Le Cameroun figure désormais parmi les dix nations qualifiées pour les barrages de la Coupe du monde 2022, zone Afrique. Le choc entre deux des poids lourds du football africain que sont les Lions Indomptables et les Éléphants de Côte d’Ivoire n’était pas gagné d’avance. Vainqueurs au match aller, les Ivoiriens avaient un avantage aux points et partaient favoris sur le papier. Le résultat final s’est décidé sur un détail. Au-delà de la victoire, on peut relever quelques faits curieux ayant contribué à pimenter la rencontre.
D’abord au niveau des instances fédérales. Alors que la Fecafoot est sous une présidence intérimaire, la Fédération Ivoirienne de Football a été placée par la Fifa sous un Comité de normalisation depuis décembre 2020.
S’agissant du match en lui-même, le premier coup dur est venu très tôt dans la rencontre. On ne jouait pas encore la troisième minute lorsque le défenseur latéral Ntolo a été obligé de sortir de manière précoce suite à un déboitement de l’épaule. Mais les Lions n’ont pas paniqué. Il est vrai que l’on attendait beaucoup des buteurs habituels. La délivrance n’est venue ni d’Aboubakar ni de Ngamaleu, ni de Choupo, mais de Toko-Ekambi qui a marqué le but le plus important de sa carrière en équipe nationale sur un magnifique service de Hongla.
Côté ivoirien, on attendait monts et merveilles de Haller. Auteur d’un doublé au match aller, l’attaquant de l’Ajax n’a été que l’ombre de lui-même. Aucun tir cadré en 45 minute. La faute à Ngadeu et Onguéné qui le marquaient à la culotte, jouant à fond leur rôle de cerbères et n’hésitant pas à monter pour prêter main forte à l’attaque. Bonne prestation également de Fai Collins disparu de la sélection depuis un bon bout et qui a su tenir en respect tous les passagers du couloir droit. Dans les buts, la titularisation d’André Onana après un an de suspension constituait une petite surprise… payante. En milieu de terrain, Zambo Anguissa a joué de manière humble, comme en club, et c’est tant mieux.
Dans l’ensemble, les Lions indomptables ont fait preuve d’engagement et de solidarité. L’opportunisme en attaque est allée de pair avec une défense qui s’est montrée intraitable malgré quelques moments de flottement.
Avec ce premier objectif fixe est presque atteint, l’encadrement technique doit s’employer à régler les automatismes, à parfaire la cohésion pour rendre le jeu plus fluide et plus collectif. La CAN qui débute dans une cinquantaine de jours sera le révélateur des éventuels progrès accomplis en vue de la qualification pour le Mondial Qatar 2022.
Jean Marie Nzekoue, éditorialiste, auteur de «L’aventure mondiale du football africain»