Cinq minutes. Il n’aura fallu que cinq minutes, les dernières de la première mi-temps, aux Black Stars pour valider leur billet pour une énième finale de la Coupe d’Afrique des Nations.
C’est d’abord Jordan Ayew aligné par Avram Grant à la place de Gyan Asamoah blessé contre la Guinée, qui transformait un pénalty pour une grosse faute du gardien Felipe Ovono sur Kwesi Appiah puis Mubarak Wakaso, solide milieu de terrain, inlassable travailleur, qui trouvait l’ouverture. 2-0 à la mi-temps. Cela ne reflétait pas la physionomie du match même si les Ghanéens s’étaient montrés plus percutants en attaque.
Ce fut le match tel qu’on l’imaginait avec une opposition de deux styles. Plus fluide côté ghanéen avec une défense bien rôdée depuis le début du tournoi, un milieu de terrain où les chiens de garde Wakaso et Afriyie Acquah étaient les maîtres de la relance pour les hommes du milieu organisés autour du capitaine André Ayew avec en pointe son frère André et plus en retrait Kwesi Appiah. L’Eclair (Nzalang) Nacional faisait, lui, dans la générosité avec ces longs ballons accompagnés de grandes courses. L’équipe de contre par excellence affectionnant les vives remontées à l’origine desquelles se trouvait régulièrement Kike Boula.
Javier Balboa, le héros du quart de finale, auteur des deux buts contre la Tunisie, était moins en évidence, tout simplement parce qu’il n’y eut aucun coup franc bien placé à proximité de la surface de Razak Braimah. Les joueurs de l’Argentin Esteban Becker luttaient de toutes leurs forces mais avec une courte préparation, n’ayant pas joué depuis six mois avant le début de la compétition et opérant pour la presque totalité d’entre eux dans des championnats de divisions inférieures, leur présence en demi-finale était un véritable exploit.
La maîtrise du jeu restait ghanéenne après le retour des vestiaires tandis que la tension qui était montée dans les tribunes pendant la mi-temps s’était apaisée. Le public n’avait pas encaissé les deux buts. Sur le terrain les contacts étaient aussi très chauds et l’arbitre se voyait contraint de sévir. Le rêve de la finale s’était évanoui pour les Equato-Guinéens, joueurs comme supporters.
Le tonnerre grondait, la foudre n’était pas loin car d’éclair il n’y en avait point sur la pelouse de Malabo. Le Ghana ajoutera un troisième but par son capitaine André Ayew sur réception d’un centre servi par Kwesi Appiah, une des révélations du tournoi (75e). Dix minutes plus tard, après que des spectateurs ont commencé à descendre sur la pelouse et que des projectiles pleuvent sur le terrain, le match fut interrompu un long moment. Les joueurs et les arbitres étaient réunis au centre du terrain, les supporters ghanéens protégés par la police. Au bout d’une demi-heure, alors que le stade avait été évacué, il fut décidé de reprendre le match là où il avait été stoppé. Et l’arbitre siffla la fin après une reprise de trois petites minutes.
C’est donc le Ghana qui retrouvera la Côte d’Ivoire en finale comme en 1992. Une finale qui est restée dans toutes les mémoires car 120 minutes sans but, il y eut une séance de tirs au but incroyable, 11 à 10 en faveur des Ivoiriens. C’était il y a trente-trois ans.
CAF