Interrogé par Joël Wagué de RFI, Henri Njalla Quan Jr regrette de s’être trompé sur Samuel Eto’o. Mais il est fier d’avoir eu le courage de quitter le mensonge, et les tripatouillages. Il y a des choses qui clochent à la Fécafoot. Selon lui, les suspensions et les amendes sont utilisés comme outils de coercision. Il est évident que les décisions en défaveur des clubs qui s’opposent à sa gestion ou autre, sont toujours abruitissantes, comme si c’est un fait de hasard.
Njalla Quan lui-même, il y a peu, était cité en exemple par Samuel Eto’o comme un jeune travailleur acharné.
Verbatim de l’interview du Président de club suspendu par la Fécafoot à RFI.
Njalla Quan Jr : Le président de la utilise ça comme une méthode de règlement de comptes. S’il n’est pas content avec toi, s’il vous trouve comme un opposant, il vous punit en passant par ton équipe. Mon équipe dont je suis propriétaire a été victime par ce scandaleux arbitrage suite au règlement de compte du président de la Fécafoot. Nous avons mené les enquêtes et nous avons soumis tous les preuves pour justifier tout ce que je suis en train de dire à la Fécafoot, à la FIFA et et même aux autorités du gouvernement de la République du Cameroun. Et ce n’est pas seulement moi.
RFI : Nous avons suivi le cas du président du Djiko FC, le capitaine Feutcheu qui a aussi dit pratiquemnt la même chose. Que le président de la Fécafoot a dit clairement que il peut faire monter et descendre n’importe quelle équipe qu’il veut. Donc vraiment, ce qui se passe à la fécafoot aujourd’hui ne s’est jamais passé dans le monde du football et ça ne se cache même pas.
Njalla Quan Jr : J’ai été victime de menaces de mort envers moi et les membres de ma famille que j’ai porté même à l’attention du président de la Fécafoot. Il n’a rien fait par rapport à ça sauf m’accusez moi après ma démission.
RFI : Vous dénoncez également la gestion de Samuel Eto’o. Apparemment il avait dit qu’il n’aura pas de salaire. Il y a les problèmes de contrat marketing qui sont pas révélés. Il s’agit de quoi ?
Njalla Quan Jr : Oui, il avait dit qu’il ne va pas toucher son salaire en tant que Président de la Fécafoot. Qu’il va utiliser son salaire pour le développement du football. On est où avec ces promesses là ? Il faut qu’ils nous disent ce qu’il a fait avec sa part.
Concernant les contrats, j’étais 4e vice-président en charge de marketing. Je veux savoir qu’est-ce que One All Sports donne. Qu’est ce que MTN donne. Qu’est ce que Orange donne et cette information est interdite. Je fais même un mail mettant le président en copie demandant cette information au directeur du marketing et il me dit cash que je ne suis pas autorisé à avoir cette information. Avec le président de la Fécafoot en copie qui ne dit rien.
Il y a des choses qui se passent là-bas qui sont cachées. Nous a promis un bus One All Sports. Nous sommes presque à un an de ce contrat. Où est donc ce bus?
RFI : A la suite de cela vous avez non seulement décidé de démissionner de votre poste de 4e vice-président mais également d’arrêter vos activités dans le football
Njalla Quan Jr : Je lui ai fait une correspondance de 20 pages qui étaient jusque-là confidentielles. Mais il se trouve qu’il commence à partager les informations dans ses correspondances avec ses proches amis et collaborateurs en disant que je suis en train de challenger sa gouvernance. Mais c’est incroyable, même après avoir démissionné et retiré mon équipe, ils viennent toujours pour me donner une suspension de 10 ans. Et faire reléguer mon équipe en division inférieure pour quelle raison? Ça c’est de la pure dictature.
RFI : Si on comprend bien, on s’est trompé sur Samuel Eto’o qui voulait redonner au football camerounais sa grandeur ?
Njalla Quan Jr : Je me suis trompé et aujourd’hui, j’ai honte. Je suis aussi fier quand même parce que j’ai eu du courage à prendre cette décision de ne pas être dans cette affaire de magouilles, dans cette affaire de corruption aggravée et règlement de comptes. Observer le football qui est en train de se passer à la Fécafoot. J’ai soutenu le projet de Samuel Eto’o. Et aujourd’hui c’est clair que je me suis trompé. C’est clair avec les résultats que nous voyons avec nos différentes sélections nationales
Nous avons introduit une plainte à la FIFA. D’ici peu, la FIFA doit prendre ses responsabilités parce que les faits sont quand même très très graves et les preuves sont là.
RFI : Alors les preuves ce sont des écoutes audio ou des conversations que Samuel Eto’o a eu avec certains responsables de club.
Njalla Quan Jr : J’avais déjà introduit un dossier à la FIFA bien avant que cette audio sort. Il y a plusieurs éléments que nous avons envoyés là-bas : les captures d’écran, les messages audio. Il y a une cinquantaine d’éléments que nous avons eu à soumettre à l’attention de la FIFA. Ces derniers jours, nous avons écouté l’audio là où le président de la Fécafoot apparemment dit ouvertement qu’il va faire monter un club en élite et que il va gérer ça avec les arbitres et le Président des Arbitres, disant même à la personne que c’est eux qui gèrent la fédération, c’est leur temps. Vraiment c’est incroyable.
RFI : Vous dites que c’est Samuel Eto’o qui a chassé André Onana de l’équipe nationale. Il s’agit de quoi exactement ?
Njalla Quan Jr : J’ai dit et je répète que le président de la Fecafoot m’a dit personnellement qu’il fera tout pour que cet enfant ne jouera plus au football professionnel. Si je mens ou s’il dit le contraire, mais qu’il porte plainte contre moi. Il a le droit. Je sortirais les preuves.
Il nous a promis d’unir la grande famille footbalistique Camerounaise. Mais aujourd’hui nous sommes en train de voir tout le contraire. Les présidents des ligues départementales et régionales suspendus à gauche à droite, les membres du comité exécutif suspendus à gauche à droite, les employés cadres licenciés pour aucune raison. Nous sommes en train de vivre tout ça aujourd’hui. Dans ces circonstances ça sera très très difficile pour le Cameroun de gagner.
RFI, Mondial Sport