Le décor est suffisamment parlant. Dans cette foule rassemblée sur portion de l’axe ‘’PMUC-Gabon Bar’’ à Bafoussam, plusieurs personnes arborent le maillot des Lions Indomptables. Si certains semblent plus authentiques que les autres, tous sont cependant floqués du dossard ‘’4’’.
Nous sommes au domicile familial des Teikeu. Un poster géant du défenseur des Lions Indomptables vient le confirmer. Plus d’une semaine après la victoire des Lions Indomptables (2-1) face aux Pharaons en finale de la 31ème édition de la coupe d’Afrique des nations (Gabon 2017), les habitants du quartier Banengo I, la famille et les amis du joueur se sont retrouvés pour célébrer une nouvelle fois, autour d’un festin, la victoire finale des Lions Indomptables, mais surtout leur proche qui faisait partie de l’expédition heureuse. « Nous sommes venus saluer le courage dont a fait montre Adophe Téikeu durant toute la Can. Quand il n’aura pas le ballon d’or européen, nous n’arrêterons pas de le soutenir », a martelé Jean Pierre Kenmegne qui a encadré le joueur pendant ses débuts à Colaco Fc de Bafoussam. « Avoir dans la famille frère qui remporte la Can, ce n’est pas explicable. Nous avons voulu partager cette joie avec les habitants de Banengo », a souligné Valery Kamegni, frère ainé du Lion Indomptable. Ce fut également l’occasion de raconter l’histoire de ce fils d’un natif de Batié dans le département des Hauts-plateaux, avec le football. « Teikeu est un fils de footballeur, il a juste suivi les pas de son défunt père qui a joué à Aigle de la Menoua (jusqu’en 1966) et à Racing de Bafoussam (de 1966 à 1970) », a confié Julienne Kamgang, mère d’Adolphe Teikeu.
Celle-ci n’a pas oublié le bras de fer qu’elle avait toujours eu avec son fils lorsqu’elle s’évertuait à le dissuader de jouer au football. « Je n’avais jamais voulu qu’il joue au football, je lui demandais de s’adonner plus à ses études. Il me disait que le foot était la voie qu’il avait choisie », poursuit-elle. « C’était difficile pour moi de l’admettre. Un jour il m’a dit ‘’maman laisse-moi jouer, je vais te rendre heureuse grâce au football’’ », se souvient cette mère qui voit cette promesse se réaliser aujourd’hui. « J’ai laissé finalement qu’il joue au football quand il était régulièrement sélectionné en équipe nationale junior alors qu’il évoluait à Fovu de Baham », renseigne Julienne Kamgang.
Le chef de Banengo I a exhorté les autres jeunes de son quartier à voir en la réussite d’Adolphe Teikeu, le fruit de l’abnégation, de l’audace et de la discipline dans le travail. Puis il les a conseillés de s’approprier ces vertus.
Gaël Tadj