Cette fois-ci, le sélectionneur national l’a officiellement confirmé. Le temps de jeu n’est pas un critère déterminant pour faire partie de sa sélection. « Si un joueur ne joue pas en club alors qu’il est bon en équipe nationale, où est le problème ? », s’est-il demandé ce lundi en conférence de presse, assurant au passage qu’il n’est pas à l’origine des défections au sein de l’équipe qu’il entraine.
Qu’est-ce qui explique que vous publiez votre liste le jour du début de stage ?
La liste devait initialement être donnée vendredi, mais ça n’a pas été le cas non seulement parce que je n’ai pas pu me rendre ici au Cameroun, mais aussi parce que jeudi soir, j’ai encore regardé certains joueurs. Je suis arrivé ici samedi. Et là, on m’a dit qu’avec le programme du 1er octobre, que ce n’était pas indiqué de donner une conférence de presse dimanche. C’est pourquoi je publie la liste seulement aujourd’hui.
Et une fois encore, vous avez rappelé les mêmes. Est-ce par stratégie ou alors vous ne voyez aucun autre joueur capable d’intégrer votre sélection ?
On a gagné la CAN et je pense que je dois continuer à faire confiance aux joueurs avec qui on a gagné la CAN. On va peut-être commencer à changer en regardant un peu plus les joueurs locaux. J’ai de bons rapports avec le coach, Rigobert Song. Je pense que pour les prochains mois, on va un peu plus se tourner vers les locaux qui préparent le CHAN. S’ils ont les qualités, je les prendrai pour la prochaine sélection. Pour l’instant, tous les choix sont mes choix. Je le dis encore, c’est moi qui convoque tous mes joueurs. Personne d’autre.
Le Cameroun étant déjà éliminé, on se serait attendu à ce que vous ouvriez les portes à de nouveaux joueurs…
Vous savez, notre objectif sera de gagner le match. Nous devons gagner ce match. Même si on n’a plus rien à gagner en termes de qualification, on a beaucoup à perdre notamment au classement FIFA où nous ne devons pas perdre des points. De plus, nous ne devons pas terminer derniers de notre groupe à la fin. Ce ne sera pas acceptable. Nous devons sauver notre honneur.
Dernièrement, vous avez critiqué ouvertement le jeu de Bassogog et de Vincent Aboubakar. Avez-vous le sentiment qu’ils se sont améliorés ?
Je crois que je leur ai envoyé un message fort après le match contre le Nigéria (le 4 septembre dernier, Ndlr.). Et quand je vois par exemple Vincent Aboubakar jouer ces derniers temps avec son club, je pense qu’il s’est vraiment améliorer. Quant à Bassogog, il est revenu à de meilleurs sentiments. Ils ont compris qu’ils devaient changer. Quand je regarde ce que Bassogog faisait avant et ce qu’il fait maintenant, je pense qu’il change. Je lui ai donné la solution en lui disant ce qu’il doit faire.
Qu’est-ce qui fait fuir les joueurs ?
Je pense que vous devez poser cette question aux joueurs. Je me souviens, lors du match contre l’Afrique du Sud (en mars 2016, Ndlr.), j’ai constitué la liste des 18 pour la feuille de match et les 5 joueurs restants sont allés demander leurs billets d’avion retours au Team manager… Des joueurs ne veulent plus venir en équipe nationale parce qu’ils n’y sont pas titularisés. C’est O.K. Je ne supplie personne. Ceux qui ne veulent pas me suivre, j’avance avec une nouvelle équipe.
Ces joueurs qui vous boudent pensent que vos choix ne sont pas objectifs et que vous ne reconnaissez pas leur valeur. Ne vous dites-vous pas que le problème vient de vous ?
Je vais retourner la question autrement. Si par exemple je titularise Onana dans la cage, il commet de grosses erreurs et on perd, n’est-ce pas la presse dira : coach, pourquoi vous avez laissé Ondoa sur le banc alors qu’il fait de grandes prestations ces derniers temps ? Je pense qu’on ne doit pas changer pour changer. C’est aussi ça le Cameroun : il y a des joueurs dans l’équipe, mais on en veut d’autres.
Et donc, vous ne tenez pas compte du temps de jeu ?
Où est le problème ? Si un joueur ne joue pas en club alors qu’il est bon en équipe nationale, où est le problème ? On ne doit pas changer pour changer.
Propos recueillis par Arthur Wandji