Les Lionnes sont toutes allées au charbon. De la défense qui n’a pas encaissé de buts et qui est restée sur se gardes ; au milieu de terrain qui a carburé au diesel pendant toute la rencontre ; sans oublier la ligne d’attaque, très sollicitée quoique parfois malchanceuse, les pouliches d’Enow Ngachu ont produit du jeu ; du beau jeu. Bien qu’il y’ait encore quelques lacunes qui stagnent dans l’animation offensive. Dans l’ensemble, les vice-championnes d’Afrique en titre ont montré un fond de jeu, une qualité de groupe et de bonnes transmissions entre les lignes.
Annette Ngo Ndom (7) : un match plutôt calme pour la gardienne des Lionnes indomptables. Pas de parades, pas de détentes spectaculaires ou des sauvetages in extremis. Elle a géré la rencontre en patronne ; comme si elle prenait des vacances sur les plages ensoleillées de Malibu, sirotant vodka ou jus de pamplemousse. Elle s’est même souvent ennuyée à force d’attendre de longues minutes avant que le « danger » ne s’annonce dans sa surface de vérité. Les quelques rares frappes des attaquantes égyptiennes sont restées collées aux gants et donc, sans danger pour le dernier rempart d’Amazone Fap de Yaoundé.
Manie Christine (8) : son jeu rappelle Rigobert Song. Un engagement à couper le souffle, un jeu physique pour solidifier la charnière, une dur à cuire, une rassembleuse. Le hemlè en bref. En bon capitaine, elle a montré l’exemple non seulement dans sa capacité remonter le moral de ses camarades avec force et autorité, mais aussi en prenant sur elle, d’aller tirer le penalty qui a permis aux Lionnes indomptables de doubler la mise.
Falone Meffometou (7,5) : Elle a tenu le pari à son poste. Jouer haut, jouer dur, être présente à l’abatage. Son avantage : sa polyvalence qu’elle traine à chaque poste où le sélectionneur l’envoie au charbon. Face aux égyptiennes, elle a encore démontré qu’elle sait tenir la dragée haute. Dans l’ensemble, elle a livré un match intéressant en occupant bien son couloir droit où ses remontées ont apporté un bol d’air à la ligne d’attaque en temps de disette. A dizaine de centres chirurgicaux qu’elle a envoyés ont généralement trouvé preneur quoique l’issue ne soit pas une fin heureuse à chaque fois. Concentrée et appliquée, c’est d’ailleurs elle qui délivre le ballon qui permet à Aboudi Onguéné d’ouvrir le score à la 24e minute.
Nchout Njoya Ajara (7,5) : Métronome, elle a carburé au diesel. Elle a été sur tous les ballons dangereux du Cameroun dans cette rencontre. Son omniprésence dans les offensives, doublées de sa combativité et de son impressionnant bagage technique ont beaucoup apporté aux Lionnes. Généreuse dans l’effort et faisant toujours preuve d’une bonne lecture du jeu, elle a vraiment mouillé le maillot. Entre ses dribbles déroutants et sa belle pointe de vitesse, la joueuse de Kansli (Suède), a assuré.
Aboudi Onguene (8,5) : gros match, grosse performance récompensée par un beau but. C’est elle la reine de la soirée. Les Pharaonnes l’ont certainement surnommé « le bourreau » pour les avoir malmenées dans les couloirs. Frétillante, incisive et bonne dribbleuse comme à son habitude, elle a donné le vertige aux défenseures égyptiennes. Rapide comme l’éclair, ses remontées spectaculaires et ses appels de balle dans le dos de ses cerbères, ont renforcé son statut d’indispensable. Epuisée pour avoir avalé des dizaines de kilomètres balle au pied, elle cède sa place à Ngo Mback Batoum qui n’a vraiment pas eu du temps de jeu nécessaire pour s’exprimer.
Feudjio Raissa (7) : appelez-moi « madame propre ». Bonne animation dans l’entrejeu. Bonne organisation et bon retour défensif pour des relances impeccables au final. La joueuse d’Aland united a certes présenté quelques déchets dans le jeu en première période, mais a toujours su imposé le pressing dans ce milieu de terrain où elle est habitué à chausser taille patron. Volontaire, courageuse et bonne bagarreuse, Feudjio peut trainer son bobo à la cheville mais ; fière d’avoir fait le boulot.
Ngono Mani (7): elle joue au football école ; elle aime dribbler sur des grands espaces comme dans un mouchoir de poche. Elle est pleine d’engagement, de volonté et de finesse dans le jeu aussi. Même si elle n’a pas scorer cet après-midi, on ne lui fera pas le procès de n’avoir pas tout donné. Elle a juste manqué de chance. Remplacé par Agnès Nkada, la vétérane aiguise certainement ses crocs pour la prochaine sortie des Lionnes
Ngock Yango Jeannette (7): son surnom « Kaka » n’a rien d’une fantaisie. Balle au pied, elle joue et incarne parfaitement son brésilien d’idole. Mobilité, dribles, passements de jambes, combativité, jeu sans ballon, tacles glissés pour récupérer les ballons, bonne relance du jeu. Voilà à peu près le menu qu’elle a servi face à l’Egypte. Remplacée par Ngo Mbeleck qui s’est illustrée sur deux occasions, elle aura rendu une copie digne d’une féline.
Marie Awona (7) : avec Christine Mani dans la défense centrale des Lionnes indomptables, on peut dormir tranquille. Sereine dans les relances ; irréprochable dans les duels et toujours aussi bien positionnée, le dossard 11 de l’équipe nationale a de quoi jouer avec assurance. Même si elle n’a pas repoussé beaucoup d’assauts, elle est restée vigilante et efficace à son poste.
Sonkeng Isis (7) : On l’a titularisé en latéral gauche mais à force de faire les navettes dans tout le couloir jusqu’en attaque, elle s’est retrouvée à jouer les milieux défensifs. Non à cause d’un désordre tactique ; plutôt parce que Sonkeng a senti le match et s’est lâchée. La défenseure d’Arras en France s’est même donner des libertés en effectuant des gestes techniques et quelques dribbles pour la route. Solide comme jamais, elle a veillé au grain.
Gaelle Enganamouit (6) : Suffisante ? Non, plutôt épuisée ! Beaucoup de supporters débarquaient au stade omnisport dans le dessein de la voir illuminer l’équipe de sa grande classe et pourquoi pas, empiler des buts. Les pronostics laissaient dire qu’elle marquerait deux, voire trois buts. Mais Gaëlle, visiblement brisée par le long voyage de la veille, n’a pas inscrit le moindre but. Toutefois, sa présence et ses quelques coups d’éclats ont aidé les Lionnes indomptables.
Par Christou DOUBENA