Le Président de la Fécafoot aura littéralement grandi sous les feux de la rampe. Depuis la Coupe du Monde 1998, son vécu et sa carrière se sont déroulés sous les yeux des supporters des Lions Indomptables. Il a été accompagné fortement. Ses succès, ses échecs ont été vécu par chacun des Camerounais. On peut se souvenir de cette période où malgré ses accomplissements, le Real Madrid préférait lui fermer la porte pour ne s’accommoder que de grands noms comme Gérémi Njitap et autre Zidane et Figo. Même en porte-à-faux avec l’ensemble de ses dirigeants, le peuple n’a jamais lâché Samuel Eto’o.
Les Camerounais l’ont accompagné dans son aventure au FC Barcelone et ailleurs. Pendant ce temps, au fur et à mesure qu’il montait en grade, le besoin de reconnaissance absolue devenait indispensable pour lui. En 2009, après la nomination de Paul LeGuen comme sélectionneur, Samuel Eto’o est nommé capitaine des Lions Indomptables. Et la bête naquis. On se souvevient des calamités qu’ont été les Coupes du Monde 2010 et 2014, et surtout les années entre ces deux compétitions. Iya Mohammed était son fait-valoir. Il estimait qu’il était tellement incompétent et corrompu. Et que dire de tous ses anciens Secrétaires Généraux ?
Samuel Eto’o est devenu l’image de ces dirigeants qu’il dénonçait jadis
En ce mois de novembre, pour la deuxième fois en moins de trois ans, Samuel Eto’o a décidé de modifier les Statuts de la Fécafoot. Le but recherché ? S’assurer de perdurer à la tête de la Fécafoot. Les statuts de 2021, tels qu’appliqués, ne pouvaient lui permettre d’être candidat. Alors, il a nettoyé les textes pour se rendre éligible, éliminé ses opposants comme le SYNAFOC et Gérémi Njitap. Dans l’ancienne mouture rendue caduque par décision de la FIFA, il avait tenté de faire passer le mandat de 4 à 7 ans renouvelable une fois. Dans la version actuelle, le mandat reste à 4 ans, mais est renouvelable 3 fois.
La seule chose qui peut justifier cette mondification de la constitution de la Fécafoot est la protection du poste de son Président, Samuel Eto’o. Ainsi, celui qui critiquait les dirigeants de tout faire pour se maintenir au pouvoir va plus loin encore.
Peut prétendre diriger la Fécafoot tous les escrocs à col blanc, tous les malfrats tant qu’ils n’ont pas logés dans les geôles. Et tel que que l’article a été modifié, la preuve de l’incarcération n’incombe plus au prétendant candidat, mais bien à celui qui contexte sa candidature. En effet, qui peut produire un titre de détention qui est en réalité un document privé pour s’incriminer lui-même ? Même au cas où ces textes passeront le cap des tribunaux, ils ne pourront arrêter aucun criminel notoire, qu’il ait fait la prison ou pas, qui décide d’être Président de la Fécafoot.
Samuel Eto’o Fils a donc fait fort. Son envie de s’éterniser va perdre le football camerounais. Avec un Comité Exécutif qu’il contrôle mieux que le parrain de la mafia.