Le défenseur-latéral gauche camerounais n’a jamais douter des capacités de la sélection nationale à traverser le premier tour de cette CAN 2017. Hier, ses camarades et lui ont fêté comme il se devait, leur qualification pour les quarts de finale. Ils affrontent le Sénégal, grand favori de cette compétition, samedi à Franceville. Nous l’avons rencontré cet après-midi au Méridien Hôtel de Libreville. Dans cet entretien, il revient sur la performance de l’équipe, son second rôle au sein de la tanière, des changements apportés par Hugo Broos et de ce quart de finale qui s’annonce alléchant.
Après la qualification obtenue aux dépens du Gabon hier, comment avez-vous passé la nuit ?
C’était une nuit magnifique. Ça nous a fait oublier la fatigue. Déjà qu’on n’a pas dormi parce que le sommeil ne venait pas. Chacun se repassait le match dans la tête. Parce que ça n’a pas été facile de se qualifier.
Sincèrement, vous vous imaginiez atteindre ces quarts de finale ?
A l’intérieur du groupe, on était certains de faire de bonnes prestations, même si ça n’a pas été ça au premier match. Les gens ont dit des choses au sujet de nos chances dans ce tournoi, mais nous, depuis le début, nous avons toujours su qu’en nous donnant à fond, nous allons aller très loin. Nous étions persuadés que le Cameroun allait traverser le premier tour. C’est ce qui est arrivé. Donc, on peut dire que le premier objectif est atteint. Maintenant nous allons nous préparer pour l’objectif suivant à savoir, passer en demi-finale.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant ce match avec les Panthères du Gabon ?
Sur le plan négatif, je pense que ce sont les 10 premières minutes. Le Gabon nous a fait peur pendant cette période, mais on s’est ensuite réveillé et c’est avec notre détermination que nous sommes revenus dans le match. On aurait aussi pu marquer, mais ce n’est pas arrivé. Sur le plan positif, je continue d’être marqué par notre état d’esprit, l’ambiance qu’il y a dans ce groupe. Je pense que si on continue dans cette lancée, on pourra encore faire de bonnes choses.
Surtout que c’est vous qui êtes devenu le grand animateur de cette tanière…
Ç’a toujours été comme ça. J’aime la musique, j’aime l’ambiance, mais sans oublier mon travail. Quand il s’agit de faire l’ambiance, je le fais bien. Quand il s’agit de me mettre au sérieux pour faire mon boulot, je ne m’amuse pas. Dans une équipe il faut toujours quelqu’un qui soit capable de mettre cette ambiance, de motiver les gars pour les aider à chasser le stress. L’équipe nationale impose trop de pression, donc il faut quelqu’un qui puisse aider les autres à évacuer le stress d’avant-match. Moi je suis déjà un ancien dans l’équipe, j’ai cette expérience-là. Et si je peux aider les autres à s’intégrer facilement, ce n’est qu’une bonne chose.
S’il fallait vous donner une note à vous-même pour votre prestation face au Gabon, combien auriez-vous sur 10 ?
Ma performance en réalité dépend de celle du groupe. Si l’équipe est mauvaise, je pense qu’individuellement tout le monde aura été mauvais. Je pense que c’est en fonction de la note qu’on peut donner à l’équipe toute entière que je m’insère. Au fil des matchs, j’essaie de m’améliorer. Je pense que je monte en puissance et pour tout vous dire, je m’attendais à ça. Je ne vais pas m’arrêter à ce niveau. On va en quarts de finale, où il faudra un vainqueur et un vaincu. Je vais essayer d’élever mon niveau afin d’atteindre mon objectif personnel qui est de terminer parmi les meilleurs défenseurs de cette Coupe d’Afrique.
Comparativement à l’expédition de 2015, est-ce que vous ne vous dites pas que vous avez atteint la consécration ?
Entre 2015 et 2017, il y a des points différents notamment au niveau de la préparation. Cette année, nous avons fait une meilleure préparation par rapport à celle de 2015. En plus ce n’est pas le même groupe. Ce groupe est ensemble depuis l’arrivée du sélectionneur qui a changé ce qu’il y avait à changer, et qui nous a inculqué cet état d’esprit que nous avons aujourd’hui, cette mentalité qui voudrait que chacun se batte pour les autres en sachant que personne n’est propriétaire d’un poste dans son onze entrant type.
Samedi vous affronterez le Sénégal que beaucoup présentent comme le grand favori de cette CAN. Que pensez-vous de cette équipe ? Auriez-vous aimer rencontrer une équipe autre que le Sénégal ?
Pour être meilleur, il faut battre les meilleurs. Pour être grand, il faut affronter plus grands que soi. Pour nous, c’est un match qui nous permettra de marquer notre histoire. Le Sénégal a une bonne équipe, mais le Cameroun reste le Cameroun. Toute équipe qui rencontre le Cameroun a peur. Moi, je n’ai pas peur du Sénégal. Vous savez, on n’a jamais voulu être premier pour choisir notre adversaire. Notre objectif est de remporter nos matchs et aller le plus loin possible, peu importe l’adversaire.
Un fan club Ambroise Oyongo s’est rapidement formé ici à Libreville. Avez-vous un message à leur transmettre ?
On a eu un temps libre ce matin et j’en ai profité pour aller saluer tous ces fans qui me supportent, qui supportent le Cameroun. C’est important de les avoir à nos côtés et de leur redonner ce qu’ils nous donnent. Je leur demande de croire au Cameroun, de croire en cette jeune équipe qui est en train de faire ses preuves. On est en train de grandir et on a besoin de notre peuple pour aller loin. Le Cameroun compte 22 millions d’habitants, et nous, les 23 joueurs, en faisons partie. Il faut qu’on avance tous ensemble. Si on perd, on perd ensemble et si on gagne, on gagne ensemble. C’est de cette manière qu’on aura les victoires que tous les Camerounais espèrent.
Entretien mené par Arthur Wandji, à Libreville