Le tout Bangangté est sorti pour être témoin au mois d’avril dernier, de la cérémonie de pose de la première pierre du futur stade omnisports de cette ville. La cérémomie donnait le coup d’envoi au plus grand investissement sportif dans la région. L’optimisme était au zénith. Le calendrier, nous disait-on, était volontairement allongé pour se donner de la marge.
Ce lundi 1er août 2016 nous revoici sur le site où sont supposés se dérouler les travaux de construction du stade omnisports de Bangangté.
L’image qui frappe en premier, c’est l’absence même de l’ombre d’un ouvrier, encore moins de la moindre pioche sur ce chantier. L’immense surface qui avait été déblayée pour la cérémonie de pose de la première pierre est en grande partie envahie d’herbes dont certaines sont hautes de plus de deux mètres. Entre les ronces se faufilent des bestioles. Un peu plus loin sur un petit espace nu, des petits buts sont plantés, certainement par des jeunes riverains.
On se rend aussi compte que le site servirait aussi de terrain d’entrainement à la conduite automobile. Pourtant, le lundi 25 avril 2016, avec faste et solennité, la cérémonie de pose de la première « d’un stade ultra moderne » à Bangangté, présidée par le gouverneur de la région de l’Ouest, en présence d’une forte délégation de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) conduite par Tombi A Roko Sidiki. A l’occasion du lancement officiel des travaux, celui-ci renseignait que l’infrastructure devait avoir une aire de jeu de 68 mètres de largeur et 105 mètres de longueur, entièrement revêtue de gazon synthétique de dernière génération. On promettait que ce stade devait répondre aux normes de la fédération internationale de football (Fifa). Outre le football, ajoutait-il, le stade devait être fait pour accueillir au moins sept autres disciplines sportives, notamment le basketball, le handball, l’athlétisme… A côtés des aires de jeu, l’on indiquait qu’était associé tout un ensemble de commodités d’accueil et de logistique. A l’instar des salles multifonctionnelles, de conférence, un studio de télévision équipé, des gradins couverts, des vestiaires, des dispositifs autonomes d’alimentation en énergie électrique et en eau.
Pour la réalisation de cet ouvrage, le Fécafoot avait annoncé qu’elle allait sortir de ses caisses, la rondelette somme de 780 millions Fcfa. Et la commune de Bangangté, pas un seul copeck, hormis la mise à disposition du site. Toutes les commodités associées au stade se vantait-on, visait à le mettre à l’abri de certains désagréments dont les coupures d’eau et d’électricité très fréquentes dans les villes camerounaises. Les travaux de construction de ce futur stade omnisports de Bangangté avaient été confiés à Prime Protomac Group, un consortium américain.
Ce stade faisait partie de la première phase du projet de construction des infrastructures sportives, initié par la Fécafoot en partenariat avec certaines communes du Cameroun. Les travaux devaient s’achever six mois plus tard, c’est-à-dire au mois de novembre 2016. Les responsables du chantier rassuraient de tout faire pour respecter les délais.
A trois mois de l’échéance, le chronomètre continue son insaisissable « tictatement », mais rien n’a encore démarré.
Peut-être que les travaux seront fait en mode « fast-track » pour s’exprimer comme les américains, contrastant ainsi avec le « modèle HIMO (Haute Intensité de Main d’œuvre), qui privilégie une main d’œuvre intense, là où l’utilisation des engins et des robots n’est pas une nécessité absolue », et qui est utilisé pour la construction du Stade de Bamenda ?
Gaël Tadj, de retour de Bangangté