Il a forcément dû y penser lorsque la liste de Rigobert Song est sortie. A cette sélection à qui il pourrait peut-être donner un coup de main. Dans l’antichambre du groupe professionnel du Paris FC (Ligue 2), Jean-Loïc Nolla, nous a livré qu’il garde un œil sur le Cameroun en même temps qu’il travaille pour s’imposer dans un club européen de premier plan.
1,99m et 84 kg. On peut dire que Jean-Loïc Nolla en impose dans sa cage. Il le confirme d’ailleurs dans un sourire alors qu’on commence l’entretien au stade de Saint-Denis, qui accueille la Kampos Academy, « tout ce qui va dans les airs, c’est naturel, ce n’est pas une qualité. Je n’ai pas droit à une erreur dans mes sortie aériennes au regard de ma taille. » A 19 ans, l’aspirant pro, qui s’entraîne toute la semaine avec le groupe professionnel du Paris FC, met les bouchées doubles pour intégrer durablement le très haut niveau, en profitant de ses heures libres pour travailler sur ses points d’amélioration, « tout ce qui est au ras du sol, je travaille. Je progresse au niveau des balles au sol. » Doté d’un bon jeu au pied, et d’une dans les un contre un qui le rend difficilement franchissable, le jeune portier s’est livré à Camfoot. Sa saison, ses ambitions en club et le Cameroun. Extraits.
On peut dire que tout est allé vous pour vous depuis que vous êtes au Paris FC…
Je suis arrivé pour jouer avec les U19. L’entraîneur me connaissait déjà et c’est une blessure qui m’avait empêché de le rejoindre l’année d’avant. Je me suis fait remarquer notamment par Thiago Motta qui entraînait alors les U19 du Paris SG lors d’une rencontre de championnat U19 nationaux. J’ai ensuite rejoint les entraînements du groupe pro et je jouais avec les U19. Maintenant, c’est avec la réserve qui est en Nationale 3 que je joue, et je continue de m’entraîner avec le groupe professionnel.
La première chose qui surprend quand on vous voit ici, c’est de penser qu’en vous entraînant avec le groupe pro du Paris FC, vous devez déjà avoir un nombre important de séances par semaine.
Pour moi un gardien de buts qui passe une journée sans travailler est comme un maçon sans chantier, il perd sa main… Je n’ai pas de raison de dormir, je dois travailler pour progresser. Et c’est grâce à Kampos Académie que je suis aujourd’hui au Paris FC. C’est grâce à lui que j’ai acquis les fondamentaux requis pour mon poste en France.
Vous vous entraînez avec le groupe pro de Paris FC, une équipe qui joue les premiers rôles en Ligue 2. On imagine que vous pensez forcément au Cameroun…
Je reste scotché aux nouvelles qui viennent du Cameroun. Je suis câblé sur plusieurs télévisions du pays, de canal2, à Equinoxe ou crtv, je suis branché réseaux sociaux pour connaître ce qui se passe partout dans le pays. Je vais commencer à passer mes vacances au Cameroun, c’est mon pays je ne peux le dénigrer, je prends les infos, et je m’intéresse à longueur de journée à ce qui s’y passe… Donc oui je serais honoré, surtout maintenant d’être appelé en sélection nationale. Peu importe la catégorie, puisque je suis encore sélectionnable aussi bien en U20 qu’en U23.
« Mon modèle ? André Onana, un gardien moderne »
Le Cameroun est réputé pour être une terre de gardiens de but. Y en a-t-il un dans l’histoire qui vous sert de modèle ?
Le gardien qui m’inspire actuellement, c’est André Onana. Je n’ai pas connu les anciens. Onana est mon modèle. Franchement il a des qualités énormes. C’est difficile pour les Africains d’arriver à s’imposer dans les cages en Europe. Donc Onana pour moi est un exemple pour tous les jeunes. Il a ces qualités, qui sont recherchées en Europe. A chaque fois que je suis sur YouTube, je ne regarde que les vidéos d’André Onana. C’est le gardien moderne. Il a une facilité de jouer au pied, il est fort dans la Croix (sortie du gardien en croix à la manière d’un gardien de handball, pour augmenter son envergure, ndlr). Pour l’anecdote, mon entraîneur au Paris FC trouvait que j’exécutais bien la croix. Je lui ai dit l’avoir appris en regardant Onana jouer à l’Ajax Amsterdam. Il ne connaissait pas, mais depuis lors, ce n’est plus le cas. J’ai vu ce grand-frère jouer à la Fundespor, j’étais plus petit…Mais lui avait déjà la plupart de ses qualités actuelles. Il évolue en Europe désormais parce qu’il a beaucoup bossé. Je crois qu’il n’a pas fait la magie. Aujourd’hui il est arrivé en Europe, il a bossé.
Un souhait pour cette saison qui commence ?
Que le bon Dieu me protège et m’épargne toujours des blessures, que je puisse être concentré dans ce que je fais. Continuer à bosser pour être vu et éclore ici en Europe. Naturellement au sein du groupe du Paris FC et pourquoi pas au sein d’une équipe nationale du Cameroun.
Propos recueillis avec Noé Richepin