En début d’année 2013, Dieudonné Kamdem a été contraint par l’élite Baham, de rester à la tête de Fovu de Baham. C’était au congrès tenu dans la cour de la chefferie de ce royaume. Il a accepté, malgré lui, en posant quelques conditions : « Il faut que le public revienne dans les stades pour soutenir l’équipe. Il faut que Fovu joue à Baham. Je suis déçu parce que le projet de viabilisation de ce stade devait normalement s’achever avant le début de la saison. Mais, j’espère que cela va se faire pour que l’équipe joue la seconde moitié du championnat à la maison ».
Le chef supérieur du groupement, Sa Majesté Pokam Max II promettait alors de tout mettre en œuvre pour que le projet se réalise. Car, le président venait de faire l’inventaire des possibles bénéfices économiques pour la ville et pour le club, de ce retour souhaité. Surtout que le directeur administratif d’alors, Edouard Djonkam déplorait la faiblesse des recettes du stade, consécutive à l’absence de public dans les gradins.
Rendu au mois de juillet 2013, la viabilisation du stade municipal de Baham piétine. Le 02 juillet précisément, un jour ouvrable, aucun ouvrier n’a été aperçu sur le chantier. La barrière entamée n’est réalisée qu’à hauteur de 40%. Rien n’a encore été fait pour les vestiaires et les gradins. Le stade n’en a jamais eu. Si l’on peut constater la qualité relativement bonne de la pelouse tout de même en terre battue, il faut remarquer qu’il lui faut du gazon, en vue du respect des normes de la ligue professionnelle de football du Cameroun. Le plus urgent réside dans le freinage de l’érosion qui depuis quelques années, a créé un ravin à deux mètres de la pelouse. Ce trou qui ne cesse de prendre de la superficie et de la profondeur pourrait si rien n’est fait, s’attaquer à l’aire de jeu d’ici à quelques mois.
Sur la situation de ce chantier, le délégué départemental des Sports et de l’Education physique des Hauts-plateaux et par ailleurs ancien directeur administratif de Fovu, Edouard Djonkam affirme : « Les choses avancent petit à petit. Chaque jour, nous faisons ce que nous pouvons. Le chef des Baham est en train de mobiliser les populations pour cela ». D’après l’ancien préfet de ce département, Tangwa Joseph Fover, le retard dans la mise en place des infrastructures sportives dans cette division administrative est dû à une mésentente des personnes faisant partie de l’élite financière. En outre, les gens sont prêts à vilipender ceux qui ont tendance à œuvrer dans ce domaine, affirmait-il en septembre 2012.
Itinéraire
Au lendemain de la ré-accession de Fovu de Baham en MTN Elite One, les supporters résidant à Baham avaient déclaré qu’ils étaient prêts à contribuer au financement des travaux d’achèvement de ce stade. Un homme se présentant comme le marabout de l’équipe avait affirmé : « Les responsables ont intérêt à tout faire pour que nous voyons Fovu jouer à Baham. C’est pénible d’aller regarder les rencontres à Mbouda. S’ils ne le font pas, je vais bloquer l’équipe mystiquement, jusqu’à ce qu’ils comprennent ».
Cette menace métaphysique s’est-elle réalisée ? Impossible à le savoir. Dans la réalité, Fovu de Baham a joué au MTN Municipal Arena de Mbouda jusqu’à la 10ème journée sans enregistrer la moindre victoire et sans que la prestation des joueurs ne soit forcément mauvaise. L’entraineur d’alors, Zacharie Etoundi, estimant que son équipe était victime de la mauvaise qualité de la pelouse de Mbouda, avait sollicité un déménagement pour le stade municipal Fotso Victor de Bandjoun. Dans ce lieu d’atterrissage, le club peine à attirer des supporters, alors que Baham n’est qu’à une quinzaine de minutes. Certains fanatiques pointent du doigt le manque de résultat, puisque Fovu est treizième sur quatorze après quinze journées.
Après son accession en première division, Fovu a joué à Bafoussam jusqu’en 2000. Au cours de la saison 2001, l’équipe s’est déplacée pour Mbouda, avant de revenir dans la capitale régionale la saison d’après. Elle est repartie pour Mbouda après sa descente en MTN Elite Two et désormais, elle a élu domicile à Bandjoun. Personne ne peut dire avec assurance quand elle ira sur ses terres, à Baham, comme le veut celui qui est son président depuis vingt-sept ans.
Hindrich ASSONGO