Ce sera leur première rencontre à Mfandena depuis leur Mondial épique au Canada. Malgré les conditions difficiles de travail, les Lionnes veulent une seule chose : communier avec leur public.
Samedi prochain, la sélection nationale de football féminin, huitième de finaliste au Mondial féminin, accueille les Black Queens du Ghana en match-aller de l’avant-dernier tour des éliminatoires des Jeux olympiques, Rio 2016. Les Lionnes se sont qualifiées à ce troisième tour après le retrait du Libéria. Dans le groupe, un seul mot, concentration. « L’on ne va pas faire attention au peu de considération que l’on nous accorde. A 72 heures du match, nous sommes comme des animaux en divagation, chacune regagne sa maison », raconte une joueuse. Mais pour elle, de tels actes ne sont pas de nature à perturber leur quiétude. « Nous sommes déjà habituées. Nous croyions que les choses allaient changer mais, ce n’est pas le cas. Malgré tout, nous restons concentrées ». Confidence d’une autre joueuse à CT. Pas question de faire de grandes déclarations à la presse, le staff et les joueuses restent fermés. Ce qui importe, c’est ce match de samedi. Une possibilité d’amorcer une deuxième qualification consécutive aux Jeux olympiques, après celle de 2012.
Les deux équipes se connaissent très bien. Et lors de la confrontation en dernier match de poule de la coupe d’Afrique des nations en Namibie l’an dernier, les Ghanéennes étaient les plus fortes. Elles ont battu les Camerounaises par 1-0 à Windhoek. A 48 heures de la rencontre, l’on ne peut jurer de rien, tant le football est en constante évolution. Chez les Lionnes, l’on a gagné en régime de jeu. Le remplacement des blocs défensifs, le pressing, les mécanismes de « harcèlement » de l’adversaire… La défense a gagné en hauteur avec l’arrivée de Marie Aurèle Awona qui soutient bien la capitaine Christine Patience Manie dans l’axe. Depuis le Mondial, tout est allé crescendo. Pour le Ghana aussi. En effet le Ghana d’octobre 2014 n’a rien à voir avec celui de ce jour. Mercy Miles, capitaine des Black Queens a toujours reconnu la force physique des Lionnes. Yussif Bassigi, sélectionneur des Black Queens, quant à lui, a eu le temps d’observer la progression des Lionnes. Il sait à quoi s’attendre. Les Ghanéennes sortent d’un mois de préparation. L’équipe avait alors battu l’Egypte pour se qualifier à cette ultime phase en vue des Jeux de Rio. Portia Boakye, Agnès Aduako et Samira Suleman qui ont souvent su porter leur équipe, ne comptent pas rester à la traîne. La sélection ghanéenne est annoncée au Cameroun ce jour ou demain. Mais pour Madeleine Ngono Manie, le souvenir de la finale des Jeux africains de 2011 est présent. Elle offrait l’or au Cameroun. Pas question de stopper le rêve. L’histoire, elle, s’écrit.
Angèle BEPEDE