Dimanche soir, les Lions Indomptables seront face à leur destin au stade de l’Amitié de Libreville, là où tout a commencé. Vainqueurs du Sénégal après avoir transpiré (0-0, 4-5 tab) en quart de finale, puis transformés devant le Ghana qu’ils ont battu (2-0) en demi finale, le groupe des Lions Indomptables affronte l’Égypte en finale de cette 31eme Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football.
Un match de haute facture qui promet du spectacle, un jeu plein d’intensité, des duels physiques énormes et sans doute un ou deux buts. A l’évidence, les Camerounais ont des raisons de craindre des Égyptiens qui les ont déjà battus deux fois à ce stade de la compétition. Pourtant, le groupe qu’entraîne Hugo Broos peut aussi espérer remporter son cinquième titre. Pourquoi?
Parce que la malédiction doit être brisée
Le Cameroun a déjà disputé 6 finales de Coupe d’Afrique. Deux fois, le pays de Roger Milla a perdu. La faute à chaque fois à l’Egypte qui s’impose d’abord au Caire en 1986 (0-0, 5-4 tab), puis en 2008 à Accra (1-0). Mais c’est du passé. On est dans le présent, et le Cameroun va jouer pour son avenir. Cette troisième finale est en effet l’occasion pour les Lions Indomptables de briser la malédiction égyptienne. Dieu sait combien les Camerounais sont revanchards, et jaloux de leur honneur. Après avoir surpassé tous les adversaires qui ont croisé leur chemin, Moukandjo et les siens ne peuvent pas se permettre de perdre sur la ligne d’arrivée. Surtout pas contre cette équipe égyptienne qui se croit supérieure parce qu’elle les a battus deux fois en finale.
Parce que cette génération rêve de son 1er titre
Les temps ont pourtant changé. Même si l’Egypte a gardé un rare rescapé du passé comme le gardien, Essam El-Hadary, l’équipe camerounaise elle, a fait sa cure de rajeunissement. C’est une nouvelle équipe, un nouvel état d’esprit, une nouvelle mentalité, et une génération de joueurs qui rêvent de remporter leur premier titre. Certes personne ne les voyait arriver en finale. Eux-mêmes n’y croyaient pas avant le début de tournoi. Mais depuis qu’ils ont faussé les pronostics face au Sénégal de Sadio Mané, les Lions ont prouvé qu’ils ont toutes les qualités et la volonté nécessaires pour soulever ce trophée. Ils ne se pardonneront pas si jamais – ce qui ne risque pas d’arriver – ils échouent si près du but. Les hommes de Broos vont se donner à 1000%. Tant pis pour l’Egypte.
Parce que la défense est infranchissable
Avec un Christian Bassogog de plus en plus dangereux dans le couloir droit, un milieu de terrain impeccable à la récupération et dans les relances avec notamment un Sébastien Siani devenu la plaque tournante du jeu, le Cameroun possède surtout une défense infranchissable. Si Aubameyang et Mané, les 2e et 3e meilleurs joueurs du Continent, André et Jordan Ayew, deux feux follets ghanéens n’ont pas pu passer, c’est (presque) évident que Mohamed Salah et les siens ne passeront pas non plus. Parce dans l’axe, la paire Ngadeu – Teikeu forme un véritable mur de Berlin ; tandis que dans les côtés, Faï Collins et Ambroise Oyongo savent se montrer tranchants.
Parce qu’Ondoa est bon
De plus, dans les buts camerounais, il y a un certain Fabrice Ondoa, un gardien aux mains d’acier. Beaucoup de commentateurs s’accordent à dire qu’il est parti pour être le meilleur gardien de la compétition, si ce n’est la révélation de cette CAN. Le jeune portier formé à la Fondation Samuel Eto’o réalise des performances exceptionnelles depuis le début du tournoi. Les Egyptiens auront du mal à le battre. S’ils ont la chance de briser le mur défensif en place.
Arthur Wandji, à Libreville