Après avoir inscrit son 5e but en sept rencontres face au PSG, l’attaquant du FC Nantes Ignatius Ganago a eu le bonheur de voir tous ses partenaires l’entourer pour le féliciter évidemment d’avoir égalisé (2-2), mais surtout pour rendre un hommage collectif à sa petite fille, Chloé, âgée de 4 ans, décédée le 12 février. Samedi soir, tard, après la défaite (4-2) nantaise et dans les coursives du Parc des Princes, l’attaquant a accepté de revenir sur ce drame qui l’a touché de plein fouet avec une immense douceur et sincérité.
Ouest France : Comment allez-vous ?
Ignatius Ganago: Je traverse un moment difficile. C’est quelque chose que je n’oublierai jamais. Il faut que j’avance, que je continue à travailler. J’ai envie de jouer au foot, c’est ce que j’ai toujours voulu. Je vais continuer à jouer et à me donner à fond sur le terrain.
Jouer au football est un levier pour vous relever…
Pour moi, la clé, c’est de jouer au football. De voir mes coéquipiers tous les jours. De rigoler avec eux. Cela me change les idées. C’était compliqué au début parce que c’était encore tout frais. Même aujourd’hui, c’est encore un peu compliqué. Mais, il y a beaucoup de gens qui m’ont soutenu, qui m’ont donné de la force. Et ça aussi, ça m’a vraiment marqué. Tout ce que je fais aujourd’hui, c’est pour elle. Je veux me battre pour elle. Je remercie aujourd’hui tous ceux qui m’ont soutenu. Aujourd’hui, j’ai parlé par exemple avec Kylian (Mbappé), il m’a donné beaucoup de force. Cela fait plaisir de voir des gens comme ça qui pensent à toi. Je vais continuer à jouer au foot et j’espère que je la rendrai fière.
En quoi le football vous aide au quotidien ?
Le foot, c’est quelque chose qui te permet de te changer les idées. Tous les jours, avant d’aller à l’entraînement, c’est compliqué de se lever. Savoir que la personne que tu aimais le plus au monde n’est plus là… Mais, une fois que je suis à l’entraînement, ça me change un peu. De communiquer avec les coéquipiers, de vivre ce que tu aimes. Ce sont des moments uniques pour moi. Je suis content de faire ce métier-là parce que ça me change vraiment les idées. Si j’étais dans un bureau tout seul, ça serait plus difficile. Je penserais à ça tout le temps. Tous les jours, j’ai au moins deux heures durant lesquelles je ne pense pas à ça.
Ignatius Ganago reconnaissant
En quoi était-ce important pour vous de revenir vite au football après ce drame ?
Oui, pour moi, c’était important de revenir le plus vite car je me disais toujours que quoi que je fasse ça ne changera pas la situation. Il faut que j’accepte cette situation, mais je ne l’oublierai jamais. Il faut que j’avance. Maintenant, tous mes buts seront toujours pour elle. Ma fille était une bouffée d’énergie. Elle était toujours joyeuse. J’espère qu’elle sera fière de moi et que je marquerai beaucoup de buts pour elle.
« Depuis le début, je me sens soutenu »
Et ce soir (samedi soir), vous avez marqué…
Oui, ça fait toujours plaisir de marquer, même si le sourire n’était pas énorme.
De voir tous vos partenaires vous entourer, ça doit faire du bien ?
C’est hyper important. Depuis le début, je me sens soutenu. Mes partenaires m’appelaient tout le temps pour savoir comment j’allais. Même les autres clubs où je suis passé m’ont contacté, ça m’a fait du bien de voir que des gens pensaient à moi. Aujourd’hui, c’est pour tous ces gens-là que je joue. Ils m’ont donné de la force. Un grand merci à eux.
Comment avez-vous réagi lorsqu’il y a eu un hommage à Bollaert le 19 février ?
J’étais devant la télévision chez moi. J’étais triste, mais ça m’a fait plaisir de voir que le foot ce n’est pas seulement taper dans un ballon. Il y a des choses qui dépassent le foot. C’est un monde où on est ensemble dans les bons comme dans les mauvais moments.
Recueilli par David PHELIPPEAU