Avant le début de chaque coupe du monde se déroulant hors des pays occidentaux, les médias européens publient des articles et autres reportages dénigrants contre le pays hôte. En un peu plus d’une dizaine d’années, on aura tout vu: des favélas du Brésil à la crise sécuritaire en Afrique du Sud. Des railleries autoritaires en Russie à l’esclavage moderne au Qatar…
Un proverbe dit au Cameroun que le ballon est rond, et cette coupe du monde l’a vraiment démontré! L’épopée marocaine, la surprise saoudienne, les ‘Lionel’ argentins (Scaloni et Messi), Embolo. Oui, le seul buteur de l’histoire de la coupe du monde qui marque et s’abstient de célébrer.
Sur un plan purement footballistique, cette coupe du monde a été un énorme succès! Peut-être le fait d’avoir été jouée en milieu de saison a permis d’avoir des joueurs physiquement et moralement frais. Faire une compétition mondiale après une longue saison, ponctuée par une saison en championnat, de coupe d’Europe, et nationale, n’est pas évident.
Pour la première fois de l’histoire de la coupe du monde, toutes les sélections africaines ont remporté au moins un match. Ce qui aboutit logiquement au plus grand total de points récoltés pour la CAF en une édition du tournoi mondial.
Et la bête alors? Comme un bon dresseur, Infantino a lancé cette coupe du monde avec un gros coup de gueule. C’était évidemment dirigé contre tous les détracteurs occidentaux du Qatar. Et ces nations européennes ont failli boycotter la compétition.
En autorisant aussi l’inscription des messages sur le brassard de capitaine, la FIFA s’est rendue compte de la faille. Les Occidentaux avaient une brèche pour politiser les débats. Et cela a alimenté des polémiques démesurées qui allaient dans tous les sens. La cérémonie d’ouverture, qui généralement alimente le concert des Nations a été boycotté.
Malgré tout, la très belle balle de foot s’est langoureusement promenée sur des pelouses presque parfaites. Elle s’est laissée caresser par des artistes venus des quatre coins du monde. Ils lui parlaient en plus de 15 langues et espéraient tous, qu’elle finirait par leur obéir en allant s’endormir dans les filets adverses.
La qualité des infrastructures, de l’organisation, et l’incroyable soutien populaire ont été hors du commun. Qui a donc dit que les spectateurs avaient besoin d’être saouls pour vibrer? Ce sont des émotions authentiques et non tintées par l’alcool qui ont été capturées en mondovision par les plus belles résolutions des caméras.
Dans le Royaume d’Aladdin, la finale s’est déployée comme un voeu réalisé par le génie sorti de la lampe. Il fallait évidemment qu’une seule nation continue à jubiler au délà de la finale. Mais les milliards de supporters, de téléspectateurs reprennent leur souffle et se pinçent pour être sûrs de ne pas avoir rêvé. Les stars ont brillé, des talents ont éclos et le souhait de revivre pareils émotions aussi tard que dans quatre ans nous ramène à la raison.
Qatar 2022 est mort. Vive Amérique du Nord 2026.
Enganche