Nicolas Nkoulou a fait son entrée sur le terrain mercredi peu après une heure de jeu et a tout de suite insufflé une nouvelle dynamique aux Lions Indomptables. Vocal, il a pris le commandement sur le terrain, et s’est assuré que ses coéquipiers l’écoutaient. On l’a vu entre autre encourager ses collègues défenseurs, reprendre Oyongo qui avait été léger sur une action, repositionner Faï Collins revenu vers l’intérieur lorsqu’il amorçait une sortie de zone.
C’est définitivement le Nkoulou des grands jours qu’on a retrouvé à Libreville mercredi soir. Un joueur, qui au lieu de s’asseoir sur ses doutes, ses bases défensives et faire des passes latérales à n’en plus finir, se projetait continuellement vers l’avant.
Ne l’a t-on pas vu aller « challenger » les adversaires au milieu de terrain, maintenir la pression et récupérer les ballons? Il a fait montre d’une disponibilité intéressante en forçant la couverture, même après avoir été éliminé comme dans cette action en fin de match où l’attaquant l’écarte d’un dribble et accélère. Nkoulou, au lieu de l’admirer, a fourni le second effort et a forcé un corner.
Le sélectionneur Hugo Broos devrait, après tout, montrer du respect pour ce joueur qui a tant donné pour les Lions, sans pratiquement faire de bruits malgré la cacophonie qui a longtemps fait son lit au sein du groupe Lions. Ramener un milieu de terrain naturel, Ngadeu, et le titulariser dans l’axe défensif, est clairement un signe d’irrespect quand on a un joueur du calibre et du talent de Nkoulou.
Il a certes connu des périodes de doute depuis l’année dernière en club dues en grande partie à une opération au genou mal négociée. Il reconnait que ses performances n’ont pas été rassurantes. Mais aussi mal que peut-être Nkoulou, il faut admettre que les doublures devraient être au moins à son niveau pour justifier sa mise à l’écart.
Le repositionnement de Ngadeu dans l’axe du milieu de terrain, son poste naturel, a donné de l’air à l’équipe. Ce faisant, Siani lui aussi, a retrouvé de son mordant puisqu’il pouvait plus aisément se projeter vers l’avant.
Hugo Broos devra donc comprendre qu’il ne se fait du bien en jouant aux échecs avec ses éléments. C’est de sa responsabilité de mettre les joueurs en confiance. On reviendra sur le cas de Vincent Aboubakar, un mal-aimé, qui demeure à l’heure actuelle le joueur des Lions qui a le plus haut tôt d’efficacité.
On peut comprendre que le sélectionneur soit sous pression. Mais il ne devrait s’en prendre qu’à lui-même puisqu’étant responsable du système de jeu et de la tactique. C’est à lui de trouver la meilleure animation qui convient au groupe qu’il a choisi, et de s’assurer de son exécution.
Cap donc sur le prochain match dimanche, match capital pour la qualification.