A défaut d’arbitrer des rencontres sportives d’envergure, le stade omnisport de Bafoussam sert tout de même à quelque chose : de plantation pour les riverains. Ce vendredi 25 septembre 2015, il est environ 10 heures. Nous sommes à quelques mètres de cette infrastructure sportive située au quartier Kouogouo. Mais rien de précis ne l’indique. Car les alentours du stade sont en partie envahis par de hautes herbes. Sur l’autre partie, germent en toute quiétude des plantes de haricots.
L’aspect intérieur de ce stade est même pire que l’extérieur. Hormis l’aire de jeu, la piste d’athlétisme et les gradins, sur le reste du stade, se développe une activité agricole intense, variée et diversifiée. A certains endroits, au milieu d’une parcelle visiblement laissée en friche, on peut apercevoir des plants de bananier, de patate et macabo; à d’autres, c’est le haricot qui a été semé. Y compris à quelques centimètres de l’aire de jeu. A une certaine distance, sa verdure ferait même penser qu’il s’agirait du gazon. Que non ! A la merci des intempéries, les gradins commencent à subir les affres du temps. De même, ils sont assaillis par la mousse.
En effet, ce stade d’une capacité de plus de 30 000 places, est aujourd’hui cité parmi les plus vieux chantiers du monde. Car entamée à la fin des années 70, précisément en 1979, sa construction s’est brusquement interrompue. Et depuis, plus rien. Sauf les interminables promesses pompeuses des ministres qui se sont succédé au portefeuille ministériel en charge du sport. Les raisons du blocage de ce chantier ayant englouti plusieurs milliards de Fcfa, reste un mystère. L’idée de son achèvement qui était envisagée avec l’intention du Cameroun d’abriter la Can 2019, s’est ex abrupto estompée lorsqu’a commencé la construction d’un nouveau stade d’une capacité de 20 000 places à Kouékong, une localité située à la lisière des départements de la Mifi et du Noun.
Néanmoins, cité parmi les stades susceptibles de servir de stade d’entrainement lors de la grand-messe du football africain qu’abrite le Cameroun dans quatre ans, le stade omnisport de Bafoussam abandonné alors que les travaux avaient franchi le taux de réalisation de 80%, espère enfin trouver vie, à l’occasion de cet événement.
Gaël Tadj