Limogeages en série, omniprésence médiatique, chasse aux sorcières… Samuel Eto’o a fait de la gouvernance à la Fécafoot une affaire (trop) personnelle. Car la nouvelle politique managériale de la Fédération est sans limite.
L’Eto’o se déchaine depuis l’avènement d’un 18e président à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Il n’aura fallu que deux mois à l’ancien capitaine des Lions Indomptables pour montrer à quoi serait son mode de gouvernance : une forme d’autoritarisme, dit-on. Le premier à l’avoir appris à ses dépens se nomme Antonio Conceiçao. Malgré l’opposition du ministre des Sports, Eto’o a fait le forcing et obtenu la nomination de son ancien coéquipier Rigobert Song à la tête de la sélection.
Président sans limite
Un message fort que le nouveau patron du football tenait visiblement à faire passer à quiconque serait prêt à lui résister. N’hésitant pas à se lancer dans une série de suspension et de limogeages. Il y a d’abord eu Guibaï Gatama, suspendu puis exclu du Comité exécutif de l’instance. Puis, ce fut le tour de Benjamin Didier Banlock et Ngo Mbog Binyet Liliane. Si le premier a attendu d’être suspendu de ses fonctions de secrétaire général avant de démissionner, la deuxième a été virée pour « soupçons de malversations financières » début mai. Avant d’être ensuite arrêtée.
Le 12 juillet, Eto’o limoge Bill Tchato, qui occupait le poste de coordonnateur des équipes nationales depuis janvier 2013, et l’a remplacé par Benoît Angbwa, un autre ex-Lion. Quelques jours plus tôt, Le Coq Sportif, équipementier français engagé avec les Lions depuis janvier 2020, faisait à son tour les frais d’une décision inattendue du patron de la Fecafoot. L’affaire qui a ensuite créé un tollé au plan international a été portée devant les juridictions compétentes. La Fécafoot risque gros face à la marque française qui l’accuse de « rupture abusive de contrat ».
Au milieu du mois d’octobre, c’est l’ancien secrétaire général par intérim et responsable de la communication de la Fécafoot qui a fait les frais des méthodes de gouvernance Samuel Eto’o. D’abord interpellé puis placé en garde à vue, Parfait Siki est incarcéré à la prison de Yaoundé.
Omniprésence médiatique
Entre les limogeages en série, les décisions fracassantes et la chasse aux sorcières, Eto’o a aussi réussi l’exploit de braquer tous les projecteurs sur sa personne. Le patron de la Fécafoot arrive même des fois, à « voler la vedette » aux joueurs de l’équipe nationale par son omniprésence médiatique. Que faire ?