Les Lions affrontent les Aigles de Carthage dimanche à Yaoundé, en match retour des barrages du Mondial brésilien de 2014. Le capitaine des Lions Indomptables, lors de la conférence de presse d’avant-match qui s’est tenue ce mercredi à Mbankomo laisse transparaître son mal-être, mais invite ses coéquipiers et le public à se jeter dans l’arène « comme de bons Lions ».
Au regard de vos dernières performances en club, Samuel Eto’o va-t-il faire la différence dimanche ?
Pour ce que je peux voir avec mes deux yeux, je dirai que tout va bien. Et j’espère que c’est ce que je vois qui est vraiment. Et si c’est le cas, nous arriverons bien dans notre match. Pour mon compteur but, il n’y a pas de magie dans le football. Quand vous changez vos habitudes, vous avez besoin d’adaptation. Et chaque jour qui passe, je me sens beaucoup mieux à Londres. Donc je jouerai mieux. Ça fait seize ans que je suis là. Et j’ai toujours conscience que le plus important c’est le match du Cameroun. J’ai peut être marqué 55 buts avec la sélection nationale, mais c’est parce que j’ai toujours joué avec des coéquipiers qui m’ont mis dans les meilleures conditions. La seule chose que je demande c’est qu’on me mette dans les meilleures conditions. J’espère pouvoir marquer dimanche et surtout que ce but nous serve à prendre l’avantage et à gagner. Mais mon premier devoir c’est d’aider mes coéquipiers à qualifier notre pays. C’est mon seul problème. Si c’est en marquant, je serai content. Si c’est en faisant la passe, je serai content, notre pays sera content. Si c’est en défendant, pareil. Je suis venu pour aider mes coéquipiers à qualifier notre pays. Et j’espère que pour tous, c’est notre objectif.
Certaines informations révèlent qu’il existerait un complot contre vous dans la tanière, où certains de vos coéquipiers auraient reçu la consigne de ne pas vous faire des passes. Est-ce vrai ?
C’est regrettable de dire que c’est vrai. Et comme l’entraîneur est là, je lui demande que cela ne doive plus exister dans notre équipe nationale. Si je suis descendu au milieu de terrain contre la Tunisie en match aller, c’est parce que j’ai eu l’information avant. J’ai joué comme ça, mais dimanche, il va s’agir de l’équipe nationale du Cameroun. Notre pays. On oublie les problèmes qu’on peut avoir. Si quelqu’un ne veut pas me dire bonjour après, ce n’est pas grave. Le football, c’est le seul sport où vous êtes obligé de demander à votre coéquipier, même votre pire ennemi de vous passer le ballon. Nous sommes tous des Camerounais. Et nous sommes là pour nous qualifier. Je ne veux pas de polémiques avant ce match. On doit se qualifier. On doit tout faire pour se qualifier. Et si Dieu avait décidé autre chose, que notre sang reste sur ce stade. Qu’on ne trouve pas d’excuse à dire que c’est parce que tel n’a pas donné la passe à l’autre. C’est ça, mouiller le match.
Est-ce que dimanche, les Lions vont se qualifier ?
Nous sommes face à un défi important. Il s’agit de notre pays. Pour les joueurs ambitieux, on sait que c’est le dernier pas avant le Brésil et il faut un effort supplémentaire. Je me préparais déjà depuis à venir apporter ma contribution pour qu’on puisse se qualifier. Je tiens encore à dire que je ne suis pas obsédé par le fait de marquer dimanche. Je sais que je vous ai habitué à souvent marquer, mais je ne suis pas égoïste. Je sais marquer des buts, mais je sais aussi faire jouer les autres. Il faut que chacun sache que c’est dans l’intérêt de toute une nation. J’aimerai être Dieu pour dire que je vais marquer et qu’on va gagner, mais ce que je peux promettre c’est qu’on va se battre comme des bons Lions.
Par Arthur Wandji à Mbankomo