Samuel Eto’o et Joseph Owona ont-ils ravalé leurs langues? Ou alors, ont-ils tout simplement oublié ce qu’ils avaient tous les deux promis de grands déballages, alors qu’ils se trouvaient encore à Manaus (Brésil)? Difficile de savoir. Le Cameroun a pourtant été humilié avant, pendant et après cette Coupe du monde non seulement par les problèmes de primes qui ont causé le départ repoussé de la sélection pour le Brésil.
Il y a aussi eu des problèmes d’égo au sein de la tanière où les joueurs et leurs dirigeants administratifs ne s’adressaient pas la parole, mais aussi les trois défaites enregistrées par la sélection qui a terminé dernière de la compétition.
Pour les fans des Lions, quelqu’un devrait répondre de ces résultats et de ces comportements.
Ces promesses de grands déballeurs
Pourtant, le 17 juin dernier, à l’occasion de la conférence de presse d’avant-match entre le Cameroun et la Croatie pour la deuxième journée dans le groupe A de la compétition, Samuel Eto’o avait annoncé un grand déballage, une fois rentré au Cameroun. «Soyez en sûrs qu’après la Coupe du monde, tous ceux qui m’ont attaqué, de près ou de loin, je répondrai à chacun d’eux, je donnerai les noms de tous ceux qui sont derrière ces affaires», avait promis la vedette camerounaise. L’objectif du quadruple ballon d’or africain, faire en sorte «que les Camerounais comprennent qui aime et qui n’aime pas réellement le Cameroun (…) soyez en certains, je vais réagir. Je parlerai».
Pour court-circuiter le rendez-vous du meilleur buteur de l’histoire de la sélection nationale de football du Cameroun, Joseph Owona a, lui-aussi, promis de s’exprimer après l’élimination des Lions Indomptables du Mondial, une fois arrivé à Yaoundé. «Laissez qu’on retourne à Yaoundé. Je vais organiser une conférence de presse pour présenter aux Camerounais le bilan de notre participation à la Coupe du monde 2014. Ce sera aussi l’occasion de donner des réponses aux questions qu’ils se posent sur la débâcle de notre équipe nationale dans cette compétition», promettait également le président du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot).
La délégation a regagné Yaoundé, la capitale, le 25 juin dernier. Depuis, près de dix jours sont passés, ni Eto’o, ni Joseph Owona, personne n’a encore ouvert la bouche.
Un silence imposé par Paul Biya ?
De sources concordantes, l’enquête instruite par le Chef de l’Etat, Paul Biya au Premier ministre, Philémon Yang, lui ordonnant d’enquête sur les causes de la déroute des Lions au Mondial serait à l’origine de leurs sorties médiatiques manquées. On a en effet quelques peu perçu une flexion de la Fécafoot suite cette enquête, alors qu’une source interne à l’instance faîtière du football camerounais annonçait pour le jeudi 26 juin dernier la tenue de la conférence de Joseph Owona. Paul Biya lui aurait coupé l’herbe sous le pied, et c’est à juste titre que ladite conférence couve désormais sous l’enquête qui a cours en ce moment. «On a eu l’instruction de fournir un rapport clair sur ce qui aura transparu comme un manque de discipline au sein de la tanière, et sur ce qui aurait entrainé la débâcle des Lions. Le rapport a déjà été envoyé, et on attend», nous révèle Laurence Fotso, responsable de la communication de la Fécafoot. «Ledit rapport est la base de l’enquête du premier ministre. C’est à lui de l’examiner et d’en tirer les conclusions», ajoute-t-elle. Elle confirme d’ailleurs que chacune des composantes de la campagne du Cameroun au Brésil a été astreinte au silence, et invitée à commettre des rapports dans le délai d’un mois imparti à l’enquête engagée par le Chef du gouvernement. Et c’est ce qui expliquerait le retranchement des uns et des autres.
A.W. et A.K.