La grande famille du football au niveau international, a décidé de prendre à bras le corps le problème des violences dans les stades. Depuis la tragédie du stade Heysel, en Belgique, au début des années 80 lors du match Juventus-Liverpool où de nombreuses personnes avaient trouvé la mort, les pays européens principalement rivalisent d’initiatives pour endiguer la violence sur les stades.
Il y a quelques semaines à Nice, lors du match de coupe de France opposant le Psg à l’Om, le 23 janvier 2003, un supporter de l’équipe parisienne a été blessé d’un coup de couteau avant même le début de la rencontre. Il a dû être opéré après hospitalisation. Jean-François L’amour, ministre français des Sports a déclaré « inadmissible » ce nouvel acte de violence dont le responsable s’est envolé dans la nature, alors que 7 de ses complices ont été arrêtés. Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Intérieur, en a profité pour faire adopter par l’Assemblée nationale un amendement au projet de loi sur la sécurité intérieure qui renforce les sanctions contre les actes de violence sur les stades : 30 milles euros d’amende et 2 ans de prison le fait « pour une personne de pénétrer ou de se rendre en violation de la peine d’interdiction prévue, dans ou aux abords d’une enceinte où se déroule une manifestation sportive ». Il précise que cette peine « sera systématiquement prononcée par des juges quand elle concernera une personne ayant déjà été condamnée pour ces mêmes faits ». Demandant aux députés de le soutenir dans cette lutte, Nicolas Sarkozy a indiqué que ses mesures visaient à « supprimer ces excès intolérables qui salissent la communauté sportive ». Et d’annoncer que pour le match comptant pour les 16e de finale de la Coupe de France, 2000 fonctionnaires de police, 400 agents de sécurité et des stadiers seront mobilisés. Par ailleurs le quartier du Parc des Princes sera bouclé avec interdiction de vente d’alcool dans les bars et restaurants, alors que les stations de métro seront sous surveillance. Il y a quelques mois, le 26 octobre 2002, dans une rencontre de championnat des mesures identiques avaient été prises. Mais ça n’a guère empêché des violences : 60 personnes avaient été interpellées, 11 d’entre elles poursuivies pour violence contre les forces de l’ordre et jet de fumigène dans une enceinte sportive.
En Angleterre, où le hooliganisme prend sa source, les pouvoirs publics sont sans pitié pour ceux qui introduisent des actes de violence dans le stade. Et pas seulement les supporters. On se souvient encore d’un Eric Cantona, alors à Manchester United, qui avait lancé un coup de savate à un supporter qui, visiblement, ne lui avait pas dit que des mots gentils. La fédération et la justice britannique l’avaient lourdement sanctionné.
A l’image de nombre de pays africains, on note que 152 structures sportives n’obéissent pas aux normes de sécurité. Rien de très surprenant alors que 263 cas de violences ont été constatés dans les alentours des stades et que 528 personnes ont été blessées dans les rencontres sportives pour la seule saison 2001-2002.
Jean-Célestin Edjanguè