Une nouvelle de sa carrière s’est ouverte en fin de semaine à la faveur de de sa nomination au poste d’entraineur de la sélection nationale de football féminin a été rencontré dans la ville de Dschang où il officiait sur le banc de touche d’Aigle Royal de la Menoua jusqu’à sa nomination. En se reconnaissant néophyte dans les arcanes du football féminin, il ne redoute cependant pas les défis qui l’attendent. Au contraire, il se présente comme un habitué des défis.
Comment avez-vous accueilli votre nomination à la tête de la sélection nationale de football féminin ?
J’ai accueilli cette nomination avec un peu de surprise. Il ne faut pas le cacher, deux jours plus tôt, j’ai reçu un appel du coach Enow Ngachu qui me faisait part de son appréciation de la manière part laquelle je travaille ; mais je n’ai pas imaginé que c’était pour dire que ‘’tu viendras prendre ma place’’. Je suis vraiment satisfait, car ce dévolu a été jeté sur ma personne est certainement la preuve de ce qu’il y a de qualité en moi ; et une exhortation à ne pas douter de ce que je fais. C’est également une interpellation à démontrer de quoi je suis vraiment capable après tout ce que j’ai fait jusqu’à présent. C’est une mission qui est extrêmement lourde. Quand la nomination est tombée, j’étais dans les sentiers de Dschang, je me baladais, je cherchais du soleil. C’est d’abord le team press officer de l’équipe qui m’a d’abord appelé pour me dire qu’il a suivi mon nom quelque part. Avant que notre communication ne s’achève, il y avait déjà une pluie d’appels se bousculaient. C’est ainsi que j’ai été mis au courant de ma nomination.
C’est un gros challenge…
C’est véritablement un gros challenge. Comment pouvez-vous aller remplacer quelqu’un qui a tout gagné ? C’est pour que vous fassiez quoi ? Une équipe qui est vice-championne d’Afrique, 8ème de finaliste en coupe du Monde (ce qui n’était jamais arrivé). C’est une équipe qui a mis beaucoup de joie dans le cœur des Camerounais, on attend que son meilleur, je pense que c’est en ce moment-là que le chantier devient doublement difficile ; parce que garder le cap ou faire mieux, sera ma priorité.
Avez-vous déjà une idée sur cette sélection ?
Une idée…pas forcément. Personne n’ignore que j’étais plus focalisé sur le football masculin. Et depuis ma nomination, je commence à prendre des nouvelles des joueuses à travers entre autres internet. Après l’installation, j’aurai mon cahier de charges qui va donner des orientations sur le dosage que je dois apporter à cette équipe. Je peux également dire que j’ai une petite idée de cette sélection parce que j’ai regardé toute la coupe d’Afrique des nations de football féminin au Cameroun. Quelques fois j’ai échangé avec Carl Enow Ngachu, ce qui fait que cette équipe ne me soit pas totalement inconnue. Je ne suis pas à point zéro, mais à point quelque part.
Après la CAN au Cameroun, il y a certainement plusieurs joueuses qui prendront leur retraite. Ce qui vous contraint à rebâtir une nouvelle équipe. Est-ce que vous y pensez déjà ?
Bien entendu. Ce n’est pas le chantier de Joseph Ndoko tout seul, c’est un chantier de toute la jeunesse, de tous ceux qui font dans le football féminin. Je serai en parfaite communication avec tous ces acteurs, ainsi que ceux qui constituent mon staff. J’ai la chance que ce soit des gens qui y sont depuis. Du coup je ne me sens pas seul à patauger dans le monde du football féminin. Je vais également m’appuyer sur mes prédécesseurs comme Carl Enow Ngachu et Birwé Minkréo pour faire un certain nombre de choses. L’avènement de la ligue spécialisée de football féminin va également m’aider quand j’aurai besoin d’un certain nombre de statistiques. Je compte sur tous les Camerounais pour relever ce défi.
A vous écouter, on peut dire que c’est défi déjà presque relevé !
J’adore les défis, ma volonté c’est de véritablement relever ce défi et avec la manière. Maintenant est-ce que je suis capable de tout donner et que ça donne ce que je veux ? C’est la question qu’il faut que je me pose. La preuve c’est qu’en club, je donne tout, mais ça ne marche pas encore. Je suis persuadé que là-bas (chez les Lionnes Indomptables, ndlr) ça va encore aller plus vite parce que les prochaines échéances sont déjà là.
Avez-vous déjà un plan de travail ou vous attendrez celui qui sera défini probablement par votre hiérarchie la Fécafoot dans votre cahier de charge ?
Si c’est la fédération qui doit imposer, pourquoi chercherait-elle encore un entraineur sélectionneur? Jusqu’à présent à ce que je sache, la fédération n’impose pas, mais j’attends seulement que les moyens soient mis pour que la communication, les recherches sur les performances de ces filles qui évoluent à l’extérieur soient à ma disposition que nous puissions avoir des solutions à toutes nos équations. Sur le plan national, je vais donner une envie forte à celles qui sont là pour qu’elles comprennent qu’entre les professionnelles et elles, il n’y a qu’un petit pas, un pas qu’on peut franchir avec la matière psychologique. Nous allons travailler avec toutes les autres catégories. C’est un gros chantier qui demande énormément d’efforts. Je pense qu’avec la jeunesse qui est tout autour de cette équipe, on pourra faire quelque chose de meilleure.
Dans les différents clubs où vous êtes passé, vous avez toujours privilégié les jeunes. Est-ce qu’on devrait s’attendre à voir une équipe nationale féminine rajeunie ?
Rien n’est impossible. J’adore la jeunesse, j’adore les gens qui ont soif de toujours s’affirmer. Chaque fois que les jeunes s’améliorent dans leurs performances, ils font honneur au pays. Ça fera partie des piliers sur lesquels je vais m’appuyer pour essayer de construire un groupe fort. C’est vrai que les échéances sont déjà là. Il faut maintenant que les moyens soient là pour que nous essayions d’être professionnels sur tous les plans.
Entretien mené par Gaël Tadj, à Dschang