Après une nuit de liesse, il est temps de revoir ce qui fait la force et la fierté de cette équipe du Cameroun. En matière de football, l’adversaire le plus redoutable est celui qui est imprévisible. En ce qui concerne cette CAN 2017, cette définition sied bien au Cameroun.
Les Lions, version 2017, ont révélé des forces et des ingrédients qui montrent la voie du sacre. Un gardien de but hors norme, un contexte de préparation folklorique, une équipe humble, solide et solidaire, une gestion du groupe axé sur l ‘intérêt collectif comme en club, un groupe qui vit bien, un mental à toute épreuve mais ce que les lions ont en plus des autres équipes c’est leur niveau de puissance physique qui ne s’est point effrité depuis le début de la compétition contrairement à leur adversaires successifs.
Pour la rencontre contre l’Egypte dimanche, ce sera l’impact physique le maillon faible des pharaons parce que cette équipe physiquement est dans le dur malgré une bonne tenue de jeu. Le Cameroun est dans la même configuration que celle de son adversaire de la finale de 2008.
Quand on regarde dans le rétroviseur, les souvenirs nous renvoient à 2014. Les Lions sont au Brésil, notre image a touché le fond. Un joueur est pris en grippe en mondovision par son coéquipier. Victime humiliée il y a tout juste deux ans et demi, mais aujourd’hui capitaine des lions indomptables, Benjamin Moukandjo incarne l’humilité au sein de la tanière. Il projette une maturité et une image positive de notre équipe nationale. Il est soigné, propre, respectueux et respectable. Il renvoie une image d’apaisement, contrastant avec les plus récents autres capitaines, un peu l’image de force intérieure de l’emblématique capitaine, Magnan Song Bahanag.
Les lions indomptables, c’est tout et rien à la fois. Et puisque le temps ne suspend pas son vol, les générations se succèdent. Un capitaine, c’est donc aussi tout et rien puisqu’il doit en même temps incarner sagesse, simplicité et son expression, son image, ce qu’il renvoie donne à l’opinion le reflet de l’intérieur de la tanière. Benjamin Moukandjo semble le réussir pour l’instant, sans certainement faire aucun effort.
Sur le terrain, il s’occupe de ce qu’il a à faire et ne critique pas ses coéquipiers. Il reste concentré et joue sa partition quand il le peut. Distillateur de bonnes balles, il se bat même quand il est dépassé par les évènements.
Il faut aussi saluer l’intégration des leaders naturels dans le groupe à l’instar de Teikeu, capitaine depuis plusieurs années à Sochaux, d’abord en première division française, puis maintenant en Ligue 2, le milieu de terrain Siani qui semble faire jouer son expérience, Nicolas Nkoulou, imperturbable leader charismatique et effacé, et les jeunes, qui écoutent et se donnent à fond.
Voila les lions en finale avec une équipe qui respire la solidarité. Les Lions version 2017, c’est un bloc équipe qui a recollé aux vertus, et aux fondamentaux de ce qui définit le footballeur camerounais, la conviction et le mental. Les joueurs ont construit leur succès à l’image d’une échappée de course cycliste comme si un groupe de personnes a pris les devants contre toute attente, s’est forgé une dynamique, et gagne en confiance.
Avec JOHN BARRICK, Toli Camfoot