C’est une première du genre dans l’histoire du football africain. Tout le gratin du ballon rond est réuni à Rabat pour le Symposium de la Confédération africaine de football. Parmi les sujets débattus, la Coupe d’Afrique des nations, les compétitions inter-clubs ou encore le développement du football sur le continent.
« Nous ne sommes pas là pour détruire, mais reconstruire la CAF tous ensemble ». A Rabat, le président Ahmad n’a pas mâché ses mots et a souvent fait référence au passé pour expliquer la tenue de ce symposium avec des acteurs importants du football africain, y compris les anciennes gloires comme le Camerounais Joseph-Antoine Bell ou le Ghanéen Anthony Baffoe.
« Trop de décisions n’ont pas été prises à temps »
« C’est un regroupement historique des forces vives du football africain. Nous sommes ici pour tirer les leçons du passé et se dire la vérité. Je reste fidèle à mes engagements et j’assurerai la gestion de la CAF avec tous les acteurs du football africain », affirmait le président Ahmad au moment d’ouvrir le symposium ce mardi 18 juillet avec le président de la FIFA, Gianni Infantino, à ses côtés. Selon Ahmad : « Trop de décisions n’ont pas été prises à temps » . « Soyons prêts et unis pour prendre le train des réformes », a-t-il martelé devant une assemblée visiblement conquise.
Durant deux journées, les acteurs du football africain se penchent sur plusieurs dossiers, dont la CAN, les compétitions inter-clubs ou encore le développement du football des jeunes. « Un pays qui n’a pas d’infrastructures pour la Ligue des champions n’a rien à faire dans cette compétition. Il faut que l’Afrique soit respectée. Il faut que l’on grandisse », a par exemple lancé Jacques Anouma, l’ancien président de la Fédération ivoirienne de football. Voilà ce que l’on pouvait entendre lors des ateliers. Une parole souvent franche et libérée.
« C’est le moment de donner son point de vue »
« Nous sommes tous pour des réformes et c’est le moment de donner son point de vue », dit l’ancien international sénégalais Diomansy Kamara qui va militer pour que la CAN ait toujours lieu tous les deux ans, mais en juin pour ne pas handicaper les joueurs africains qui évoluent en Europe. « C’est un problème de quitter son club en pleine saison l’hiver ».
Même son de cloche du côté de l’ancien international algérien Rabah Madjer : « Une CAN tous les quatre ans ce n’est pas possible ! Nous sommes habitués à tous les deux ans. Il faut par contre réfléchir à la période. Nos joueurs viennent souvent d’Europe. On doit les aider. »
Forum de la @CAF_Online à #Rabat Joseph Antoine Bell, Jay Jay Okocha, Kalusha Bwalya, Abedi Pelé, Anthony Baffoe, @setoo9 Hervé Renard pic.twitter.com/hChSR8I45Q
— Stephen (@237SW) July 18, 2017
« C’est avec des échanges que l’on va avancer », lance Alain Giresse, le sélectionneur du Mali. L’ancien joueur de Bordeaux ne veut pas mettre en avant un problème majeur. « Il y a des priorités comme la formation, le football des clubs, la sélection nationale, etc…, raconte-t-il. Il y a des chantiers dans tous les secteurs. Comme je suis à la tête d’une sélection, pour moi c’est le positionnement de la CAN dans le calendrier qui m’intéresse le plus. Si j’étais DTN, ce serait sur le foot de base, les infrastructures et le développement des jeunes ».
Après ces travaux de groupes, une réunion du comité exécutif de la CAF et une assemblée générale extraordinaire auront lieu. Cela pourrait déboucher sur de profonds changements.
Les huit ateliers au programme :
- 1- CAN : Compétition et cahier de charges
- 2- Compétition inter-clubs
- 3- Développement du football
- 4- Football des jeunes
- 5- Partenariats internationaux
- 6- Communication et médias
- 7- Marketing et TV
- 8- Footballeurs : rôle et perspective
Par Farid Achache