Alexandre Song : En sentinelle pyromane – Au départ du jeu camerounais, tous les espoirs sont reposés sur lui au milieu de terrain. En tant que moteur du milieu des Lions, c’est à Song qu’incombait à la fois la récupération dans l’antre-jeu, mais aussi la relance des ballons vers ses coéquipiers portés vers l’avant. Le Barcelonais n’en a que peu fait, et s’est laissé aller par l’envie de trop faire. Il s’illustre également par son indiscipline tactique en marchant au moins à deux reprises sur les pieds à Enoh Eyong.
De plus, les offensives portugaises lui traversaient comme de l’eau entre les rochers. Sur le premier but de la partie inscrit par Cristiano Ronaldo (21’), Song manque au marquage de Moutinho, son vis-à-vis dans l’antre portugais qui délivre la passe de but à Ronaldo. C’est encore sur un mauvais marquage à l’entrée de la surface camerounaise, conjugué à son déficit de vélocité que Song se fait bouffer par le meilleur joueur du monde sur son deuxième but de la soirée (83’). Ajouté à cela, son tempérament avec des nerfs toujours à fleur de peau, qui lui a valu même d’écoper d’un carton jaune (35’) suite à une rixe engagée contre le défenseur portugais, Fabio Contrao.
Enoh Eyong : l’espiègle destructeur – Fort de ses 9 passes réussies vers le front de l’attaque camerounaise, le joueur d’Antalyaspor n’a pas fait que défendre dans l’axe du milieu. Il était, de temps à autre, porté vers l’offensive, mais repliait aussi bien donner un coup de main à la défense des Lions. C’est surtout dans son registre de destructeur des constructions portugaises, que l’ancien sociétaire de l’Ajax Amsterdam a davantage marqué sa présence dans l’antre-jeu, en stoppant au moins à deux reprises, les offensives déconcertantes menées par la star portugaise, Cristano Ronaldo. Enoh Eyong n’a pas pour autant fait étalage de son immense talent, puisque noyé dans la prestation médiocre du milieu de terrain camerounais.
Jean II Makoun : De l’expérience amoindrie – A 31 ans révolus, nul doute que l’expérience du Rennais est d’un grand apport au sein des Lions indomptables. Seulement, dans ce match Portugal-Camerounais, il s’est quasiment réservé d’en utiliser, excepté sur son service en profondeur à destination d’Aboubakar Vincent sur l’unique but camerounais inscrit à la 42’. Cependant, Makoun sera resté transparent durant presque toute la partie, ne prenant aucune initiative pour venir en aide à l’escouade offensive conduite par Samuel Eto’o. Que dire de l’animation offensive dont il est fait chef d’orchestre dans ce match ? « Sergent Makaya » n’en a eu cure, et n’a réellement rien entrepris. Ainsi, son remplacement à la 71’ par Joël Matip n’a que trop tardé, même s’il laissait déjà derrière lui une équipe déjà sans âme.
Joël Matip : retour au calme précaire – Son entrée en jeu à la 71’ n’a pas empêché la coulée de l’hémorragie. Mais, Matip a néanmoins contraint aux Portugais de changer d’itinéraire et de ne plus utiliser l’axe du milieu comme passerelle, lorsqu’il est repositionné à la récupération où évoluait Song, et que ce dernier est muté au relais. Du coup, l’armada offensive du Portugal a replié sur le flanc droit de la défense du Cameroun, resté fébrile pendant toute la deuxième manche. Le jeune Lion aurait quand même dû apporter son soutien à ce flanc en se redéployant dans l’axe de la défense, à la rescousse de défenseurs allés à l’abordage.
Charles Itandje : La promesse tient toujours – Il est indéniablement le numéro des portiers camerounais de la sélection. Il ne cesse d’ailleurs de le confirmer au gré des matches sous la tunique vert-rouge-jaune depuis le dernier tour des éliminatoires à Coupe du monde. Il aurait été l’une des satisfactions du match de mercredi dernier face au Portugal, si la rencontre n’avait duré qu’une mi-temps. On accorderait alors une large part du travail abattu à Charles Itandje, auteur de cinq arrêts, dont trois décisifs sur des boulets de canon de Ronaldo. Le gardien du club turc de Konyaspor n’est cependant pas exempté de défauts, car il est toujours resté cloitrer sur sa ligne, et n’est pas intervenu pas sur les balles aériennes de corner.
Ndy Assembe : rendement en demi-teinte – Entré en jeu en deuxième mi-temps, Guy Roland Ndy-Assembé est cueilli à chaud par les tirs des artificiers portugais qui fusent de part et d’autre. Et le gardien camerounais s’en est bien sorti en les enrayant au fur et à mesure, jusqu’à la bourde commise par son défenseur Aurélien Chedjou, remettant une balle plein axe, qui a conduit à son premier but encaissé. Et patatras ! Les choses sont depuis lors allées s’enlisant, car, le Guingampais a perdu confiance. Un, deux, trois, puis quatre buts encaissés au finish sous sa coupole, même s’il n’est pas directement concerné pas certains d’entre eux. Toujours est-il que sa non-titularisation, devenue constante à l’En Avant Guingamp (Ligue 1, France) l’a quelque rattrapé sur ces coups là.