Depuis 2008, ensemble, elles ont connu les joies et les peines chez les Lionnes Indomptables. Elles ont grandi, mûri mais une chose ne change pas : leur rage de vaincre et leur soif de victoire. Cafonline.com a rencontré les deux atouts offensifs de la sélection camerounaise, Gabrielle Aboudi Onguené et Ajara Nchout Njoya pour une interview croisée.
Vous rappelez-vous de votre première rencontre ? C’était où et dans quelle circonstance ?
Ajara Nchout Njoya : (Elle réfléchit). La première fois que j’ai rencontré Gabrielle, c’était il y’a maintenant 14 ans. J’étais en U17 et on m’avait invité un stage avec les U20 où elle était déjà bien installée.
Gabrielle Aboudi Onguéné: Oui effectivement, c’était durant ce stage. Ce qui est drôle c’est que notre première rencontre se fasse en équipe nationale, en tant que coéquipières. On ne s’était pas rencontré en confrontation en championnat ou autre.
Quelle a été la première impression que vous avez eue l’une envers l’autre ?
A.N.N : Ce qui a tout d’abord attirée mon attention chez Aboudi. C’est son style vestimentaire. Je suis arrivée à ce stage en tant que jeune joueuse, et là je la vois bien habillée de la tête au pied, avec des marques que les stars américaines portaient à l’époque et que je ne pouvais pas porter à l’époque, (Gabrielle Aboudi Onguené rit). Cela a été une source de motivation pour moi. Je me suis dit “un jour je serai comme ça).
G.A.O : J’avais en face de moi, une jeune joueuse très prometteuse. Je l’observais aux entraînements, elle n’exploitait pas tout son bagage technique. Par contre, dans la surface, elle était injouable. Un véritable calvaire pour les gardiennes. Je voyais déjà quelqu’un qui était promis à un bel avenir.
La qualité footballistique que l’autre possède que vous aimeriez avoir ?
G.A.O : Ajara a deux principales qualités : son sens du but et ses contrôles qui sont d’une autre planète.
A.N.N : Aboudi est très athlétique. On pourrait croire qu’elle a quatre poumons. Ses centres chirurgicaux, qui arrivent au moment et à la bonne place.
Comment définiriez-vous votre relation ?
G.A.O : Elle est au-delà du terrain. Ajara est vraiment une personne sur laquelle je m’appuie. Elle m’allège dans mes tâches de capitaine. Il lui arrive de me conseiller. Elle est aussi d’une grande écoute. Je suis contente de l’avoir à mes côtés et je serai toujours là pour sa progression en tant qu’aînée.
A.N.N : Gabrielle est un membre de ma famille. Elle me connait. Elle me connait mon tempérament sur le terrain. Elle est souvent la première personne qui me calme. Je l’écoute beaucoup. Elle m’aide énormément que cela soit sur ou en dehors du terrain.
Votre meilleur souvenir de Coupe d’Afrique des Nations ?
G.A.O : J’en ai deux. Celle de 2014, où l’on se qualifie pour notre premier mondial, et celle 2016 à domicile.
A.N.N : C’est vrai que jouer devant le peuple camerounais. Sentir cet engouement. On n’était pas seules sur le terrain.
Qu’est-ce que cette CAN Maroc 2022 représente pour vous ?
GAO : C’est ma septième participation à cette compétition continentale chère à mon cœur, et pourtant je ne l’ai pas encore gagnée. Nous avons la chance que la greffe est prise entre les jeunes joueuses et les joueuses confirmées. On a un bon groupe. On ne veut pas passer à côté de l’évènement. On a essuyé beaucoup de critiques, mais cela nous permet d’aller de l’avant.
A.N.N : On s’attend à une belle fête. Cela fait quand même quatre ans qu’on est dispensé de CAN féminine. Il est vrai que nous sommes habitués aux places honorifiques , deuxième ou troisième. Aujourd’hui, on sait ce que l’on veut, et on veut rendre le peuple camerounais fier de nous, en remportant cette édition.
G.A.O : Cet objectif est encore plus grand pour nous les anciennes, car nous ne voulons pas quitter cette sélection, sans gagner ce titre.