La Coupe du monde de football, «Brésil 2014» s’achève ce dimanche par la finale, Allemagne-Argentine à Rio de Janeiro. Comme toujours, il apparait utopique de retrouver l’Afrique représentée dans une affiche pareille. Et pourtant, elle en a les moyens. C’est d’ailleurs ce qu’estime le président de la Confédération africaine de football (CAF), présent au Brésil dans le gotha de personnalités qui présideront à cette finale. En marge de cette grand’messe, le patron du football africain s’est volontiers confié ce dimanche au poste nationale de la Cameroon Radio Television (Crtv), et a surtout revisité le parcours de ses équipes en coupe du monde.
Bien que le continent ait réussi à porter –pour la première fois dans l’historique du mondial- deux de ses représentants au second tour, l’Afrique reste phagocytée par des faits divers qui entravent son éclosion définitive. «C’est très regrettable. Ça freine l’évolution de notre football. Quand on vient à une phase finale de coupe du monde, ou même à la Coupe d’Afrique des nations –parce que ce sont les mêmes problèmes qu’on rencontre à la phase finale de la coupe d’Afrique des nations-, les problèmes de primes doivent être réglés avant qu’on arrive ici. Or Ce n’est que dans les fédérations africaines qu’on rencontre ce genre de problème», déplore-t-il.
Le malentendu perdurant entre les dirigeants de ces fédérations et les acteurs que sont les joueurs, l’ancien président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) exhorte «les dirigeants de fédérations nationales à prendre cette question à bras le corps, pour pouvoir résoudre ça définitivement. Attirer l’attention des footballeurs pour qu’il n’y ait pas ce conflit inutile qui diminue leurs potentialités en phase finale de la coupe du monde».
Le vice président du Comité d’organisation de la coupe du monde brésilienne a également réagi sur les soupçons de corruption, portés à l’endroit de certaines sélections africaines, notamment le Cameroun, accusé de trucage de match (face à la Croatie : 0-4). Allégation qu’Issa Hayatou foule complètement au pied car, «elles ne sont pas fondées. De toute façon, la Fifa a fait des investigations. Que ce soit le cas du Cameroun, ou du Nigéria contre la France, le cas du Ghana…, ils ont tous reconnus que c’est des mensonges… Comme toujours, c’est l’Afrique qui est ciblée. Comme par hasard, c’est l’Afrique noire. Si ce n’est pas les Africains noirs, c’est les équipes noires d’Afrique qui sont toujours ciblées. Tout ça est faux», regrette Hayatou, qui y trouve une incongruité, et une accusation à tête chercheuse. D’ailleurs, il déplore dans le même temps la représentation frileuse dont dispose son «Afrique» sur l’échiquier du football mondial.
«Du point de vue du nombre, nous sommes 54 comme l’Europe. Ils ont 13 représentants à la phase finale de la coupe du monde, nous en avons 5. Quand je venais, c’était deux. Nous sommes très fiers de mener ce combat. Je crois que compte tenu des résultats que nous avons eus ici au Brésil, les équipes africaines qui se sont battues pour atteindre ce niveau, nous confortent, nous responsables pour pouvoir revendiquer encore des places supplémentaires», espère-t-il.
Il est important de préciser que le nombre de sélections africaines participantes à une phase finale de coupe du monde a augmenté sous la férule du Camerounais, dix ans après son arrivée à la tête de l’instance du football africain. Le continent passait alors de deux à cinq représentants à l’occasion de la coupe du monde de 1998 en France.
Armel Kenné