Le ministre Pierre Bidoung Mpkwatt a pris parti ce mercredi dans le combat acharnée que se livrent le groupe de Tombi A Roko Sidiki et celui de Abdouraman Hamadou. Au risque d’affaiblir ses attributs de ministre, il a clairement indiqué avec qui il aimerait travailler. Cela a été fait sous la forme d’un communiqué. En ajoutant sa voix à la pagaille ambiante qui a fait son nid dans cette institution depuis plusieurs années, il espère forcer la main du gouvernement et légitimer le bureau actuel.
Si l’interprétation du Ministre réussit à tenir la route, la décision de la CCA du CNOSC prise le 12 novembre 2015 restera un boulet que Mr Tombi A Roko devra traîner pendant longtemps. Ne serait-ce qu’à cause de la stigmatisation permanente dont il fera l’objet de la part de ses détracteurs, en tant que Président illégitime, il devrait prendre le temps de réfléchir à la suite à donner aux décisions de la Chambre de Conciliation et d’Arbitrage.
Devrons-nous croire que l’intervention de Mr Bidoung Mkpatt soit uniquement dans le sens de « préserver la sérénité du football camerounais », tel que le précise son communiqué? L’on peut imaginer que non puisque « l’autre camp prépare déjà la riposte » et des « actions fortes sont annoncées ».
Cette action du ministre, qui, selon les juristes, n’a aucune valeur juridique, devrait plutôt radicaliser les positions déjà tranchées. Chacun voudra donc tester ses appuis. On peut s’imaginer que même si la FIFA a à sa tête un camerounais encore pour quelques semaines, elle ne peut accepter l’immixtion d’un ministre dans les affaires du football. Et par rapport aux différentes compétitions qui attendent le Cameroun, c’est quand même assez osé de faire le pari du coup de force.
Comment réagira le gouvernement ? Le communiqué du ministre a t-il reçu l’onction du Premier Ministère qui est le responsable de l’action gouvernemental? Le ministre de la communication, responsable de la communication gouvernementale adossera t-il les conclusions de Bidoung Mkpatt?
La réalité qui est celle d’un État de droit permet-elle à un ministre nommé, de sursoir aux décisions de justice?