Historiques, magistrales, phénoménales… ! Tous les qualificatifs siéent pour affubler ces Lionnes indomptables made by Mr Enow Ngachu. Le monde entier a découvert les Lions Indomptables au mondial de 1990 en Italie, il est de nouveau sous le charme de la nation vert-rouge-jaune, 25 ans après. Cette fois-ci c’est à la BC Place Stadium de Vancouver à l’occasion de la Coupe du monde féminine de football, «Canada 2015».
Pour sa première participation à la plus prestigieuse des compétitions féminines de la Fifa, Christine Manie et ses amies ont marqué l’histoire en s’imposant vaillamment, 6-0 devant leurs homologues de l’Equateur, elles aussi novices dans la compétition.
Ngono Manie dans l’histoire
Elles ont ébloui le monde en remportant leur toute première victoire dans cette poule C qu’elles occupent également avec la Suisse et le Japon, tenant du titre. Au commencement, était Ngono Manie ! L’avant-centre des Lionnes a inscrit pour la postérité le tout premier but camerounais dans l’histoire d’un mondial féminin. Peu après la demi-heure de jeu dans cette rencontre, la joueuse de 31 ans s’est montrée opportuniste en reprenant une frappe repoussée de Gaël Enganamouit, magistralement servie au point de pénalty par Gabrielle Aboudji qui mettait en déroute ses vis-à-vis sur l’aile droite. Ngono Manie aux aguets ne se faisait pas prier pour catapulter la balle au fond des filets de Berruz, la portière équatorienne (1-0, 34e).
Le tocsin est sonné, les Camerounaises aiguisent davantage leurs appétits et, deux minutes plus tard, Gaël Enganamouit, bien lancée dans un contre favorable, bat allègrement Berruz pour une deuxième fois de suite (2-0, 36e). Les Equatoriennes accusent lourdement le coup et ne s’en remettent pas. Les Lionnes quant à elles sont sur toutes les balles, de toutes les offensives, intransigeantes dans l’entrejeu et surtout imperméables derrière. La triplette Onguené-Enganamouit-Ngono fonctionne à merveille, presse très haut et donne sans cesse du tournis aux copines de Moreira. Pressing payant puisque, sur un contre camerounais, Enganamouit se voit accrocher dans la surface par Kerlly Real. Pénalty pour les Lionnes. La capitaine Christine Manie prend ses responsabilités et creuse l’écart en faveur du Cameroun avant que l’arbitre ne renvoie les deux équipes aux vestiaires (3-0, 44e).
Enganamouit-Onguené, parfaite symbiose
A la reprise, les filles d’Enow Ngachu repartent sur les chapeaux de roues en mettant néanmoins la pédale douce. L’Equateur se donne une chance de dérouler dans les dix premières minutes de cette seconde manche mais, n’y parvient pas toujours. La machine camerounaise est en marge, et sa manivelle offensive tourne à plein temps. La véloce Enganamouit constitue un caillou dans la chaussure des amies de Moreira la capitaine équatorienne, qu’elle contraint même à l’expulsion (66e).
A Onze contre dix, les Lionnes s’installent plus que jamais dans la moitié de La Tricolor. Le duo Enganamouit-Onguené accentue sa domination sur la défense adverse, et la virevoltante Onguené trouve sa partenaire même les yeux fermés après un autre slalom sur l’aile gauche. La meilleure joueuse africaine de l’année attentiste pousse le cuir au fond pour le 4-0 (73e).
Décidemment en épave, la Tricolor manque de repères et multiplie des déchets dans son jeu. Les coéquipières de Christine Manie elles, corrigent. Un deuxième pénalty est accordé au Cameroun et Gabrielle Onguené s’en contente pour récompenser ses efforts et son altruisme dans ce match (5-0, 79e) avant de céder sa place trois minutes plus tard à Akaba Henriette. Les Lionnes gèrent avec maestria leur fin de match aux abords de la surface de Berruz. Elles bénéficient même dans les arrêts de jeu d’un troisième pénalty, transformé avec sang-froid par la star du jour, l’inoxydable Enganamouit qui signe un hat-trick (6-0, 92e).
Coup d’essai réussi par Enow Ngachu et sa troupe qui ont donné une vraie leçon de football aux Sud-américaines. Première bataille remportée et projecteurs braqués sur la redoutable Suisse, prochaine adversaire du Cameroun. Ce sera nettement plus compliqué que ce jour. Mais ces Lionnes sont en or.
Armel Kenné