Ce samedi au Ismaila Stadium, Lions Indomptables et Black Stars se sont séparés sur un score de parité qui, en réalité, n’a que très peu fait l’affaire des deux équipes. Le Ghana espérait lancer sa compétition après avoir été accroché par le Bénin lors de la première journée. On attendait le Cameroun pour voir comment ce groupe s’en sortirait contre une opposition plus talentueuse que celle du premier match. Le résultat a été poussif et l’on est passé non loin de la correctionnelle en fin de match. Qui a fait quoi et comment ? voici le jeu des joueurs.
André Onana : 6/10
Il a semblé plus en contrôle que lors de son match inaugural. Il a en outre été rassurant dans ses prises de balles et a su remobiliser sa défense à de multiples reprises. Ses relances, sa vision de jeu, sa disponibilité, son jeu balle au pied, ont été des atouts lors des sorties de zone des Indomptables.
Fai Collins : 5/10
Rien de spectaculaire dans son jeu. Positionné haut en situation offensive lors des trois quarts de la rencontre, il ne pouvait donner plus que les limites de son potentiel. Il a su parfois trouver son ailier et a essayé des dédoublements. Il a aussi tenté quelques des centres avec plus ou moins de réussite. Une performance moyenne pour son retour au jeu.
Ngadeu Ngadjui : 6,5/10
Il se donne sans compter à chaque rencontre. Il est resté imperturbable face au défi physique. Il devait couvrir l’axe central où de techniques ghanéens comptaient assurer et cela a bien été pour lui même s’il y a eu quelques déchets. Offensivement, il a donné du tonus lors des balles arrêtées. Pas un match référence, mais un bon match.
Kana-Biyik : 5,5/10
Ce fut difficile pour le fils de l’ancien milieu de terrain international qui a notamment participé à l’épopée victorieuse de la CAN 1988 au Maroc. Pour son premier match à vie dans la compétition, il a alterné le bon et le moins bon. Défensivement, il a su tenir loin des buts de son gardien les véloces attaquants ghanéens et a mis à profit son impact physique. Côté relance, il a essayé, mais ce ne fut pas ça. Sous pression, il pouvait donner des sueurs froides à l’image de cette passe vers Ngadeu intercepté dans les dernières dix minutes de la rencontre qui a failli faire basculer le match.
Gaetan Bong: 4/10
Pour son premier match dans la compétition, ce ne fut pas très réussi pour Gaëtan Bong. Le liant n’existe pas encore entre lui et ses joueurs de couloir d’une part, et ses défenseurs d’autre part. Tactiquement, ce ne fut vraiment pas ça pour le défenseur de Brighton en Angleterre. Il a trop hésité et ses transmissions avec Oyongo, positionné juste devant lui, ont manqué de mordant. Remplacé en seconde mi-temps.
Georges Mandjeck : 4/10
Il avait fait un bon premier match contre la Guinée Bissau pour lancer sa compétition. Mais ce fut un peu plus compliqué ce samedi. Pris en tenaille dans le milieu tout en qualité du Ghana, il a eu de la difficulté à exister. En défensive, le jeu tout en mouvement de l’adversaire et ses variations de rythme ont quelques peu perturbé la compréhension de jeu du sociétaire du championnat d’Israël. Lors des relances offensives, ses limites se sont rapidement avérées en vertu de se positionnements tatillons. Mais à sa décharge, CLarence Seedorf avait choisi de n’installer que deux milieux de terrain de métier, en rajoutant deux latéraux à leur côté. Les automatismes étaient donc inexistants. Il aura certainement l’occasion de se rattraper.
Oyongo Bitolo : 5,5/10
Heureux soit celui qui pourra expliquer clairement ce que Seedorf a souhaité faire en transformant un joueur qui a été quand même performant lors de la première rencontre contre la Guinée Bissau, de latéral à milieu excentré. Au mieux, il voulait être alerte défensivement. Ce faisant, il coupait la percussion offensive de son équipe. Si c’était pour faire des centres, on n’avait pas les joueurs avaient une belle qualité de tête sur le terrain. Oyongo s’est bien battu et a animé son côté gauche autant que possible.
Zambo Anguissa : 8/10
Il a été l’une des satisfactions de cette rencontre et sa qualité technique a illuminé une rencontre véritablement terne. Que ce soit en couverture défensive, en transition offensive, à la récupération et même dans sa participation aux jeux rapides, il s’impose comme le véritable maestro du jeu camerounais. Il est rare qu’un joueur sorti sur blessure soit élu joueur du match. Ce fut le cas pour le jeune Zambo Anguissa. La galaxie foot s’interroge d’ailleurs sur cette décision du sélectionneur qui a failli coûter cher tellement le Cameroun a subi dans les dix dernières minutes.
Christian Bassogog : 5,5/10
On attend encore l’arrivée du vrai Bassogog sur les stades d’Égypte. Celui qui a survolé de sa classe la Coupe d’Afrique des Nations 2017 n’a pas encore suffisamment dominé les hostilités. Et pourtant, il est bien entré dans le match. Il aurait même pu inscrire un but dans la rencontre lorsqu’il fut trouvé dans la surface de réparation adverse, mais a dévissé sa frappe de l’intérieur des buts. Il a ensuite été cordialement gardé à vue par un couvreur.
Clinton Njié : 5/10
Capable de fulgurance, Njié Clinton a affiché la copie de celui qui joue la Ligue 1 française et qui ne fait que très peu de vague. Autant il peut aller vite et briser les lignes, autant sa nonchalance dans la prise de décision peut annihiler les transitions offensives de son équipe. Il a cette capacité de s’embrouiller en possession de ballon que de fermer les séquences probablement offensives. Mais son repli défensif n’était pas si mal, ce qui a certainement sauvé son match.
Toko-Ekambi : 5/10
Ce joueur est doté de talent. Autant il se lâche en club où certainement il joue dans un système qu’il apprécie, autant on attend qu’il récupère un rôle de leader offensif surtout avec l’absence de Aboubakar Vincent. Mais ce n’est pas encore ça. On ne le prendra pas non plus en pitié puisque son sélectionneur ne met pas à sa disposition un véritable équilibre en milieu de terrain capable de l’alimenter en ballon. Il décroche bas pour pouvoir toucher le cuir, mais les combinaisons d’équipe ne sont toujours pas au point. Mais le potentiel est là. À lui de s’en servir judicieusement.