Vincent Aboubakar est définitivement lancé à Lorient après une dernière saison compliquée à Valenciennes et il constitue l’un des rares motifs de satisfaction du début de saison des Merlus. « Je dirais heureusement qu’on l’a ! », lâche Christian Gourcuff, et le joueur le gratifie de sa confiance match après match. Le jeune gagne en confiance et pèse encore plus sur les défenses adverses. Ce samedi, son but et sa passe décisive a permis à Lorient de stopper à quatre la série de défaite et de quitter la zone de relégation.
Il faut dire que sa bonne entame de Championnat, ponctuée de cinq buts, ne coulait pourtant pas de source après une dernière saison où il n’avait été titularisé que 13 fois, inscrivant deux petits buts… contre Lorient (6-1 le 20 octobre) !
L’international camerounais de 21 ans (22 sélections, 1 but) sortait pourtant d’un exercice 2011-2012 prometteur, son premier à temps complet, avec six buts en 25 titularisations.
« Cela a été une saison très difficile sur tous les plans. Je ne me sentais pas bien dans ma peau. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je n’arrivais plus à faire ce que je faisais auparavant facilement. La seule solution était de changer d’air, de voir autre chose pour m’en sortir », déclare Aboubakar à l’AFP.
Il a quitté Valenciennes pour Lorient, qui le suivait depuis deux ans.
« On s’était posé la question (de le recruter) quand Kévin Gameiro était parti (en 2011). Mais il était quand même très jeune, donc on estimait que la barre était un peu haute », témoigne Gourcuff.
‘Il marche beaucoup à l’affectif’
En Bretagne, Aboubakar dit avoir trouvé « une famille ». « Cela n’a rien à voir avec Valenciennes. Ici, c’est plus le collectif que les individualités qui prime », développe-t-il de sa petite voix.
« C’est un garçon qui marche beaucoup à l’affectif, c’est clair. On l’a vu tout de suite. Il a besoin d’être en confiance. L’environnement lorientais se prêtait bien à ça. Le groupe est très cool, cela lui a permis de se libérer et de se mettre à l’aise », analyse Gourcuff.
Le technicien loue aussi « l’investissement remarquable » et « l’humilité » d’Aboubakar, jeune homme très croyant, timide et poli, presque à l’excès, qui n’hésite pas à poser les boîtes de chaussures de foot qu’il a sur les bras pour vous serrer la main avant l’entretien.
Et qui refuse d’évaluer son début de saison: « C’est le coach qui peut dire s’il est satisfait de moi. Je travaille, je progresse au sein du groupe. Je parviens à me lâcher petit à petit. »
Gourcuff en est évidemment satisfait: « On connaissait ses qualités de puissance, il pèse sur une défense. Mais il a aussi des qualités techniques, il a des appels de balle très pertinents, je ne m’y attendais pas. »
« Il faut qu’il progresse encore dans l’utilisation du ballon, le jeu dos au but, de remise, qu’il soit capable de mieux garder le ballon », ajoute le technicien, qui compte notamment sur l’association Aliadière-Aboubakar, pour faire remonter les Merlus. Cette association se fait plus incisive et les défenses commencent à s’en rendre compte. Reste au principal concerné de croire à ses potentialités.