Canon de Yaoundé et ses performances cahin-caha, c’est pire que de l’horoscope. Vainqueur de Renaissance de Ngoumou (2-1) mercredi dernier lors des 1/16e de finales de la Coupe du Cameroun, le Kpakum a été incapable se rééditer l’exploit cet après midi à Mbankomo. Le match de frères ennemis comptant pour la 30e journée de Ligue 1, a finalement tourné à l’avantage du cadet Dragon de Yaoundé, qui a joué de ruse pour venir à bout de son octogénaire d’aîné (3-2).
Alors que les supporters espéraient une victoire pour sortir de la zone de relégation (16e avec 29 points), les joueurs ont échoué devant un adversaire moins coriace certes, mais déterminé à se tailler une petite place dans le ventre mou du classement (13e avec 36 points). La victoire du Dragon c’est donc la victoire de la témérité, de la persévérance. C’est sous les huées du public subjugué entre déception, colère et confusion, que les Canonniers ont rejoint leur bus à la fin de la rencontre. Des états d’âmes compréhensibles puisque à quatre journée de la fin du championnat, le ciel reste gris pour les Mekok Me Ngonda.
Pressing payant
Pourtant, c’est sur des chapeaux de roues que les rouge et Vert ont démarré. Après seulement 20 minutes de jeu, ils ouvrent la marque par l’entremise de Timothée Amadou. Profitant d’une hésitation de Serge Abogo, le défenseur central de Dragon, le jeune milieu excentré droit du Canon, d’un tir enveloppé, va battre le portier Patrick Meteke pour l’ouverture du score des Mekok me Ngonda. (1-0) Mais les joueurs du quartier Essos ne se laissent pas faire. Réponse du berger à la bergère : 4 minutes plus tard, Vincent Ngondi échappe à la vigilance de la défense du Kpakum et sert Marvin Etongo qui ne se fait pas prier pour le but égalisateur. Le Canon continue le pressing sur son adversaire qui résiste malgré tout. La pause intervient alors qu’on est à un doigt d’un second but.
A la reprise, les joueurs de Nkolndongo se signalent dès la 48e minute. Emmanuel Ndébi, sur un centre de Daniel Nguini, trouve les filets d’une tête piquée. C’est la joie dans le camp des Canonniers. Suffisant pour que les supporters entonnent l’hymne de la foi en cette équipe dont beaucoup prédisent la chute. « Le Canon ne va jamais descendre en Ligue 2 ». Mais, l’euphorie est de courte durée puisque dix minutes plus tard, Marvin Etongo, après un débordement sur le couloir gauche, effectue un centre en retrait qui trouve Félix Komè, qui, d’une frappe sèche des 20m, remet les pendules à l’heure (2-2). Le Canon a le moral dans les crampons. Cela se ressent dans la physionomie du jeu puisque Dragon mène désormais la danse. Même les remplacements opérés par le coach de Nkolndongo restent stériles.
Réveil stérile
La domination de l’adversaire n’est qu’un feu de paille. Le match devient insipide et les minutes s’égrainent sans le moindre éclat dans les deux camps. La lumière arrive à la 84e minute lorsque, sur une erreur défensive de Dagobert Eone et Daniel Nguini, le milieu de couloir de Dragon, Ekoloma, rentré en jeu en lieu et place Serge Ngana, profite de cette mésentente pour prendre Jean Efala Komguep à contrepied. Dragon 3 Canon 2. La messe est dite, le sort est scellé pour les Rouge et vert, assommés par ce but qu’ils n’ont pas vu venir. Leur réaction pour tenter d’égaliser restera vaine. En témoigne cette occasion de dernière minute de Jean Mbassi. Transparent durant toute la rencontre, le milieu des Mekok Me Ngonda qui s’infiltre dans la surface de vérité de Dragon, envoie la balle dans le décor. C’est sur cette action vendangée que Jeannot Bito, l’arbitre central met un terme à la partie. Coup dur pour le Canon, pratiquement condamné à faire valoir ses droits en Ligue 2 la saison prochaine.
Christou DOUBENA