Il est l’une des révélations de l’année en MLS. Profitant de l’absence du Costariciain Miller, Oyongo Bitolo a fait forte impression au point où le retour du titulaire en poste pose des problèmes à leur entraîneur qui a résolu d’utiliser les deux joueurs sur le flanc gauche. La polyvalence du jeune camerounais lui est désormais essentiel. Le jeune joueur formé à Garoua lui en donne au prorata de la confiance mise en lui.
Vif, rapide et technique, le natif de Ndikiniméki après trois saisons avec le club de Garoua met désormais ses qualités au service du club new yorkais de Red Bulls. C’est aux côtés de: Thierry Henri, Wright Phillips, Tim Cahill qu’il fait ses premiers pas dans le monde professionnel. Comment est-il entré en contact avec les Red Bulls? Quelles difficultés a-t-il rencontré? Ses premiers mois à New York sont quelques préoccupations auxquelles le vainqueur de la LG Cup 2011 avec les Lions Indomptables nous apporte des réponses. Entretien…
Comment êtes-vous entré en contact avec New York Red Bulls?
J’ai été contacté par un agent Camerounais (Edgard Charly NUENTSA ) qui a contribué à placer plusieurs joueurs en Major league soccer (MLS). Je l’ai renvoyé vers mon agent, Nicolas Onisse qui a étudié les contours de la question. Cela a pris un bon mois puisqu’il y avait assi de l’intérêt du côté des Etats-Unis et les choses se sont faites rapidement.
Qu’est ce qui a motivé le choix des USA pourtant vous étiez sur de bonnes voies avec Lille en France?
Mon essai de trois semaines à Lille s’était effectivement bien passé. Mais la première offre de transfert formulée au Coton Sport était faible et les négociations n’ont pas abouti. Il faut dire que Lille était concentré sur le dossier Floriant Thauvin. Comme vous pouvez le comprendre, mon cas était donc loin d’être prioritaire.
S’il vous était donné de refaire votre choix, choisirez-vous de nouveau les USA?
Sans hésiter oui. L’équipe, les conditions d’entraînement et la qualité de vie sont vraiment excellentes ici. Sans être fataliste, je ne crois pas au hasard. Mon histoire devait s’écrire en passant par les USA et la MLS. C’est comme ça.
Parlez nous de vos premiers mois aux Etats Unis
Mes premiers mois aux Etats-Unis ont été particuliers .Tout est allé très vite pour moi. Je n’ai pas eu le temps de m’appesantir sur des choses extra-sportives. En effet, je suis arrivé aux États-Unis le jour même du début du stage de pré-saison. Ce stage s’effectuait en Floride où je devais m’installer. Après la visite médicale à New York, une équipe m’attendait pour me conduire en Floride. Mon premier mois aux Etats-Unis s’est donc résumé au stage pré-saison. Je l’ai passé entre entraînements, les matchs, et les voyages à travers la côte Est des Etats-Unis. Néanmoins j’ai pris du plaisir à admirer ce merveilleux pays qu’est les Etats-Unis, avec ses immenses gratte-ciels qui surplombent les avenues aussi grandes. Bref mes premiers mois ont été chargés.
Décrivez-nous votre première séance d’entrainement avec les New York Red Bulls
Une première séance d’entrainement au sein d’un effectif professionnel et qui plus est dans une équipe comme New York Red Bulls est un souvenir indélébile. A mon arrivée au camp du stage, le staff m’a accueilli et on m’a installé dans une chambre où j’ai reçu tout le package pour les entraînements. Je suis arrivé alors que l’entraînement de la matinée venait de se terminer. Au moment de débuter celle de l’après midi, j’ai eu l’honneur de rencontrer des joueurs comme : Thierry Henry, Peguy Liyundula , Tim Cahill. Ils m’ont mis dans le bain. J’ai été frappé par la qualité des infrastructures et le professionnalisme du staff qui ne laissait rien au hasard. J’ai tout de suite compris qu’il fallait être sérieux et appliqué sur le terrain. Mon expérience passée à Lille m’a beaucoup aidé. J’ai tout de suite retrouvé une familiarité avec ce qui se faisait à Lille. Je n’ai pas été dépaysé.
Les choses se déroulent-elles, telles que vous vous étiez dessinées dans votre imaginaire?
Comme je l’ai dit plus haut, le choix de New York Red Bulls a été guidé par la possibilité de m’intégrer et de progresser dans le monde professionnel. Je souhaitais poursuivre l’apprentissage du professionnalisme débuté chez les jeunes du Fc Moussango et Coton Sports de Garoua. A ce jour et au regard de mes performances, je crois que je tends vers ce but. Je sais que le chemin est long et qu’il faudrait encore beaucoup de boulot, de patience et d’humilité.
Parlez nous brièvement du championnat américain de football
C’est un championnat de bon niveau, les temps changent et le football se développe très bien ici. Il y’a de plus en plus de jeunes joueurs et chaque année quelques talents sont recrutés dans les clubs en Europe.
Comment s’est opérée votre intégration ?
Ça n’a pas été difficile. Sur place, j’ai bénéficié de l’appui de deux personnes : d’abord un ami et coéquipier en sélection junior du Cameroun en la personne de Marius Obekop à qui je dis merci pour tout. Ensuite, j’ai reçu l’aide d’un aîné, un grand frère et modèle pour moi et tous les autres footballeurs en la personne de Thierry Henry. Il n’a cessé et ne cesse de me procurer d’importants conseils. Il encadre tous les autres jeunes de l’équipe. Je profite de cette tribune pour lui rendre hommage
Quelles difficultés avez vous rencontrées ?
La première difficulté a été le climat, vu que je suis arrivé aux Etats-Unis en plein hiver. Je découvrais la neige et pendant au moins un mois, je passais mes journées enfermé dans mon appartement. La langue. Bien que je parle un peu l’anglais il fallait s’arrimer à celui des Etats-Unis. Pour cela le club a mis à ma disposition un professeur de langue pour m’aider à mieux communiquer au quotidien. L’éloignement de ma famille, mes parents me manquent beaucoup. Je pense très fort en ce moment à eux et je voudrais leur montrer toute ma détermination à réussir. Car ils ont toujours été là pour moi.
Quels sont vos plus beaux souvenirs depuis votre arrivée aux USA?
Mon plus beau souvenir reste mon premier match. J’ai fait une passe de but à Peguy LIYUNDULA au cours de cette rencontre. J’ai récidivé lors du deuxième match avec une passe de but adressé à WRIGHT- PHILLIPS avec au bout l’action du weekend. J’étais comblé. Ensuite il y’a ma relation avec Thierry Henry qui me couve vraiment. Il ne cesse de me prodiguer de bons conseils. Il est un très bon grand frère.
Quelle différence faites-vous entre la MLS et le championnat camerounais?
Le ballon est le même ! (rire) Plus sérieusement, les infrastructures et le jeu sont différents. La rigueur tactique est peut être plus importante et respectée ici.
Prenez-vous souvent des nouvelles de votre dernier club au Cameroun (Coton Sport de Garoua ) ?
Je regarde leurs résultats chaque semaine. Je suis en contact avec mes amis encore au club. Je sais ce que je dois à Coton Sport et je ne suis pas un homme à oublier d’où je viens. Mon pays, ma famille mes amis sont très importants pour moi.
Entretien mené par James Kapnang via internet