On l’appelait affectueusement “V.O”. Vincent Onana, qui est décédé le 8 octobre dernier a été accompagné dans sa dernière demeure à Leboth, dans le département de la Lékié le week-end dernier. Cet homme affable et très aimé s’est fait accompagné par une foule impressionnante durant les cérémonies d’adieu. Que ce soit lors de la la levée de corps à l’Hôpital Général de Yaoundé, à la messe en son hommage à la Cathédrale notre dame des Victoires de Yaoundé ou à Leboth, les hommages étaient à son image.
Comme le témoigne ce récit du Quotidien le jour,
Mais alors, son image est encore associée aux transactions douteuses des tickets lors de la Coupe du Monde 1998. On l’a sali, humilié, emprisonné. Et après avoir installé une Cellule Exécutive Provisoire à la Fécafoot dont il était le Président, la justice l’a blanchi de toutes les accusations. Alors, pourquoi a t-on fait ça à Vincent Onana ?
Vincent Onana évincé parce que trop indépendant
“V.O” a été le premier président élu par l’assemblée générale de la Fécafoot après la modification des textes. Tous les anciens présidents étaient nommés par décret du Président de la République. Avec un ministre des Sports aussi centralisateur que Pr Joseph Owona, il est clair que l’indépendance du nouveau Président a surpris, et dérangé en haut lieu. Le caractère populaire du nouveau Président, qui était franchement aimé du nord au sud, de l’est à l’ouest du triangle national, ne faisait pas les affaires des politiciens. Il faut aussi penser au contexte de l’époque où le Cameroun était encore plongé dans une période intense politiquement. En ligne de mire, il y avait les élections présidentielles de 1997 que devaient boycotter l’opposition. Pr Joseph Owona devait donc trouver un moyen pour mettre hors d’état de nuire un homme qui avait de la prestance, et qui pouvait compter.
Ses qualités ont donc été utilisées contre lui et l’homme honnête, juste, implaccable et, oh combien charismatique aurait été pris au piège. Son héritage, la transparence et la responsabilité, ont été utilisé pour l’écarter d’un poste où il avait été brillamment élu. Libéré par la justice avant la Coupe du Monde 1998, il briguera plus tard avec succès les élections législatives et siègera comme député de la nation.
Hommage donc à ce personnage charismatique.