On les cite encore parmi les meilleurs produits du football africain. Sur le terrain, ils étaient des modèles de persévérance, leur confiance pouvait déplacer des montagnes. Dans la vie de tous les jours, ils étaient tous incontrôlables, des mâles alpha et ne pouvaient supporter les injustices. Ce faisant, ils étaient en permanence en conflit avec les personnes en autorité, que ce soit leur entraîneurs ou leurs dirigeants, en club ou dans la vie réelle. Mais aujourd’hui, Ambassadeurs de la CAF, ils roulent à contresens de leur histoire.
Ce dimanche matin, la Confédération Africaine de Football a fait venir trois de ses Ambassadeurs en conférence de presse pour expliquer combien l’après Hayatou, et donc le règne Ahmad est bon.
Pas une seule critique sur le tournoi ou sur le management du sport en Afrique n’a été prononcé. Au contraire. C’est en des termes dithyrambiques qu’ils ont parlé de tout, organisation du jeu, organisation magnifique de l’actuel tournoi.
L’ancien international et ancien enfant terrible du Sénégal El Hadji Diouf pense que « de manière générale, l’organisation de cette CAN est excellente ». L’Égyptien Ahmad Hassan ne pouvait qu’abonder dans le même sens d’autant plus qu’il s’agit bien de son pays : « Je suis fier de ce que l’Égypte a fait jusqu’à présent et nous espérons continuer comme cela. Tout le monde fait de son mieux pour avoir le meilleur tournoi de tous les temps ».
Il fallait que Samuel Eto’o fidèle à ses habitudes, soit un peu plus catholique, certainement pour être authentique, mais aussi pour se démarquer. Il a touché un des points encore sensible pour bon nombre d’africain puisqu’il s’agit de la période où la compétition se joue : « Je félicite d’abord la CAF pour cette brillante idée de réunir 24 équipes à la CAN et d’organiser un tel tournoi. Nous faisons de notre mieux pour célébrer le football africain. Changer la période de janvier – février à juin – juillet était une idée brillante car la plupart des joueurs perdaient une place de titulaire lorsque la CAN avait lieu en janvier ». C’est justement un point qui fait débat puisqu’en dehors des pays du nord de l’Afrique, le reste du continent est baigné dans une longue saison de pluie ou dans l’hiver pour ce qui est de l’Afrique australe.
Il y a aussi que ce tournoi en Égypte, en dehors des matchs du pays organisateur, l’achalandage dans les stades est un véritable problème et le manque à gagner en terme de recettes financières sera énorme. Mais il y a aussi le phénomène des contrôles intempestifs, de la mauvaise couverture par les médias et de l’absence de facilitation, de la complexité de la billetterie.
Ce n’est pas Anthony Baffoe, ancien international ghanéen et aujourd’hui Secrétaire Général Adjoint de l’institution qui va donner l’heure juste. Pour lui, « l’Égypte est un excellent exemple d’organisation extraordinaire en moins de six mois et je tiens à féliciter le comité d’organisation local pour les efforts déployés pour organiser un tournoi mémorable. Nous avons eu d’excellentes pelouses ainsi que les terrains d’entraînement. Nous avons assisté à de bons matches jusqu’à présent ».