cinq derniers matches ont été très difficiles pour nous, car on n’avait eu aucune victoire. Vous comprenez que même notre entraîneur, Jordano, est peu en difficulté aussi. Depuis que je suis en Italie, mon club me prêtait toujours à d’autres équipes de la Serie A tels que Pérouse. Je voulais vraiment jouer cette saison à la Série A. Je ne voulais pas trop m’éloigner du terrain après ma blessure. J’ai donc forcé pour revenir un peu plus tôt sur le terrain. Je me suis encore fait mal et il fallait un temps de plus. Voilà qui explique pourquoi je n’ai pas joué. Après deux mois, j’ai bien récupéré, mais ce n’était plus facile de réintégrer le groupe. À mon retour des vacances en janvier, si les choses ne changent pas, et comme je n’ai pas de garanti de rejouer cette saison en Série A, j’espère qu’on me prêtera à un autre club, même en Série B, pour que je puisse jouer, car j’ai besoin d’être compétitif pour être prêt lorsque je serais convoqué à l’équipe nationale.
Camfoot.com : Êtes-vous déjà intéressé par quelques clubs ?
Antonio Ghomsi: Vous savez, le transfert du mercato de janvier est un peu compliqué, car il faut trouver un club qui va te donner les six mois de salaire qui reste de la saison en cours, or ce n’est pas toujours évident. Sinon, il y a des clubs en vue, en Série B (Trévise, Vichense) et en première division dans d’autres pays qui sont intéressés par moi.,
Camfoot.com : Pourquoi avoir changé de look ?
Antonio Ghomsi: (Rires). Avant je me suis fait faire des tresses à l’africaine. Mais comme chez moi en Italie il n’y a pas de femmes camerounaises pour continuer à le faire, j’ai décidé de changer de look. Et puis, de temps en temps, il faut innover (rires), même dans le jeu.
Propos recueillis par Éric Roland Kongou, à Douala