L’affaire des primes risque, si l’on ne s’y prend pas vite, de perturber la sérénité qui a régné jusqu’en ce moment au sein des Lionnes Indomptables du Cameroun, à quelques jours seulement du coup d’envoi de la 9ème édition de la Can féminine « Namibie 2014 ». Jusqu’à présent, c’est un flou total. En dehors des cinq millions que leur a donné la Fécafoot en guise de la prime de qualification, à Mbankomo, à la fin du troisième stage, c’est le silence radio pour le reste.
Même si elles ne le disent pas de façon ouverte par « peur de représailles », ça se murmure entre les Lionnes. Même celles qui n’ont pas encore rejoint le groupe s’interrogent et prennent des nouvelles à ce sujet. Les primes olympiques n’ont pas été payées avant le départ des Lionnes. Celles qui n’ont pas été retenues à l’issue de plus de trois semaines de stage se sont vues remettre la somme de 45.000FCFA au ministère des Sports. Pourtant, il est connu que la prime olympique lorsqu’n est en stage est de 5.000FCFA par jour. Après la victoire sur le Sénégal le 8 juin dernier, la prime de qualification qui avait été promise aux Lionnes par le ministère des Sports n’a toujours pas été payée. « Nous avons pensé que c’est parce que notre dernier match de qualification contre la Sénégal s’était joué pendant que tous les dirigeants étaient partis au Brésil pour la Coupe du Monde. Depuis leur retour, rien », se plaignait une Lionne avant leur départ du Cameroun.
Au moment où elles vont quitter Lusaka ce dimanche pour Windhoek, rien n’est clarifié au sujet des différentes primes dont la prime olympique, la prime de qualification, la prime de participation, la prime de match gagné ou de match nul en compétition. Chez les professionnelles, les différents clubs employeurs ont mis en avant le fait que la Can féminine de football n’est pas inscrite dans le calendrier Fifa pour imposer aux dirigeants camerounais de prendre en charge les manques à gagner de ces joueuses. Elles s’interrogent pour savoir s’il y aura compensation dès lors qu’elles ont répondu à la convocation de l’équipe nationale, parce qu’elles n’auront pas de salaire en club pour ce mois d’octobre. « C’est comme ça qu’on nous traite toujours. Si nous remportons ce trophée, les cérémonies vont commencer alors que personne n’a rien fait au départ pour nous. Si c’était les Lions, on aurait rapidement réglé le problème. Leur argent ne dort jamais », fulmine une des Lionnes.
Céline Eko, la présidente de la Commission transitoire du football féminin à la Fécafoot, arrivée en Lusaka peu avant le match de ce samedi, n’a rien dit aux Lionnes au sujet de leurs primes. Elle indiquait pourtant à Mbankomo lors d’un match amical que les Lionnes en ce moment ont le statut des « grands Lions ». Mais, rassurait sur cette question des primes en indiquant que le budget avait été arrêté à l’issue d’une réunion (Fécafoot – Minsep) et validé par la Primature. Mais, elle ne s’est pas étendue sur les montants arrêtés ; nous renvoyant vers le ministère des Sports où aucun responsable ne veut s’exprimer. Les Lionnes attendent qu’on leur apporte ces éclaircissements. Nos sources indiquent que le ministère des Sports se trouverait face à un manque de liquidité financière et aurait sollicité de la Fécafoot de préfinancer cette campagne des Lionnes pour la Namibie. Toujours est-il qu’il y a urgence à agir sur cette question pour que les Lionnes restent dans de bonnes dispositions psychologiques. Eviter que « la femme se fâche ».
Antoine Tella à Yaoundé